Buffy contre les vampires - Saison 2

Box 1.

Alors comment faire pour parler de cette excellente saison 2, sans risquer de vous révéler les points principaux? En vérité c'est impossible, c'est pourquoi, si vous n'aimez pas vous prendre du spoil dans la gueule, sachez que cette saison est encore plus puissante que la première, mieux conduite en plus, elle sait prendre son temps, et que l'on retrouve cette idée, sorte de métaphore de la vie, de comment résoudre ses problèmes d'ados en butant du monstre. Bon, c'est un peu plus complexe que cela, mais j'ai du mal à m'exprimer donc pardon. En plus, un évènement clé au milieu de la saison va renverser la vapeur, créant un gros malaise (ou une immense joie si l'on est comme Xander), et nous offrant un étonnant ennemi. Les épisodes rendant hommages aux films de monstres s'enchaînent, et les costumes et effets spéciaux sont loin d'être ridicule, même après presque 20 ans.

Quand on est ado, on surkiffe, car ça parle forcément à cette génération qui est forcément mal dans sa peau, l'âge ingrat comme le disent les adultes, et ici on y affronte nos peurs. J'ai eu la chance de découvrir cette série en étant dans la bonne tranche d'âge (a un an près j'avais le même âge que les protagonistes lors de la diffusion française, ou même carrément le même âge, je sais plus trop), donc forcément je revois cette série avec un brin de nostalgie. Et pourtant, je pense que même pour les adultes, cette série peut leur parler. À travers le nombre incalculable de clin d'œil au cinéma d'épouvante, on croisera des Loups Garous (celui qui n'a jamais été seul, au moins une fois dans sa vie... ah non, pas celui là pardon...), mais aussi des créatures du lagon noir, un hommage caché au film de zombies, la sorcellerie prendra aussi une importance capitale dans un final d'une émotion sans nom. Et j'en passe.

Donc, voilà une belle introduction pour vous dire que si vous voulez éviter le spoil à venir, bah qu'est ce que vous faites ici? Allez regarder vite fait cette saison 2, immense en tous points, surpassant la première saison, riche en émotion et en hommage divers. Petit générique culte et les autres, ceux n'ayant pas peur du spoil ou connaissant déjà la puissance de cette saison 2, on se retrouve après.

Oui, encore le générique, vidéo de News-Buffy.

On revient à Sunnydale, les vacances d'été s'achève, que Buffy a passé loin de la petite ville, chez son père, en profitant pour faire du shopping et se détendre. Forcément elle arrive pile au moment où un des rares zombies euh vampires pardon, lutte contre le duo de patrouilleur Willow/Xander. Depuis la mort du Maître, la bouche de l'enfer est calme. Et bien cette saison va introduire un nombre incroyable de nouveaux personnages marquants les slips. Je pense à mon petit cri de joie en voyant arriver Spike et Drusilla, des vampires qui veulent prendre le contrôle de Sunnydale et n'hésiteront pas à ce débarrasser du petit garçon Le Juste, qui menait la danse jusque là. Ah, dire que Spike va.... pardon, mais bon, à la fin de la série, le personnage va perdre de sa superbe (en fait à partir de la navrante saison 4), mais passons. Ici, le fil rouge sera l'amour impossible mais passionnel entre Buffy, la chasseuse de vampire et Angel, un vampire ayant retrouvé son âme, on découvrira son passé dans le dernier double épisode d'ailleurs, à travers des flashbacks particulièrement réussis, l'occasion de revoir Julie Benz, vous savez, la copine de Dexter dans les premières saisons de la série du même nom.

