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Cultivons la curiosité

La vie chez les automobiles : Nino Ferrer et Cie.

La vie chez les automobiles : Nino Ferrer et Cie.

Quatorzième et ultime album du chanteur Franco-Italien, « La vie chez les automobiles » est à la fois sérieux et déluré. On retrouve 11 pistes, dont des reprises. L'album est sorti en 1993 , soit cinq années avant son suicide. Cet album fait partie de « L'intégrale des enregistrements studio & live en 14CD », mais n'en conclut pas la discographie pour autant. Il nous restera à entendre le « Concert chez Harry » de 1995 et aussi des « Inédits et bonus » datant de 1966 à 1970.

 

Mais débutons par ce qui est donc le dernier album studio de Nino Ferrer. « Planète magique » est, comment dire, une chanson déstabilisante. Pas une chanson en fait. C'est une introduction de près de 3'30, avec des sons typiques des années 80, voire début 90. Avec un son très science fiction. Plusieurs voix modifiées assez, euh, moches. Où l'on nous indique que les voyages dans le temps sont dangereux. En gros si c'est pour donner le ton de l'album, c'est assez effrayant je trouve. Un titre que l'on oubliera rapidement, et à tout jamais même.

 

« Caroline aux yeux bleus », purée, on se croirait devant le titre des Inconnus « Isabelle a les yeux bleus » et sa célèbre suite « Gwendoline a les yeux verts ». Si la composition Rock n'est pas déplaisante, les paroles ne sont pas dingues. Une question d'avoir une Harley puis une fusée. Le chanteur en profitera pour faire chanter son fils Arthur, d'ailleurs aussi co-écrite par celui-ci (avec Damien Josse qui lui aussi chante ici). Cependant rien de folichon. Il en sera de même pour l'interprétation de « Besame Mucho », chantée par Kinou (la femme de Nino Ferrer) et Nino lui même. Ici aussi, c'est assez mou, une belle guitare rappelant un peu Santana, et puis voilà, c'est tout. Le titre de Consuelo Velasquez n'est pas « massacré », mais bon, on s'ennuie un peu devant.

 

Les deux prochains titres seront des reprises du répertoire de Nino Ferrer. « Mirza » version gospel. C'est dynamique, ajoute un côté humoristique à un titre aux paroles déjà bien comiques, une réussite plaisante à écouter, qui, pour l'instant, sauve un peu cet album terne. « Il pleut bergère » fait partie des grandes chansons de l'interprète. Ici, sur un rythme un peu plus lent que l'original, la chanson ne perd rien de sa saveur. Les nouveaux instruments sonnent comme si il s'agissait d'une comédie musicale, ça fait bizarre. Surtout quand des chœurs façon gospel interviennent. J'avoue que l'émotion atteint un paroxysme que le titre original n'arrivait pas à toucher. Une belle réinterprétation donc.

 

« Amar's bar » est plus Rock, chanté par un certain « Micky » à la voix cassée, rien de foufou dans ce titre en vérité. C'est presque décevant même, on semble retomber dans les travers des premiers titres de l'album qui ne marqueront que peu de personne. « Un an d'amour (c'est irréparable) » est une jolie balade, mais faisant penser à du Julio Iglesias plus qu'autre chose, façon crooner quoi. Pas mauvaise mais pas transcendante non plus.

 

Joël Segura participera grandement à l'élaboration de « Autre temps », allant jusqu'à poser sa voix sur ce titre faisant presque penser à du Daniel Balavoine. Avec moins de puissance dans la voix cependant. La composition sonne très fin des années 80 – début 90, les paroles passent mais sans plus. Encore un titre bien vite oublié mais pas mauvais pour autant. Nino Ferrer n'est pas tant impliqué que cela dans les interprétations des chansons de son ultime album. Cette fois ci, si le chanteur est à la composition et co-écrit avec l'interprète de « Marée Noire », Diane Veret, il n'est pas présent au chant. On comprend mieux le « et Cie. » accompagnant le nom du chanteur sur cet album. La chanson n'a rien de foufou non plus, si la voix de Diane Veret est très jolie, la composition Pop/Rock est vite oubliée car trop lente, et je ne parle même pas des paroles, assez simples au final.

 

En fait, le chanteur n'est présent que pour des reprises sur cet album. Ainsi, son plus grand succès « Le Sud » passe à la moulinette de la réinterprétation. La chanson originale est somptueuse, et ici, elle reste au même niveau. Une basse plus présente, un chœur vocal apportant une certaine émotion, ça fonctionne même quand on connaît la chanson originale par cœur. Enfin, une chanson bien connue de tout le monde, du moins des citoyen.ne.s Français.es, vu qu'il s'agit du bien connu hymne national de la France que Nino Ferrer interprète à sa façon, à l'aide du piano et de l'arrangement de Philippe Reverdy. Le chant de Rouget de l'Isle reste toujours aussi violent, mais le piano atténue ce point. Un chant plus posé avec de jolis chœurs font même oublier la violence des paroles. Perdant un peu son caractère révolutionnaire, cette version arrangée est assez jolie, avec un poil de violon sur la fin. Bon, je ne vous cache pas que ça peut passer pour raciste de nos jours, mais en 1989 Nino Ferrer célèbre l'obtention de la nationalité Française et le bicentenaire de la révolution Française avec ce titre. C'est quand même un tube ce titre de Rouget de l'Isle, il est chanté dans les stades, sur les podiums lors des J.O. (d'hiver comme d'été), ceux de Formule Un, ah non, on ne l'a plus entendu depuis 2008 pour Renault, et pour un pilote ça date d'encore plus, 1996 (et Olivier Panis), enfin bon, vous aurez compris que c'était une boutade pour éviter que l'on dise que je suis nationaliste tout ça. L'arrangement est joli, mais n'intègre pas ma playlist.

 

Une liste de lecture qu'aucune chanson présente sur cet album n'arrive à occuper. La faute à des reprises jolies, mais les originaux me suffisent, et des inédits mous et décevants. Un album inutile et décevant donc, malgré l'histoire qu'il porte, notamment avec la version de « La Marseillaise » à la fin. Pour un ultime album c'est le côté « et Cie » qui est mis en avant, assez moyen. Ceci dit ce n'est pas ultra mauvais non plus, ne soyons pas mauvaise langue. Juste que c'est un album pas terrible que l'on oubliera rapidement. Bof quoi.

 

@+

L'intégrale CD.

L'intégrale CD.

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