Valérian : L'Empire des mille planètes

La BD.

Revoilà donc Valérian et Laureline, dans le deuxième tome de leurs aventures, nommé L'empire des mille planètes, il est paru à l'origine en 1971, Christin au scénario, Mézières au dessin, et nous voilà plongé dans une nouvelle histoire spatio temporelle qui, dois-je le rappeler, a inspiré George Lucas pour Star Wars ou James Cameron pour Avatar. Enfin bon, disons que les deux agents du temps ont un peu inspiré ces deux réalisateurs grâce aux différents univers qu'ils traversent.

Le film de Luc Besson a donc donner l'idée à Hachette Collections, de faire du pognon sortir une intégrale un peu améliorée, avec des pages bonus très intéressante, parlant des artistes travaillant dessus, leur passé, leurs inspirations. Toujours bien documentée, cette partie arrive en fin de tome et est vite lue, un peu trop vite à mon goût, mais il faut tenir la longueur de la série aussi. J'avais donc décidé de faire cette série, disons de tester le numéro 1, pour 2 ou 3€ qu'est ce que je risquais ? Et ce fût une grosse surprise, de plus, Laureline arrivait à jouer des poncifs du genre, comme "pourquoi c'est la fille qui se fait toujours enlever" et Valérian passait pour la tête brûlée un peu conne pour le coup.

Sauf qu'ici, c'est un tout petit peu la déception, oui, c'est encore la fille qui délivre le gars, mais elle est attirée par ce qui brille, se pavane devant un grand ponte, prend des poses improbables, les vignettes offrent par moment des angles douteux je trouve, cherchant à mettre en avant le postérieur de l'héroïne, et elle me semble moins forte que dans le premier tome. Après, je chipote un peu aussi, mais c'était un personnage très intéressant qui semble rentrer dans le rang.

L'histoire en elle-même offre un dépaysement, avec toutes ces races extra-terrestres, sur fond de fausse dictature contrôlée par un secte. La révélation fait pschitt je trouve (qui sont les Connaisseurs ? ), tout comme la bataille spatiale s'annonçant épique mais éludée de façon bien trop brève grâce aux capacités du vaisseau de Valérian et Laureline. Pourtant, on tourne les pages avec délectation. L'univers de Syrte (que je n'arrêtais pas de lire Syrie....) est coloré, plein de vie, avec des personnages venant de divers horizons, une imagination débordante des auteurs (aussi bien au texte qu'au dessin). Le trait est joli même si sur des plans larges les personnages ressemblent plus à un tas de peinture qu'autre chose. Les décors sont grandioses, magnifiques, en mettent plein la vue. Comme il est dit dans les pages bonus, le côté sixties, soit années 60, prend pas mal d'ampleur dans des passages psychédéliques, yéyé tout ça, limite drogué je dirai. J'oubliais de dire que la coloriste est Évelyne Tranlé.

Je crois y déceler moins d'humour, sans en être sûr. Le côté trop sûr de lui et classe de Valérian est à l'opposé de ce que l'on a pu voir dans La cité des eaux mouvantes, où il est plus foufou, fonçant tête baissée dans le danger sans être bien intelligent, laissant cette partie là à sa compagne. Ah, on découvrira Elmir, le marchand pragmatique, vous découvrirez pourquoi en fin de tome, presque un opportuniste, mais bon, peu importe. Il fera aller nos héros dans un lieu sordide, les bas fonds, les tréfonds, le fond du fond quoi, de la magnifique Capitale Syrte. En totale contradiction avec les couleurs fastes (and furiouuuus, putain de blague de merde) de la partie marchande de Syrte, les bas fonds sont dégueulasses, sombres, blindés de gens à moitié morts et livides (la surface est pleine de vie je vous rappelle, enfin je dis surface, la partie lumineuse quoi).

Et comme je risque de trop en révéler, je m'arrête là. J'ai déjà tout dis sur ce tome. Magique pour les décors, les personnes croisées, la vie extra-terrestre, tout en dénonçant un monde gouverné par une sorte d'église ou de secte offrant un lieu de dictat pour assembler assez de ressources afin d'assouvir un but, que vous découvrirez à la fin du tome et qui déçoit un peu. Comme Laureline, en fait, c'est plus un équilibrage entre les deux héros qui a lieu, du moins de ce que je me souviens du premier tome de cette collection, Laureline était la tête pensante et Valérian le troublion stupide mais arrivant à s'en sortir malgré tout. Là, la femme est moins forte, et le mec moins con, ce qui enlève un peu d'humour au récit je trouve. Ceci n'empêche en rien d'apprécier l'histoire, les dessins, et cet immense univers que nous offre les auteurs. C'est grandiose et magique, j'ai aimé. À voir quand même comment évoluent les personnages, j'ai un peu peur que Laureline ne devienne la "seconde" de Valérian, vu comme elle a perdu entre les 2 premiers tomes et comme elle se précipite dans les bras de son compagnon.... à voir donc.

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