À propos des double épisodes, cette saison de 22, en compte 3, et ils marqueront tous les slips (et culottes, ou strings, au choix), Kendra, avec sa nouvelle tueuse (j'avais dit que ça spoilerait), l'explication tient la route en plus, et Drusilla se fera un plaisir de la tuer dans le 21ème épisode (oui, je me lâche niveau spoil, fête du slip!!!!), et si le dernier double épisode clôt magistralement la saison, avec le passé d'Angel, un passage en Roumanie (coucou Inod), et surtout un bordel immense qui verra Spike s'associer avec Buffy pour annihiler Angel, qui, la faute à Willow et sa découverte de la sorcellerie, lui rendra son âme juste avant qu'il ne se fasse embroché, histoire de forcer le côté lacrymal du final, d'ailleurs je regrette ce côté chouineur, et l'ambiance lourde de la fin, du dernier quart d'heure on va dire, on sent qu'on veut te faire pleurer, et j'aime pas quand on me force la main. Ceci dit, le thème de Christopher Beck, sublime à souhait, vous fera monter les larmes aux yeux.

Mais évidemment, je n'ai pas cité l'épisode charnière, à la fois au milieu de cette saison, mais aussi un tournant majeur de la série, on y aborde le sexe de façon presque cachée, en fait c'est pas caché, mais c'est pudique. Innocence marque le plus le téléspectateur, Angel et Buffy, tout mouillé, ne peuvent contenir leur pulsion et ils font crac crac. Et là, on peut y voir les hommes, les mâles, comme des prédateurs avides de sexe, car Angel, devant cet instant de bonheur auquel il n'avait pas droit, retrouvera son côté monstrueux en perdant son âme, résultat, il laisse Buffy comme une chaussette usagée, ce que la jeune femme déflorée ne comprend pas. Un peu comme quand Roger se retourne et pionce comme une merde après avoir jouit alors que Josiane veut causer et se sentir aimée. Je déconne là dessus, mais les sentiments des personnages sont incroyablement proches du réel, et que dire de cette scène rejouée par des élèves sous le contrôle d'un fantôme, un épisode marquant, voyant Buffy et Angel contrôlés par ce fantôme et semblant demander une sorte de rédemption, l'histoire de cet élève et sa prof des années 50 fonctionne avec nos deux personnages actuels, il est à noter que Angel le plus âgé joue le rôle de la prof alors que Buffy, l'élève, joue le rôle de... l'élève quoi.

Et vous croyez vous en sortir? Mais entre tout ça, le début de la passion entre nos deux héros devenant ennemis, il y a aussi des épisodes "HS" si j'ose dire, sur l'envie de créer la jalousie, quand Buffy allume méchamment Xander au début de la saison. L'épisode 2 et son côté Dr Frankenstein, flagrant, et montrant à quel point la solitude peut peser. Les momies aussi, oh là là, mais je vais pas tout citer, on en a pour la vie. On découvre Spike, Drusilla, Oz, dont je n'avais pas bien saisi qu'il devenait un loup garou à cause de son neveu. Aaaaaaaaah il y aussi l'envie d'être plus adulte, avec forcément un secte parmi les étudiants de la FAC, épisode m'ayant fait penser à American Pie et ses fêtes d'ados/jeunes adultes typiquement étasuniennes. Ou l'épisode d'Halloween, avec le côté sorcellerie et une partie du passé de Giles qui arrive à Sunnydale. On y découvrira son passé en Angleterre, ce qui me fait penser que Spike, dans le dernier épisode, parlera aussi pas mal de l'Angleterre, les acteurs de ces deux rôles étant britanniques, du moins leurs apparitions dans la série Doctor Who me font dire ça.

Il y a aussi les Profanateurs de sépultures ou un truc comme ça, un film cité dans le film The Faculty de Robert Rodriguez, avec le principe des œufs, rappelant aussi Alien, la série pioche de partout, c'est fantastique. Plus Terre à Terre, mais avec un final ne l'étant pas, l'épisode du beau père tyrannique, effrayant car sentant le réalisme à plein nez, dans lequel Joyce, la mère de Buffy, aime un homme tout gentil devant, mais cherchant à faire de Buffy ce qu'elle n'est pas. La tueuse finira par le tuer, avec toutes les conséquences que cela implique. Bon, en fait c'était un robot, car il faut bien que ça se termine bien, mais encore un épisode marquant. Je suis en train de me demander si d'ailleurs ce ne sont pas les 22 épisodes qui sont marquants. Ohhh, notons une chose, la présence d'un jeune élève, Jonathan, qui reviendra souvent au fil des saisons, avant la saison 6, mais bon, on en reparlera, il est marrant de voir que, déjà présent dans la saison 1, ici il arrive dans quelques épisodes, en faisant de courtes apparitions.

