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Cultivons la curiosité

La maison des 1000 morts

Le DVD.

Le DVD.

Ce n'est qu'en 2003 que le leader du groupe White Zombie (Rob Zombie) franchit le pas vers les salles obscures. C'était plus ou moins sûr que le chanteur allait faire dans l'horreur, mais pas l'horreur angoissante ou éprouvante, ni même la fun et décomplexée, non, c'est un mélange de ça que nous allons voir, à travers son premier film, qui mérite largement sa place dans cette semaine spéciale cinéma que je juge culte. Assez court (1h25), on va suivre à la fin des années 70 deux couples de jeunes en manque de sensations, ils se rendent pour Halloween chez le, euh, l'oncle de l'une des filles, je ne sais plus trop le lien de parenté. Sur la route ils vont tomber sur la boutique de Captain Spaulding, un original tenant un train fantôme mais aussi une station service à la décoration particulière. Le mec est déguisé en clown, et dès le début, le ton est donné, avec une tentative de braquage qui tourne court, les voleurs se faisant abattre dans la boutique par Spaulding et son assistant. C'est dans une ambiance mélangeant fun et horreur que l'on va découvrir le Captain, qui ne sera pas trop présent ici, et surtout une famille dérangée, mais pas effrayante comme dans Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper (auquel Rob Zombie n'arrête pas de faire des références), non, cette famille est dérangée, file la chair de poule, mais possède un truc la rendant fascinante. Regardons la bande annonce, VF, alors que j'ai vu ce film en VOSTFr.

Vidéo de cinemasalademande.

Après une introduction donnant le ton à la fois horrible et léger du film, on nous introduit rapidement les 4 jeunes qui vont subir l'enfer. On retrouvera ici les points cultes de Massacre à la tronçonneuse, l'auto stoppeuse, la maison reculée, le dîner, la famille de psychopathe, les poupées à l'entrée de la maison citant ouvertement les os du film de Tobe Hooper. Après une frayeur gentillette à travers le train fantôme (pas terrible) de Captain Spaulding, c'est la recherche de l'arbre du Dr Satan qui va mener nos jeunes vers une mort atroce. En parallèle on découvre que 5 pompom girls ont disparu dans la région, et à travers des courts plans, on devine assez tôt que la famille Luciole, merde, ça me rappelle quelqu'un, enfin bon, la famille Firefly (mieux en VO), est à l'origine de ces enlèvements. Ainsi, après avoir crevé une roue, les jeunes se retrouvent à demander l'aide du frère de l'autostoppeuse. Et doucement le film va basculer dans l'horreur, le survival même.

Ainsi après que tout le monde se soit réfugié dans la maison familiale, on tombe sur une scène du repas que l'on appréhende si on connaît le film que j'ai déjà cité à plusieurs reprises ici. Mais rien de gore n'intervient, on sent que les Firefly ne sont pas très très fréquentables, mais pour le moment, pas de gros danger, juste ces bribes de scènes (avec un filtre couleur bizarre), nous laisse penser qu'ils sont très dangereux et même carrément dingues.

Ah, merde, en fait le film est excellent, mais il m'est difficile d'en parler. Disons que dans sa construction et sa réalisation, on plonge progressivement dans la vraie horreur, au début ce sont plus des peurs fascinantes, comme l'attrait que l'on peut avoir aux esprits dérangés que sont les tueurs en série, surtout que l'action se déroule au Texas, état qui compte un nombre impressionnant de fous. On peut aussi voir l'enquête qui est menée par la police locale, dont on croit qu'elle pourra sauver les jeunes. Le truc assez étonnant, c'est que dans un film d'horreur classique, on est censé avoir peur pour les victimes, bah là, j'ignore pourquoi, ça ne marche pas ainsi, c'est tout juste à la fin que l'on commencera à prendre peur pour la survivante, surtout quand elle traverse ce que je nomme "le couloir des horreurs", celui ci faisant écho au train fantôme du début, sauf que là on ne rigole pas du tout. Allez, je vous raconte ce dernier quart d'heure qui est le seul passage où l'on angoisse pour la victime, déjà ça débute par un "faux" enterrement vivant, avec une phrase sur magnétophone (nous sommes en 1977) sonnant comme une invocation démoniaque, des espèces de je sais pas quoi, putain sa mémé, sortent de la boue et embarquent un des deux personnages. La fille s'en sort et se retrouve face à un vieux bizarre dans une grotte, derrière elle des "trucs" lui ôtent son costume de lapin (oui, c'est complétement barge, la meuf était en costume de lapin, mais rentrez vos bites, elle est habillée en robe dessus), puis laisse la jeune femme évoluant dans une tranchée squelettique, c'est le cas de le dire. Elle arrive dans une salle, pétard, la salle de l'horreur, je spoil mais c'est le Dr Satan qui l'attend. Le mec est un psychopathe fan de son confrère le Dr Frankenstein, car il crée des êtres vivants à partir de bout de gens morts. La vision de ce personnage faisant une expérience sur un des personnages, ensanglanté, le doc tenu par des câbles car il n'a pas beaucoup de force, cette vision donc est purement horrifique, c'est absolument génial de ressentir un vrai dégoût, une vraie peur alors que jusque là on prenait partie pour la famille Firefly en se foutant des victimes.

