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Cultivons la curiosité

Senna

Image de www.allocine.fr.

Image de www.allocine.fr.

Cette fois-ci, avec mon petit code sympathique 1 film à 1 centime sur wuaki.tv, j'ai décidé de voir un documentaire, il est sorti au cinéma en 2010, réalisé par Asif Kapadia, et parle d'Ayrton Senna, un nom resté gravé dans les mémoires (dont la mienne), car ce 1er mai 1994, il y avait pas mal de monde devant sa télé pour voir si le pilote brésilien arriverait enfin à maîtriser une Williams Renault récalcitrante. Sauf que le destin en a décidé autrement. Du haut de mes 12 ans, je crois bien que c'est la première fois que j'étais confronté à la mort, je n'ai pas vu Bambi, et pour Ratzenberger c'était en essais je crois, donc pas en direct, même si en vérité tout débuta le 29 avril 1994. Mais revenons au début de l'histoire. Ce documentaire retrace le parcours incroyable d'un homme talentueux un volant en main. Il reviendra évidemment sur le duel avec son plus grand rival, le français Alain Prost, mais débute rapidement par la carrière en karting du futur champion brésilien. J'ai voulu voir ce film, car il se trouve que 1994 coïncide avec mes débuts de téléspectateur de Formule Un. Nous n'avions pas internet, donc pas de wikipédia ou YouTube, il fallait faire de sacrée recherche pour obtenir le vainqueur du grand prix d'Italie 1992 par exemple, et donc je suis perdu dans mes pensées là, donc on vivait le présent. Ainsi je découvre ce sport mécanique dont je sais qu'un grand champion est français, Alain Prost et ses 4 titres de champignon du monde. Champion si vous préférez. Je viens d'avoir un flash, si je me suis intéressé à la F1 vers cette période, c'est parce que j'avais F1 Pole Position sur Super Nintendo, et ça m'intriguait. Je ne sais plus quand précisément par contre, fin 1993 je pense. Du coup la saison suivante j'étais tout content de suivre à la télé ce sport. Manque de bol les 2 premiers GP de 1994 sont en décalés, Brésil et Japon (Aida en fait, nommé Pacifique pour éviter le doublon avec Suzuka en fin de saison), ainsi je crois que Imola 1994 est le premier GP que j'ai vu comme téléspectateur. Je ne connaissais pas grand chose de ce qu'il se jouait ce jour là, mais l'accident d'Ayrton Senna m'a marqué, à vie je dirai. C'est gore car oui, il y a des gens qui dorment sous des ponts, des enfants qui fabriquent les maillots de Neymar que des gens s'empressent d'acheter, des victimes de la guerre, des jeunes qui n'ont qu'un pneu pour s'amuser la journée et qui souvent n'ont pas accès à l'eau potable. Oui, il y a énormément d'horreur dans ce monde, et malgré ça c'est la mort d'un pilote connaissant les risques qui me marque, je sais, c'est con, mais je suis ainsi fait, et je suis sûr ne pas être le seul (il n'y a qu'à voir le nombre de #JeSuisParis #JeSuisBarcelone ou autre truc rendant hommage aux victimes occidentales, alors que la Syrie, l'Irak, Ouagadougou, enfin bon, le reste ne vaut pas un hashtag, pas assez intéressant pour nous occidentaux, mais passons). Pardon, c'est le moment à la con où je dis ce que je pense, et c'est reloud, je sais, rien que le terme reloud est reloud c'est dire. Petite vidéo pour un documentaire que je n'ai pas pu voir sous titré, donc avec un doublage français de qualité mais parlant sur les voix originales, un peu triste de ça mais bon.

Vidéo de Paris Match.

L'intro qui fait la taille prévue de la chronique. En effet, hier vous avez vu Transformers, pour ce qui annonce 5 films lors des 5 samedis du mois. Demain c'est semaine spéciale cinéma, qui va de lundi à vendredi (le film de samedi, je ne le considère pas comme culte). Là j'ai voulu placer un petit documentaire me paraissant sympathique, mais le dimanche car je n'ai pas l'intention d'écrire grand chose de recherché.

