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Cultivons la curiosité

Labyrinthe

Labyrinthe

Après "Dark Crystal", abordons un autre film réalisé par Jim Henson. Plus connu pour son travail sur "Le Muppet Show", il réalisera seul un film proche des contes de fées. Frank Oz se contentant d'animer certaines marionnettes ici. Car l'univers de "Labyrinthe" est fantastique, mais nettement moins sombre que "Dark Crystal". De plus le film possède des acteurs et actrices, dont la toute jeune Jennifer Connelly et David Bowie.

Ce dernier assure le score et les chansons du film. C'est ce qui le rendra beaucoup plus lumineux que le film de 1982. De plus, la présence du regretté chanteur offrira une sorte de décalage. En effet, qui dit contes de fées, dit chansons jolies, philharmoniques (deux qui la tiennent un qui la...), or l'interprète de Jareth, va emmener son univers Pop/Rock, offrant de la guitare électrique à un univers qui s'y prête peu. Mais nous y reviendrons.

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En attendant, plongeons dans ce film de 100 minutes. La version BluRay est sublime, et on ne ressent jamais les 33 ans du film, ce qui permet de plonger encore plus rapidement dans cet univers pas si féérique que cela. Ainsi nous découvrons Sarah, une jeune adolescente férue de contes de fées, qui essaye de réciter un passage de son livre préféré qui conte l'histoire du roi des Lutins.

Seulement elle doit vite se rendre chez elle pour surveiller son demi-frère. Son père et sa belle-mère doivent sortir et elle a promis de garder Toby. Après s'être pris un savon pas trop méchant de la part de sa belle-mère, dont on devine qu'il subsiste quelques tensions entre ces personnages, Sarah se retrouve seule avec Toby.

Le tout petit garçon ne peut s'empêcher de pleurer, ressentant l'énervement de sa grande sœur. Et celle-ci commence à se remémorer le conte dont elle est fan. Après avoir sortit une phrase du conte qui demande à des Lutins de prendre le jeune enfant, Sarah se rend compte que ceci arrivera réellement. Dès lors elle rencontre Jareth, qui lui fait une proposition. Si elle arrive au château du roi de Lutins d'ici 13 heures, elle repartira avec Toby, sinon, ce dernier sera l'esclave de Jareth, et se transformera en Lutin.

Sauf que la difficulté réside en la présence d'un immense Labyrinthe autour du château. Heureusement que Sarah rencontrera Hoggle, un Lutin qui aime les bijoux, mais aussi Ludo, Didymus (et sa monture), et tout ce petit monde l'aidera, plus ou moins volontairement, dans sa quête.

Déjà, le film ressemble à un RPG (Role Playing Game). Ce genre vidéoludique si plaisant à jouer quand on aime les aventures. En effet, dans un monde fantastique, Sarah va former sa petite équipe le long de son périple dans le fameux Labyrinthe. Ainsi Hoggle est un lutin peu enclin à l'aider, mais la gentillesse de la fille va dévoiler toute la bonté qu'il a en lui. Ludo est un gros monstre dont les cris sont effrayants, mais il est bienveillant et sera un précieux allié.

Le meilleur étant Didymus. Le garde du pont du marais Puant. Je crois que c'est un écureuil, mais je n'en suis pas sûr. Il est typiquement Britannique, mais tient plus des Monty Python que de la légende Arthuréenne. Il me rappelle Rizzo, le rat des "Muppets". Il ne cesse de bouger, et le voir monter fièrement un chien est hilarant. Surtout que ce dernier est peureux comme pas permis, alors que Didymus est une tête brûlée.

Ainsi donc, l'équipe prendra forme. Mais avant cela Sarah devra apprendre de ses erreurs. Ainsi elle ne cessera de dire "it's not fair", ou "ce n'est pas juste", avant de constater qu'elle répète un peu trop cette phrase enfantine. Et là est tout l'intérêt du film. Il s'agit d'un passage à l'âge adulte, délicat à appréhender quand on est ado. Je m'explique, déjà, Sarah plonge dans un monde fantastique sans aucune transition. On peut donc penser qu'elle rêve.