Dès lors c'est la fuite, une sorte de Némesis de Resident Evil 3 suivant notre personnage. Et je vous laisse découvrir la fin. Le tout est parfaitement mis en scène, et c'est en effet avec une immense surprise que je me suis mis à avoir peur pour la fille. Mais il est clair que ce dernier quart d'heure est de pure horreur. Ce qui ne rend pas ce qui arrive avant mauvais, au contraire, le film est très plaisant à voir et revoir. Ainsi on s'attache à Tiny, qui contrairement aux autres membres de la famille est gentil, même si son apparence le rend effrayant. Que dire de cette image que j'ai de Otis se recouvrant de la peau d'un des personnages qu'il vient d'abattre. Si dans Massacre à la tronçonneuse : Le commencement, ce style de scène avait manqué de peu de me faire vomir (véridique), ici ça dégoûte mais ne provoque pas la nausée. On constate en plus sur la fin, le côté satanique de la famille, avec le bûcher et Otis se maquillant. Argh, il y a aussi l'idée d'Alice au pays des merguez, merveilles pardon, la jeune femme portant une jolie robe, l'idée du lapin aussi, quand elle entre dans la salle du Dr Satan, on se dit qu'elle arrive aux pays des merveilles justement, mais c'est plutôt l'inverse, une arrivée en enfer qui l'attend.

Après un début léger, jouant sur notre fascination de la mort et des tarés qui existent dans ce monde, on plongera lentement dans l'horreur, mais un peu comme le homard que l'on trempe dans une casserole et que l'on fait cuire au fur et à mesure pour ne pas le stresser, ici c'est à peu près pareil, on ne plonge pas directement dans le gore, le dégueulasse, non, on trouve le truc dérangeant, mais pas gore, puis doucement, par petites touches, on nous montre un peu plus de trucs dégueulasse, mais une fois de plus, le côté fascinant de ce type de taré ne gêne pas, puis enfin on y arrive, l'horreur débarque quand les deux couples peuvent enfin quitter la propriété, entre les sortes d'épouvantails qui prennent vie, le fait que certains personnages servent à faire des œuvres (l'homme poisson, je ne m'en remets pas), puis le fait que les sauveurs deviennent victimes aussi, tout nous montre, merde j'ai perdu ma phrase, tout nous montre un monde parallèle, violent, où les gens s'amusent comme ils peuvent, et où ils sont tous complétement barges. Oui, j'ai pris ce film comme un remake caché de Massacre à la tronçonneuse, avec le cannibalisme, le côté fou, sombre de la famille, sauf que là il n'y a pas de Leatherface avec sa tronçonneuse, pire, le Leatherface du film est un géant pas très agréable à regarder mais gentil comme tout. Les acteurs y sont tous géniaux, Bill Moseley est incroyable en Otis, mais tous sont excellents. Une plongée progressive dans un monde horrible, au début intriguant, puis finalement repoussant, dans une famille complétement folle. La fin est excellente, le dernier quart d'heure est un train fantôme qui vous prendra aux tripes. Si vous êtes fan d'horreur, un film à voir et à posséder. Si vous ne craignez pas l'horreur, pareil. Par contre si vous êtes sensible, euh non, évitez le, ou alors pour se faire peur, mais vous risquez vraiment de ne pas aimer l'expérience. Moi j'ai adoré.

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