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Cultivons la curiosité

The Office (GDB) saison 1

The Office (GDB) saison 1

En 2001 les Anglais.es ont pu découvrir un nouveau style de série comique. Ricky Gervais et Stephen Merchant vont lancer "The Office" au concept simple. Comme pour "Cannibal Holocaust" (mais nettement moins gore), ils vont imaginer le quotidien des employé.e.s de bureau d'une usine de fabrication de papier. Rien de folichon, sauf que ce sera filmé sous forme de faux documentaire, offrant un réalisme délicat à fabriquer, mais qui pourtant fonctionnera à la perfection.

Exit les situations posées, maitrisées, ici la caméra se promène à sa guise, les personnages peuvent lui parler, et on retrouve même le principe connu de la télé réalité (alors naissante) du confessionnal. Cette série se compose de 14 épisodes, découpés en 3 parties. La saison 1 comporte 6 épisodes de 30 minutes environ. C'est la version qui sera reprise aux U.S.A. en 2004, avec Steve Carell notamment. J'avais découvert cette série via sa version Britannique, il y a 15 ans environ, et en vérité, j'avais laissé tombé n'arrivant pas à suivre le rythme très mou du récit. Du coup je ne connais pas du tout la version Étasunienne. Il y a aussi une version Française, "Le Bureau", qui n'a connue que 6 épisodes. Il est à préciser que la version Britannique n'existe qu'en VO, sous titrée en Français ou non, au choix.

Vidéo de BBC Studios

D'où cette extrait dans son jus d'origine. Mais de quoi s'agit-il du coup ? David Brent est le patron de cette usine fabricant du papier. Dans cette première saison nous allons surtout voir la partie "bureau" (d'où le nom de la série). David Brent est persuadé d'être le patron idéal, et voit dans le documentaire à venir, une occasion de bien se faire voir aux yeux de ses compatriotes. Seulement David à un problème, il est lourd, très lourd, trop lourd. Ses blagues sont souvent offensantes, quand elles ne sont pas purement et simplement sexistes ou racistes. Tout ceci de façon involontaire bien entendu.

Il y a Dawn, la réceptionniste qui a des problèmes de couple, Gareth, le second de David, ancien militaire, et complètement barré dans son style, ne parlant que de son expérience de militaire et énervant particulièrement Tim, le commercial prenant les commandes. Il y a aussi la grande patronne, dont j'ai paumé le nom, qui viendra de temps en temps en réunion. Des stagiaires viendront aussi se greffer dans cette petite entreprise, ah, et j'oubliais le commercial de terrain, Chris, témoin au mariage de David, et meilleur ami de celui-ci.

D'ailleurs, le duo Chris/David, que l'on voit peu, me fait penser à "Caméra Café". Programme court avec Bruno Solo et Yvan Le Bolloc'h, on y voyait aussi le quotidien d'une entreprise, du moins les bureaux de cette entreprise, à travers la machine à café. Ce programme court date d'ailleurs de la même année que la série du jour, et le tout se ressemble un peu. Ce qui vous donne un peu une idée du ton.

Le gros problème de "The office" est son manque violent de rythme. Il est impossible d'enchaîner les épisodes sans risquer s'endormir. Ce qui est dommage car les personnages, et surtout la façon dont ils interagissent entre eux, sont marrants. Le fait que Tim ne puisse pas encadrer Gareth, et cherche à draguer Dawn, les blagues qui tombent systématiquement à l'eau de David, avec le silence gênant que ça implique. Sa prétention d'être le meilleur patron du monde, ses méthodes pour recruter, son côté lâche quand il faut licencier. Ou alors le coup de la promotion à la fin. David Brent est pitoyable, mais il ne s'en rend pas compte. Il est dans son monde, et en ça, le jeu d'acteur de Ricky Gervais est exceptionnel.

Le pire est que les situations, en elles-mêmes, ne sont pas comiques. Ce sont les réactions des personnages qui rendent la série comique. Comme lors de ce stage de management, où David en sait plus que le formateur. C'est ennuyeux, mais voir David chercher à ramener sa science ou Gareth se poser des questions débiles concernant l'énigme du Renard, c'est à se tordre de rire. Si la série paraît être lente, c'est qu'elle se veut réaliste. Les actrices et acteurs y sont exceptionnel.le.s. Arriver à garder son personnage comme ils ou elles le font, c'est ahurissant. Surtout quand Gareth part dans des délires militaires. Ou qu'il essaie de montrer à toutes et tous qu'il est le second. Ce passage où il avoue ne pas savoir quoi dire mais qu'il faut qu'il dise un truc parce qu'il est le numéro 2, le tout sur un ton calme et posé, c'est efficace pour faire rire.

Je tourne donc en rond. Ne sachant quoi dire sur cette première saison. Le côté faux documentaire est sublime. Il permet de voir des personnages bruts, et quand on rit ce n'est pas parce qu'un faux public le fait. On sera souvent affligés par ce microcosme, cette mini société, sexiste, raciste, mais qui sait que ce n'est pas bien. Je repense à cette blague pas drôle de David qui fera croire à Dawn qu'elle est renvoyée pour avoir voler un post-it. Le mec ne sait pas quand s'arrêter alors que la réceptionniste fond en larme. David donne des coups d'œil à la caméra, comme si ça l'amusait. Le pire étant que c'est d'un réalisme saisissant. Il existe des mecs qui se croient drôles mais ne le sont pas. Et à travers leurs blagues de beaufs, ils ne font qu'empirer la situation et se font détester au lieu de se faire aimer, ce qui est le but premier de leurs blagues.

Bref, c'est un instantané de ce qui peut se passer dans les bureaux d'une entreprise, volontairement mou et lent, pour plus de réalisme. Et c'est là le paradoxe. Car ce rythme, surtout avec le dynamisme de notre société de 2019, peu rebuter. Il faudra saisir les instants quand ils se présentent, et ils sont souvent drôles. Le problème est que l'humour, assez sombre au final, se base sur un réalisme qui ralentit le tempo. Résultat, c'est très difficile de suivre totalement les 30 minutes de l'épisode. Dommage car la série offre des moments à se tordre de rire devant la tête des personnages, devant leur côté gros beauf (j'ignore comment on dit pour les femmes, désolé). Il vaut mieux, je pense, débuter par la série Britannique, car je pense que la version Étasunienne sera un peu mieux rythmée. C'est une bonne série mais dont le tempo peut rebuter. J'ai bien aimé, mais sans plus. Ah, et on découvre le futur Bilbo et Watson en l'acteur de Martin Freeman. Un petit plus rigolo.

@+

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