Ayrton Senna est plus qu'un pilote d'exception, c'est aussi un homme qui a porté haut les couleurs d'un Brésil qui sombrait dans une crise effrayante. Un moment dans le doc il est dit que Ayrton était le seul pilote brésilien à porter le drapeau fièrement, les autres pilotes ayant presque honte. Mais comment se structure ce documentaire ? Avec des images d'archives, et aussi des intervenants d'époque, on va suivre les points clés de la carrière d'Ayrton Senna, débutant en 1978-79-80 par du karting. Première grosse course en F1, Monaco 1984, ainsi nous zappons ses années Formule Ford et Formule 3, pour le premier grand prix mémorable du brésilien. Sixième GP en F1 de sa carrière, Monaco 1984 va faire éclore le talent de Senna, et son amour pour la pluie. En effet, une bien jolie averse déferle sur Monaco, où Ayrton fait preuve d'un équilibre, d'une conduite, incroyable, il remontera dans le classement à une vitesse folle, talonnant Alain Prost au moment du drapeau rouge, il franchira d'ailleurs la ligne d'arrivée avant le français, croyant avoir gagné son premier GP. Ceci n'était que partie remise (super, une expression à la con, ça faisait longtemps). Il quittera l'écurie Toleman pour Lotus, mieux armé pour la victoire, Ayrton Senna goutera aux joies de la plus haute marche du podium lors de Portugal 1985, le début d'une longue série (41 en tout) de victoires. 1985 et 1986 sont évoquées donc rapidement, on sait que Prost gagne les 2 titres de champion du monde, et 1987 est carrément oubliée, ou alors je n'ai pas fait attention.

C'est en 1988 que le duo improbable Prost Senna se forme chez McLaren, année du premier titre de Senna, qui fera une putain de remontée lors du GP du Japon, allant chercher le titre en remportant celui-ci. Le début de la tension arrive en 1989 et l'attribution du titre à Alain Prost sur décision des commissaires, là j'ai appris un truc qui a manqué de peu de me perforer l'anus (il faut faire gaffe, ça peut faire mal). Donc lors de Japon 1989, si Senna gagne, il est champion du monde, sinon (je résumé vite fait) c'est Prost. À chacun des passages du virage Casio (la dernière chicane avant la ligne droite de Suzuka), la tension monte entre les équipiers et rivaux. Lorsque c'est le contact, Prost est hors course, et Senna fait tout pour repartir, ce qu'il arrivera à faire, effectuant un tour complet avec son aileron avant bancal, et s'ensuit une remontée de barge, le brésilien gagne la course, donc le championnat du monde pilote 1989, et si vous vous y connaissez un peu en F1, vous vous dites "bah non c'est Prost que l'histoire retient". Et oui, le professeur (surnom du français) a couru dans les jupes de Jean-Marie LeStylo, euh Balestre (putain, vous allez le détester lui, comme nœnœil), le président de la FIA. Les français sont copains entre eux, et du coup Prost demande à ce que Senna soit déclassé. Le podium prend 20 minutes de retard, du jamais vu en F1, et finalement, connard fait gagner Prost. Voilà. Pour une raison fallacieuse, comme quoi Ayrton n'avait pas le droit de prendre l'échappatoire. Vous verrez que Jean-Marie Balestre montrera toute sa puterie plus tard, j'y reviendrai si j'y pense.

Alors que Prost gagne son troisième championnat du monde des pilotes sur tapis vert (ouah, quelle victoire, youhou, super... pffff), 1990 s'annonce tendue. Les 2 anciens équipiers ne s'encadrent plus, terminé, et la lutte promet d'être violente, surtout depuis que le français a signé chez Ferrari. La saison se joue encore à Suzuka, cette fois-ci nous sommes en position inverse de 1989, Si Prost gagne il est champion du monde, sinon c'est Senna. Bim, on retrouve notre pote Jean-Marie qui ne cède pas à la demande d'Ayrton a ce que la pôle position soit du côté propre de la piste. Alors que les dirigeants du GP semblent d'accord, JM sais que son poulain (Alain Prost) gagnera au départ si il part à gauche, du coup le président de la FIA fait autorité et Senna est décidé à tout faire pour gagner le championnat du monde, quitte à sortir Prost. Ce qu'il fera dès le premier virage. Encore une fois une bien belle victoire, bravo, on verra le champion brésilien pas heureux du tout d'ailleurs, mais là on ne peut rien lui dire, vu que c'est la méthode employée par Prost un an avant. Oui, même si ça n'est pas prouvé, il est clair que le professeur plonge tôt dans le virage lors de Suzuka 1989, provoquant l'accident. Le champion brésilien se fera enguirlandé par Jackie Stewart à propos de l'accident de 1990 lors d'une entrevue, mais bon.

