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Cultivons la curiosité

L'échelle de Jacob

Le DVD.

Le DVD.

Comment en vient-on à s'intéresser à un film au titre bizarre, l'échelle de Jacob, Jacob est maçon pour avoir besoin d'une échelle ou quoi ? Surtout que la pochette n'est pas top du tout. Et bien c'est tout simplement à travers des informations glanées à propos des jeux vidéo Silent Hill que je me suis retrouvé en face de ce film d'Adrian Lyne (réalisateur de Flashdance et 9 semaines et demi notamment), sortie en 1990 et d'une durée de 1h48. On y trouve Tim Robbins dans le rôle principal de Jacob, ancien combattant de l'horrible guerre du Viêt Nam, d'ailleurs ça commence par le conflit des années 70. On y voit des soldats étasuniens attaqués par l'ennemi. Avant de se chopper une putain d'ellipse sans que l'on sache combien de temps après le conflit. Nous sommes dans le métro de New York, assez crade, et voilà une scène bien inquiétante. Jacob rentre de son boulot de postier, et alors qu'il croit avoir loupé sa station en s'étant endormi, bah non. Bon, un clodo semble être bizarre, on y aperçoit une chose bizarre, à mettre sous le coup de la fatigue du personnage certainement. Oh, bah merde, la station est fermée, c'est con, le métro circule et ils ont fermé les grilles. Du coup après une manœuvre dangereuse et avoir manqué de peu de se faire écrabouiller par une rame de métro aux voyageurs dont on perçoit mal les traits, presque fantomatiques, il arrive chez lui. Petit trailer avant, parce que là je suis parti pour tout vous raconter et ce serait dommage.

Vidéo de thecultbox.

En fait Jacob's ladder (titre original, pour une fois correctement traduit en français) fait parti de ces films bien ficelés, quand on les voit pour la première fois, on découvre cette histoire alambiquée, et le final troue le cul. Voilà qui est dit. Je pense à Memento de Christopher Nolan, nécessitant souvent une autre séance pour voir les indices laissés ici et là. Car oui, tel un puzzle dont on nous donne les pièces au fur et à mesure, tout vient à s'emboîter parfaitement, et quand on voit la fin, on se sent con "bah, euh, ah merde, il y avait peut-être des indices qui pouvaient nous orienter vers ça". Ainsi on naviguera entre le Viêt Nam, et comment s'en est sorti Jacob (qu'on laisse poignardé et mal en point à la fin de l'introduction), nous verrons aussi sa nouvelle vie depuis le retour, ainsi que son ancienne vie avant le départ pour le conflit asiatique.

Les américains aiment mettre en avant leurs héros de ce conflit précis, surtout que c'est une des rares guerres perdues, et on se dit que là, ça va être rebelote. Non. Ici il y sera question de traumatisme, voire pire, vu que le héros est persuadé d'être poursuivi par des monstres, et que donc l'armée l'a certainement drogué ou un truc du genre. De plus un personnage semble veiller sur lui, on ne cesse de l'apercevoir sans savoir qui il est. Nous le verrons à la fin pour ce qui sera la première grosse révélation. Car il y a 2 twist en fait, oui, comme les doigts coupent faim, vous savez, la merde au caramel pleine de chose chimique. Et bien ici, le dernier quart d'heure nous balance à la gueule deux choses, la première que nous ne voyons pas venir, vu que l'on croit... merde ce serait un spoil, disons que l'on nous oriente de façon à croire une chose et que c'est autre chose qui arrive. Le second twist est celui que l'on ne voit pas venir et pourtant il y a une tonne d'indice menant à cette fin.

Mais puisque je préfère ne pas m'étendre sur le scénario (brillant), et dont la fin est juste parfaite, regardons un peu le cast. Lui aussi nickel, les acteurs y sont très bons, Tim Robbins en tête. Ensuite la mise en scène est elle aussi au niveau, vu que lorsque l'on revoit le film, on voit que tout est là, parfaitement visible. Le film peut être considéré comme un film d'horreur. Nous offrant des visions cauchemardesques, certainement dues au traumatisme de Jacob. La scène où Jezebel danse, cette danse se transformant en relation charnelle avec un démon, pfiou, on se retrouve comme le personnage, à ne pas comprendre où est le vrai, où est le faux.

Ce n'est qu'un peu plus tard, quand il réunira les anciens combattants, que Jacob comprendra qu'on lui a fait un truc au Viêtnam vu que tous ses camarades de combat ont les mêmes symptômes. Seulement le gouvernement veille a ce que rien ne s'ébruite, enfin, le gouvernement ou l'armée. Et Jacob, qui échappe de peu à la mort à plusieurs reprises, va se retrouver capturé par cette organisme, que l'on suppose gouvernemental (comme le gruyère... la blague de merde, bah vi emmental, le fromage quoi, non...) et donc la scène d'arrivée à l'hôpital psy qui aurait inspiré l'équipe de Konami pour Silent Hill. Les murs crades, l'ambiance anxiogène, c'est vrai, puis je ne parle pas de la fin du déplacement du chariot, où il roule sur des membres arrachés ou découpés, avec le sang et tout, cette scène est terrifiante, et voir une roue se bloquer sur un bras pour repartir.... argh, ouaip, ça marche bien niveau flippe. Si en plus on ajoute des personnages inquiétants qui agitent la tête de façon inhumaine, ou un des médecins à la fin, sans bouche, effectivement, il y a une forte influence.

Comme je ne vois pas trop quoi rajouter, voyons donc ce que ce film apporte à son téléspectateur, un scénario bien conçu, avec un double twist final difficile à encaisser, nous faisant dire (surtout pour le dernier) "c'est n'importe quoi, bouh", puis quand on y réfléchit on se dit qu'il y avait des indices, putain, il faut revoir le film, et après avoir fait ça, on trouve le film exceptionnel. C'est un peu l'impression de se retrouver comme un con qui prédomine le premier visionnage, ce qui peut vexer. D'autant que la fin est d'une beauté et d'une portée émotionnelle forte. On appréciera les vrais grands moments d'horreurs, avec ces démons dont on ignore si ils sont réels ou imaginés par Jacob. Le fait de permuter entre présent, passé de la guerre et passé d'avant guerre (bon, ce dernier point n'arrive qu'une fois avec la fenêtre), le fait de faire ça ne perd jamais le téléspectateur, on reste essentiellement dans le présent pour mieux comprendre pourquoi Jacob semble partir dans la folie, et surtout comment il s'en est sorti au Viêtnam. Personnellement j'ai regretté ne pas tout voir, à savoir quant on entend les soldats dire que ses tripes sont à l'air, là il aurait fallu montrer ça, même subressit... comment on écrit, rapidement. Cela aurait offert encore plus de sensations. Sinon, rien à redire, c'est un film à voir au moins deux fois, obligé, et qui, même quand on le regarde des années après, garde toute sa saveur, à voir, revoir et posséder donc, j'ai adoré.

@+

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