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Cultivons la curiosité

Négociateur

Négociateur

En cette fin du mois de janvier, revoici une semaine spéciale cinéma. Cette fois-ci elle sera consacrée à des films que j'aime bien. Sauf pour celui de mardi midi que je n'ai jamais vu, mais qui sera bon je pense, j'espère. Donc nous déboutons par un film qui m'avait marqué lorsque je l'ai vu pour la première fois à la télévision. Pourtant pas si vieux que cela, « Négociateur » est sorti en 1998, j'avais été captivé par le principe, mais aussi le boulot des négociateurs, souvent occultés dans les films.

Vidéo de Films YouTube

En effet, généralement, le négociateur est la personne empêchant le héros de faire des trucs de héros. Mais ici, le film se concentre sur cette profession car Roman (Samuel L. Jackson) va prendre en otage une partie du bureau des enquêteurs des affaires internes à la police. En effet, alors que le film débute par une présentation de l'équipe et la façon dont Roman exerce parfaitement son boulot, son coéquipier l'avertira qu'il a trouvé que des policiers détournaient des fonds de pension, ou d'assurance, je ne sais plus. Cependant, ce dernier sera abattu par on ignore qui, et à priori, les pourris ont décidé de faire porter le chapeau à Roman. Le poussant ainsi à se défendre violemment en prenant en otage notamment, Niebaum (J. T. Walsh), qui fait tout pour le faire tomber.

 

Le début est plutôt tranquille donc, puis arrive la trahison et la prise d'otage à proprement parler. Il y a quelque chose de fascinant dans le fait que c'est un homme qui connaît les méthodes de la police qui se retrouve de l'autre côté si j'ose dire. Roman a exigé que Sabian mène la négociation. Ils se sont rencontrés rapidement sur une scène où Roman a viré Sabian. Cependant ce dernier n'est pas choisi par hasard. C'est un homme posé, calme, qui réussi à négocier sans jamais faire intervenir les forces armées et surtout arrive à ne faire tuer personne.

 

On essaiera d'oublier que c'est Kevin Spacey qui joue le rôle du gentil négociateur, vu les conneries que l'acteur a pu commettre le long de sa carrière. On ne jugera que l'acteur et non pas l'abruti d'homme. Donc, dès lors s'installe une tension qui ne cesse de monter, entre la police qui intervient sans l'accord du négociateur, le FBI qui veut la place car c'est un immeuble fédéral, et Roman qui réunit le maximum de preuve pour découvrir les fautifs, ça en fait des choses à raconter.

 

Il faut bien les 2h13 du film pour cela. Le pire étant que l'on ne s'ennuie jamais. Entre le premier acte qui pose les personnages et le début de la chute de Roman, l'acte 2 étant la prise d'otage et l'enquête. La conclusion découvre les fautifs et la façon dont ils chutent. Le scénario signé par James DeMonaco et Kevin Fox possède un bon rythme, est clair et offre même des moments d'action inattendus. Lors des assauts notamment.

 

La photographie de Russel Carpenter pose aussi une ambiance tendue, surtout lorsque arrive la nuit. Enfin la réalisation de F. Gary Gray est efficace, compréhensive et exploite à merveille un scénario qui aurait pu être chiant. Le truc drôle dans ce film, c'est qu'on ressent de l'empathie pour Roman. Imaginons que le premier acte n'intervienne qu'en fin de film, on ignorerait tout de Roman, on serait comme certains de ses collègues, dépités par son comportement. C'est là où le film n'a aucune audace, imposant la (télé)spectatrice et le (télé)spectateur à prendre partie pour Roman, et à détester les flics qui veulent à tout prix sa peau. Or, nous verrons en fin de film, qu'ils ne sont pas tous pourris, même certains, particulièrement virulents contre Roman lors de la prise d'otage, et que l'on soupçonne un temps.

 

J'ai toujours aimé les films dit de tribunaux, comme « Philadelphia », car la mise en scène permet de ressentir de l'empathie auprès des victimes, et on aime détester les adversaires, souvent de gros connards voulant être riches. Il en va de même pour les films mettant en scène des « otages », comme des braqueurs de banque (je pense à « Inside Man » par exemple), ou alors, encore mieux, le sublime « Mad City » que je vous conseille chaudement. Dans lequel un homme attardé, sans histoires, se retrouve preneur d'otage. J'aime cette force qu'ont ces films à nous faire ressentir une empathie contre des gens violant la loi. « Négociateur » fait partie de ces films plaisant à voir. Captivant tout du long, et dont on prend plaisir à suivre l'histoire qui se déroule devant nous. Le problème intervient quand on veut le revoir. Une fois le dénouement connu, il n'y a plus grand chose de sympathique à voir. On essaie de choper des détails, des indices pouvant nous guider, puis finalement non.

 

Pourtant, j'ai adoré le revoir. Bon, ça faisait longtemps aussi, genre ça se compte en années, une bonne dizaine d'années je dirais. Malgré ses 21 ans, le film reste efficace. Oui, on rigolera bien des ordinateurs, des téléphones, mais ça passe. Les actrices et acteurs nous permettent de ressentir une empathie pour leurs personnages, ou l'inverse. Je pense à J. T. Walsh dont on déteste immédiatement le personnage. Car il ne faut pas oublier qu'il est peut-être plus compliquer de jouer un rôle détestable qu'un rôle adorable. Ce qui ne veut rien dire. En gros, c'est un film qui m'avait marqué, que j'aime bien, et qui est à voir au moins une fois, même en VOD. Par contre, de là à la posséder en vidéo, je ne pense pas. J'ai aimé et vous le conseille.

 

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