1991 est tranquille pour Senna qui termine champion du monde des pilotes pour la troisième fois, un aboutissement selon lui. Oh, j'ai oublié de dire que l'on voit des images en off aussi, Senna avec sa famille, Senna participant à une émission de télé où sa meuf (présentatrice) lui demande ce qu'il souhaite pour noël, censuré lui répondra-t-il, petit coquin. C'est en 1991 que Prost se fera virer de Ferrari, prenant une année sabbatique en 1992, ou alors c'est début 92 ? Le doc n'est pas clair là dessus, et de toute façon on parle de 1991, avant de vite fait voir 1993 (genre 92 on s'en branle), tout ce qui sera dit sur 1992 c'est que la Williams était beaucoup beaucoup plus performante grâce à la gestion électronique, anti patinage, ABS et contrôle de stabilité, les images de la Williams sont impressionnantes et que dire de ce vent prit par Ayrton lors du GP du Brésil, on voit les 2 autos de l'écurie de Franck Williams partir au loin.

Juste un instant, revenons en 1991 avant de partir en 1994 (l'année 1993 étant rapidement évoquée, avec le dernier GP de Senna chez McLaren et son dernier affrontement contre Prost (celui-ci partant à la retraite sur son quatrième titre)). Lors du GP du Brésil 1991, Ayrton Senna va réaliser ce que je considère comme plus qu'un exploit, si j'ai bien compris, il se retrouve en tête de son Grand Prix (qu'il n'a jamais pu gagner jusque là), avec la meilleure voiture, il domine et à 7 tours de l'arrivée, bim, sa boîte est coincée en sixième, c'est ce que dit le documentaire, là, c'est l'abandon obligatoire, mais non, la motivation du champion est telle qu'il continue, finissant plus qu'épuisé. Il s'évanouira même lors du tour de décélération. Le voir lutter pour soulever son trophée, argh, putain, comment c'est possible, et son cri de joie dans la radio, un grand grand moment d'émotion.

Après il y a ce passage, je ne sais plus quelle année, où Senna avertit les responsables de la course que les pneus sont dangereux a un endroit, et là on retrouve notre magnifique connard pas fini, Jean-Marie revient en disant dans un anglais franchouillard (ouaip, je suis arrivé à l'entendre malgré le doublage) comme quoi c'est lui qui décide que c'est SA solution LA meilleure, et que ta gueule quoi. Dans un énervement suprême, le gros con de président de la FIA fera voter les pilotes et se prendra un vent violent, les pneus se retrouvant remplacés par des cônes à l'unanimité. C'est intéressant de voir ces briefings de pilotes et commissaires, et de constater que quand même, Senna a dû se battre pour affirmer ses idées.

