Canard au sang chaud - Howard le canard 01

Woh, voilà un super héros pas très connu mais dont tout le monde a entendu parler. Rien que pour sa présence dans une scène post-générique d'un des films du Marvel Cinematic Universe, un des "Gardiens de la Galaxie", le 2 il me semble. Howard le canard a été créé en 1973, puis sera souvent employé, ou non, par Marvel. En fait, malgré une belle introduction je n'ai pas tout retenu, juste que l'on sait que l'auteur de cette version moderne de Howard se nomme Chip Zdarsky, qui est en fait un nom d'emprunt, comme nous l'apprendrons lors du message final de ce tome.

En fait, Howard est surtout connu pour le film pathétique de 1986. Je dis ça sans l'avoir vu, et j'ai envie de le voir, vu comme il a l'air risible. Après cette spéculation, attardons nous donc au principal, à savoir l'histoire. Ce tome 1 paraît assez court en vérité, mais pourtant, on verra que le héros vivra une aventure dingue, allant même jusqu'aux confins de la galaxie, rien que cela.

Le texte introductif nous explique que c'est à la surprise générale que Zdarsky obtient l'accord de Marvel pour relancer Howard. Et ce malgré son approche parodique. L'auteur s'est lâché dans son histoire, croyant que de toutes les façons, ce serait refusé. Du coup on se retrouve face à un Canard de taille humaine qui parle. L'explication est parfaitement intégrée au récit. On apprend rapidement que Howard vient d'une autre dimension et qu'il est coincé sur Terre. Du coup, ne pouvant retourner dans sa dimension, il fait un boulot de détective privé afin de subvenir à ses besoins.

Il a une relation avec la Police plutôt tendue. Un des policier ne le portant pas dans son cœur. C'est dans une cellule que nous faisant la connaissance de Howard, mais aussi Tara, qui cachera un grand secret révélé avant la fin de ce tome. Cette sortie de prison est l'occasion de voir que notre héros plumé cohabite avec une version féminine de Hulk. Et qu'il connaît très bien Spider-Man. Ici, les super héros Marvel seront plutôt malmenés. On verra une version pauvre des Avengers, l'auteur n'hésitant pas à se moquer à travers ses sosies des super héros bien connus.

Alors qu'il y a 5 chapitres, la fin des 4 premiers voient une petite histoire, dessinée par une autre personne que Joe Quinones, de quelques pages seulement, mais offrant une grosse dose d'humour. Comme le coup du "Héros Louable", et un passage par un tribunal absolument hilarant. Tout ceci a pour objectif de faire monter la tension entre les chapitres, et ça fonctionne. Car après avoir fait un nouveau passage en prison avec les Gardiens de la Galaxie, voilà Howard face à une Tante May menaçante. La tata de Spider-Man va-t-elle faire de Howard un magret pour noël ? La réponse vous surprendra. Ou non.

Plus tard nous verrons Stephen Strange, et même les Fantastics 4, et j'en passe. Bref, les super héros Marvel sont bien présent. Mais Zdarsky s'amuse aussi de la ressemblance entre Howard et Donald. Et je crois avoir lu quelques piques lancées à DC, mais je n'arrive pas à mettre les yeux dessus, désolé.

Si l'histoire est marrante, mais un peu bordélique, si le dessin est lisible mais fait de Howard un personnage bizarre, qui n'est clairement pas de ce monde, on le ressent. Ce qui plaît le plus restera cette humour si spécifique offert par ce personnage atypique. Un exemple. Howard n'est pas un héros, il aura tendance à s'enfuir dès que possible, laissant les super héros faire le boulot. Dans une scène finale épique. Le voir reprendre difficilement son souffle alors qu'il explique à Faucon/Nouveau Captain son plan. Ce dernier s'énerve un peu devant la lenteur des paroles du canard (qui galère vraiment à retrouver son souffle en plus).

Il y a aussi le côté parodique, qui fonctionne trop bien. Comme quand Spider-Man croit arriver en retard pour sauver sa tata, et qu'il s'effondre en disant avoir encore échoué, ou alors ce nouveau gant, non pas de l'Infini, mais de l'Abondance. Qui se complète avec des pierres aux noms évocateurs, la Compassion, le Rire, la Danse, le Respect et la Danse encore. Qui invoque des ennemis polis, comme un nounours Rambo voulant être ami avec tout le monde. Enfin bon, c'est du n'importe quoi, mais ça fait mouche.

Car la grosse surprise est bien là. Si Deadpool est une sorte de antihéros Marvel par excellence, partant dans le trash systématique, Howard est pour le coup une vraie parodie bien conçue, très drôle, mais pas vulgaire ou trop violente. Je l'avais acheté par hasard, lors d'une commande à un vendeur sur Rakuten, je ne me souviens plus à quel prix, mais bon, je l'avais pris sans trop en attendre quelque chose. Au final, c'est du n'importe quoi, on part à l'autre bout de la galaxie avec les Gardiens de celle-ci. On se moquera d'un Spider-Man en complète roue libre. Mais surtout, malgré un physique difficile, on s'attache à Howard. Déjà par empathie, on arrive à se reconnaître en lui, avec sa vie merdique, assez simple. Le fait qu'il n'ait pas de super pouvoir le rend encore plus attachant. Il n'hésitera jamais à fuir pour se cacher, aura limite un point de côté en courant trop, bref, on s'y attache et on suit une histoire un peu brouillonne, mais très plaisante à lire. Puis les petites histoires de fin de chapitre sont un régal à lire, avec un style de dessin qui change, apportant une fraîcheur agréable. Bref, une grosse surprise, j'ai adoré et vous le conseille.

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