Ensuite arrive ce moment où, telle Blanche Neige, elle croque un fruit qui lui fait avoir des hallucinations. Ici elle sera guidée par une Lutine âgée, qui lui mettra sur le dos tout ce que l'enfant qu'elle était appréciait. Ses jouets, ses livres, etc... avant qu'elle ne réagisse enfin et s'extirpe de là à l'aide de Ludo et Didymus. On verra d'ailleurs "Alice in Wonderland", dont les scénaristes (Jim Henson, Dennis Lee et Terry Jones) s'inspireront. Le coup des gardes en forme de carte avec des énigmes, une jeune fille perdue dans un univers fantastique, des personnages étranges, enfin bon, pas mal de choses sont "empruntées" à l'œuvre de Lewis Carroll.

D'ailleurs, la fin est sublime, car on constate que Sarah arrive à accomplir sa tâche, après une belle lutte contre un Jareth qui s'avère finalement être bon. Bon, ceci est libre à interprétation, mais le personnage n'est jamais malveillant. On peut le croire quand il accélère le temps, qu'il met la pression à Sarah, qu'il essaye de lui montrer des choses en lui faisant manger un fruit (via Hoggle), mais on ne le voit jamais faire preuve de violence.

Il jouera avec Toby, bon, en le lançant en l'air, mais jamais Toby ne sera maltraité. Mieux, Jareth aide Sarah à apprécier son demi-frère, et surtout à passer à l'âge adulte sans renoncer à ce qu'elle aime de son enfance. La scène finale est d'une puissance incroyable, faisant couler des petites larmichettes de bonheur. Sarah n'abandonnera pas sa passion pour les contes de fées et pour ses "amis".

Et tout ceci est mis en musique par un David Bowie qui excelle dans ce rôle de méchant pas méchant mais qui n'est pas non plus hyper sympa. Ceci ne veut rien dire, c'est vrai. Et voir Jareth menacer Hoggle peut le faire passer pour méchant, mais honnêtement, pourquoi se transformer en chouette, aussi bien au début qu'à la fin du film ?

Ah, parlons des chansons. Pop/Rock, comme l'artiste sait les faire. J'ai presque envie d'acheter la bande originale. Ce n'est pas triste, pas sombre, la guitare électrique vient dans cet univers fantastique, et ça détone. En effet, un mélange improbable entre contes de fées et musique Pop/Rock qui surprend, mais fonctionne grâce au talent de David Bowie et offre une identité plaisante au film.

Que dire aussi de ces marionnettes ? Absolument rien. C'est beau, plein de vie, les personnages ont des design parfaitement bien trouvés, putain le kiffe. Il y a pas mal d'humour. Et si lors d'un plan, le trucage avec "Worm" est mal fait, c'est le seul moment où le film se rate. Le reste est à tomber. Même les effets des boules de verre qui s'envolent marche bien. Le film est un régal à suivre. La réalisation est exceptionnelle, les marionnettes aussi, et les doublages en VO sont excellents.

Si on regrettera la trop forte inspiration de "Alice au pays des merveilles", offrant peu de surprises scénaristiques au final, techniquement, c'est bluffant. Les marionnettes sont pleines de vie. Ici, contrairement à "Dark Crystal", elles sont toutes attrayantes, même Hoggle et Ludo. J'ai eu un gros coup de cœur pour Didymus, qui apporte un vent de folie et est très drôle. Ce film est juste incroyable, et possède la magie d'un conte de fées. Sans être trop niais (ici les fées piquent). Une histoire qui nous conte le passage de l'enfance à l'âge adulte d'une jeune fille qui apprend à ne pas renier ses amis de jeunesse. Ce n'est pas parce que l'on devient (ou que l'on est) adulte, qu'il faut renoncer à croire aux univers fantastiques et magiques. Une superbe fable, qui plaira à tout le monde, petit.e.s et grand.e.s, un film exceptionnel à voir et à posséder, si possible dans cette superbe version BluRay. J'ai adoré et ne m'en remets pas à vrai dire. Quel kiffe.

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