Une nuit en enfer

Le BluRay.

Changement complet d'ambiance pour ce double programme de la semaine film que je juge culte. Alors en pleine ascension après le succès de "Pulp Fiction", Quentin Tarantino décide de s'associer avec le fringuant réalisateur de "Desperado", Robert Rodriguez. C'est en 1996 que sort ce "From Dusk Till Dawn", à savoir du Coucher au Lever du Soleil, grosso merdo, je traduis rapidement. Le nom "Une nuit en enfer" convient aussi au film. Bien que l'on ne comprenne pas trop au début. Bon, si vous n'avez pas vu ou ignorez tout de ce film, ne regardez pas la bande annonce qui suit, elle vous gâcherait le plaisir. Le film dure 1h46 dans sa version BluRay, et il est magnifique sur ce disque optique, moins sur le DVD. J'ai regardé ce film en VOSTFr.

Vidéo de Trailer Fr.

En fait, au début, il s'agit surtout de la fuite des frères Gecko. Ils viennent de braquer une banque, ils ont laissé des morts derrière eux, et font tout pour rejoindre le Mexique avant de profiter de leur butin en toute tranquillité. Seulement les voilà contraint de s'arrêter dans une petite station service perdue dans le désert, pour acheter une carte routière. Comme Richard (Quentin Tarantino) est un tantinet schyzo, la situation va dégénérer, et les voilà contraint de continuer à fuir, non sans avoir fait quelques victimes supplémentaires, et fait péter la boutique.

On y découvre donc les personnalités différentes des frères, l'un étant parano, l'autre, Seth (George Clooney) est plus calme, mais pas pour autant moins dangereux. C'est ce que constatera une famille en vacances avec leur camping car. Les Fuller sont composés de Jacob (Harvey Keitel), un ancien pasteur, et de ses deux enfants, Kate (Juliette Lewis) et Scott (Ernest Liu), la mère étant décédée dans un accident de voiture. Ils seront pris en otages par les frères Gecko, et seront obligés de les aider à passer la frontière.

Le début du film est assez lent en vérité, mais nous ne sommes pas en face d'un bavardage assommant comme Quentin Tarantino nous en offrira par la suite de sa filmographie, toutes les informations sont bonnes à prendre, et en vérité, on assiste juste à la cavale de deux hommes dans le sud des États-unis d'Amérique. Seulement, lorsque que les personnages arriveront au Mexique, ce sera toute autre chose. Dans un boui-boui miteux, ils devront attendre le contact de Seth jusqu'au petit matin. Heureusement le Titty Twister est ouvert jusqu'au lever du Soleil.

Pour une famille pieuse, le dépaysement est total, il y a des bikers, des filles dénudées, l'alcool coule à flot. Mais ils sont contraints d'attendre le lendemain matin, je ne sais plus pourquoi, mais bon. C'est dans ce bar que l'on assistera, bouche bée, à la danse sulfureuse de Santanico Pandemonium (Salma Kayek, sublime). Nous sommes déjà à une heure de film, et on ne pige pas bien où le film veut en venir, c'est même presque décevant.

Oui, il y avait bien du gore dans les fusillades de la boutique du début, oui il y a aussi la scène du motel, avec les images qui apparaissent rapidement sur le meurtre que vient de commettre Richard, mais bon, pas grand chose d'intéressant en vérité. Certes, on s'attache aux personnages, on craint un peu pour la vie des Fuller, mais sans plus. Jusqu'à ce que cette première heure s'achève. Là, ça part an sucette complète, et on comprend mieux pourquoi tout le monde va avoir hâte de voir le Soleil se lever.

J'ai oublié de le dire, mais on retrouve du très joli monde dans le bar, celui que l'on ne présente plus, Danny Trejo, mais aussi l'acteur, réalisateur, auteur d'effets gores parmi les meilleurs jamais vu, Tom Savini (Greg Nicoretto est aussi au cast comme "corps de Sex machine", le personnage de Tom Savini dans ce film). Il y a aussi la star de la Blaxploitation des années 70, Fred Williamson, en ancien soldat du Viêt Nam, d'ailleurs la scène où il explique son passé est juste excellente, avec un brin d'humour avec Sex Machine, mais vous comprendrez en voyant le film.

Là, le film devient un survival sans concession, ça saigne, ça démembre, ça mitraille, ouah, désormais on ne se demande plus où veut en venir Robert Rodriguez avec ce film, on admire le travail fou fait sur l'action, les effets absolument géniaux. C'est dégueux, ça gicle, mais quel pied. Les nerfs des téléspectatrices/teurs sont mis à rude épreuve, et si vous aimez ce que l'on nomme "film de genre", ou film d'horreur, vous adorerez les 45 dernières minutes, jouissives.

Si je ne nomme pas la menace qui attend nos personnages dans ce bar, c'est parce que j'en ai déjà trop dit. Sachez juste que l'on retrouve tout l'amour que Quentin Tarantino voue aux films de série B. Aidé par la réalisation de Robert Rodriguez aussi. Mais on sent que le réalisateur de "Reservoir Dogs" ne se contente pas d'être scénariste et acteur dans ce film. Par la sélection des musiques déjà, puis certaines idées de mise en scène, c'est plus une co-réalisation entre les deux hommes qu'un pur film de Robert Rodriguez. Du moins c'est ce que je pense.

Si le début n'est pas ultra passionnant, il capte assez l'attention pour arriver frais à l'heure de film. Là, c'est un déluge d'action et d'horreur qui se déversera devant vos petits yeux ébahis. Pour info, ça arrive juste après la danse magnifique de Salma Hayek, comme ça vous êtes avertis. Avec un George Clooney plus charmeur que vraiment effrayant (c'est plus Quentin Tarantino par son côté imprévisible qui fait peur), c'est vrai que la première moitié du film n'est pas aussi angoissante qu'elle devrait l'être. Mais de toute façon tout est effacé quand le film se lance enfin. Dès lors, on oscille entre dégoût et rigolade (si on aime les films de genre), et c'est juste un pur moment de bonheur. Préférez la version BluRay, carrément magnifique je trouve, le DVD étant assez laid. Si vous avez aimé le diptyque "Boulevard de la mort" / "Planète terreur", vous aimerez cet hommage aux films Grindhouse. Les effets visuels sont juste exceptionnels aussi. Un très grand film, pouvant surprendre, et fun. J'ai adoré.

@+