Dans Innocence, et cette façon de buter Le Juge, hilarante, superbe, permettant à Buffy de laisser exploser sa haine, et permettant même à la jeune femme de tourner la page, encore une métaphore montrant que la jeune femme est forte et à retrouver pleinement ses moyens. Juste après arrive les loups garous donc, et son speech sur l'homosexualité, étonnant de voir, en plein milieu de l'épisode, une telle prise de risque (c'était tabou, surtout dans une Amérique lisse) est surprenante, et encore d'actualité même. Bon, c'est tourné en blague, il n'y a qu'à voir la tête de Xander, mais c'est un passage surprenant. Oh, l'épisode sur la St Valentin va me permettre de causer, de spoiler, sur le couple improbable Cordelia/Xander, celle ci décidant de rompre avec lui, du coup, sorcellerie et là on va constater une sorte d'hommage aux films de zombie, avec des hordes de femmes voulant se jeter sur Xander, un rêve pour tous puceaux qui se respectent, mais montrant à quel point c'est débile de vouloir que toutes les femmes se jettent sur toi, encore un truc à méditer.

Un des membres du Scouby Gang (pas bang) va périr d'ailleurs, encore un épisode marquant, l'idée de la disquette, bon, oui, ça fait rire aujourd'hui, avec le Cloud tout ça, mais l'idée de la disquette découverte à la fin de la saison, de façon totalement incroyable en plus. Mais passons, car je veux juste parler de cet épisode façon Freddy, pas Freddie Mercury, nope, le boogey man des Griffes de la nuit, qui influence fortement l'épisode de l'hôpital, avec des enfants en danger, et durant lequel Buffy prendra son rôle de Super Héros à cœur, j'ignore pourquoi, mais je pense à X-Files en le voyant, l'ambiance de l'hôpital peut être. Sans compter que les cadrage en biais rendent mal à l'aise, façon Silent Hill qui sortira 1 an plus tard pourtant (si je ne dis pas de connerie). Encore un épisode marquant, tout comme le dernier épisode avant le final, celui des hommes poissons, tout aussi excellent, me rappelant encore le côté Bis de The Faculty.

Vous l'aurez compris, j'adore cette saison, aboutie en tous points, chaque épisode est passionnant, les musiques et concerts du Bronze (que j'ai oublié de citer) sont géniaux, le score de Christopher Beck est brillant, nous donnant des thèmes marquant, arrachant des larmes. La réalisation est excellentes, et on peut être surpris par la qualité des effets spéciaux et autres costumes, on est dedans quoi. Évidemment, cette série est avant tout centrée sur le mal être des ados, dont les monstres, vampires en tête, sont justes la concrétisation de leurs problèmes, contre lesquels il faut lutter sans cesse. On y parle de sexe, de position dans la société, d'amours interdit, d'avenir aussi, et moult autres soucis, avec une justesse incroyable. En plus on nous montre des combats chorégraphiés au poil de fion, dynamiques à souhait, un régal. J'ai tellement aimé la saison 2, que j'ai peur d'être déçu par la 3, puis je pense à Faith et me dit que non, le meilleur reste bien à venir. En tout les cas, cette saison 2 améliore ce qu'a posé la première, avec brio, tout en nous offrant des moments dignes de films d'horreur, d'ailleurs les codes de réalisations de ces films sont souvent exploités. Une excellente saison, à voir et revoir sans concession. J'adore, même 20 ans après.

@+

Intégrale.