Alors que Prost avait fait signer une clause de non recrutement de Senna tant qu'il piloterait pour Williams, c'est ironiquement dans cette écurie que le brésilien arrivera après la retraite du français. On sent que 1993 a détendu les deux champions et ils semblent s'entendre mieux je trouve. Après des débuts difficile, aucun point en 2 GP, arrive Imola. Oh, j'ai oublié de dire, les aides électroniques sont interdites, pour éviter que les Williams ne soient trop performantes, de comme par hasard au moment où Senna arrive dans l'écurie de pointe... sans commentaires. Arrive Imola donc, le 29 avril 1994, Rubens Barichello a un accident spectaculaire, mais s'en sort vivant. Le lendemain c'est Rutzenberger qui a lui aussi un accident spectaculaire, là les images sont insoutenables, le pilote décédera peu de temps après, mais on nous balance les images de ce pilote inconscient, le pied de travers, arrrrrrgshdfuqhsif putain. Senna est de plus en plus tendu, la voiture ne lui convient pas, il ne sourit pas, s'est battu comme un diable pour décrocher la pôle, et en plus l'écurie Benetton de Michael Schumacher et Flavio Briatore fait l'objet de doutes sur l'antipatinage notamment. Pas possible que la voiture soit si performante, mais peu importe, ce qui inquiète le plus Ayrton ce sont les accidents à répétitions, pire, la mort du pilote Simtek aurait dû faire stopper le week-end de course, mais les enjeux financiers sont trop importants pour ça. La suite on la connait, et c'est en caméra embarqué que nous assistons, médusé, à l'accident mettant fin à la vie d'un grand pilote. Putain quand la bagnole décroche, arghqijfqsjfmq. Enfin voilà.

Bon, on termine sur les obsèques, et une entrevue de Senna parlant de son plus grand adversaire, qui était son équipier en karting, il s'agissait juste de pilotage là, pas de calcul. Le documentaire étant de 2010, le message final est effrayant aujourd'hui, puisqu'il est dit qu'aucun pilote n'est mort depuis Ayrton Senna, sauf qu'en 2014 le français Jules Bianchi percutera une grue à Suzuka... malgré toutes les évolutions connues depuis 1994, la F1 reste un sport dangereux. Le truc horrible c'est qu'il aura fallu la mort de 2 pilotes lors d'un week-end tragique de 1994 pour que la FIA bosse sur la sécurité des pilotes. Je suis encore surpris de voir les roues voler dans le doc (attachées par un câble depuis je ne sais plus quand suite au décès d'un commissaire de piste fauché par une roue arrachée), enfin bon, c'est ainsi.

En 1h46, le documentaire parle de Senna de façon intéressante, mais sans objectivité je pense, oui, il y aura ce reproche de Stewart suite à l'accident de Suzuka 1990, mais ce sera tout, sinon on nous offre un beau portrait du champion brésilien, trop propre je pense, car on ressort du doc avec une haine pour le professeur Alain Prost, alors que je pense que les deux parties avaient torts, heureusement la situation se sera décantée en 1993 entre les deux champions, ayant offert à la F1 ses plus beaux duels, une des plus grande rivalité, avec deux personnalités différentes. Aujourd'hui la F1 paraît bien lisse malgré les frasques Hamilton Rosberg des dernières années. D'ailleurs, il est dommage que le documentaire ne soit pas mis à jour, c'est con ce que je dis je sais, mais sortir en se disant qu'on ignore ce qui a provoqué l'accident de Senna, alors que c'est une rupture de la colonne de direction, c'est frustrant. Le plus frustrant reste tout de même le fait qu'on ignore qui a gagné le championnat du monde en 1987 et 1992. Oui, il s'agit d'un doc sur Ayrton Senna, mais on savait bien quand Prost a gagné, alors pour pas 87 et 92 ? Ainsi Nelson Piquet et Nigel Mansell seront un peu présents dans ce documentaire, mais il n'est jamais clairement précisé qu'ils ont remporté le championnat respectivement en 1987 et 1992. On passe un peu vite sur les années moins fastueuses, mais bon, le doc aurait duré 3 heures sinon. En tout cas, malgré des documents d'époque, le tout est lisible, agréable à voir, intéressant, même si je trouve le portrait un peu trop propre et chargeant trop Prost, même si évidemment, le français n'est pas tout propre non plus. Rien que pour le face à face Senna-Jean-Marie lors de je ne sais plus quel GP en 1991 ou par là, à propos des pneus, ce doc est superbe (on a envie de tuer le président de la FIA, carrément quoi). Je vous le conseille, sauf si vous êtes allergique à la F1, de plus je trouve appréciable d'avoir des images des GP d'époque, avec les caméras embarquées et tout, c'est superbe, j'ai adoré.

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