Blue Lock - Saison 1

Le Japon, son animation, ses mangas, et le football, ont toujours été de bons éléments une fois mis en commun. Si l'équipe nationale masculine de ce sport brille de façon aléatoire en coupe du monde, les insulaires gardent un espoir de voir, un jour, leur équipe nationale soulever le trophée ultime. C'est de ce postulat que part MUNEYUKI Kaneshiro pour écrire une histoire qui mènera les Samouraï Blue (surnom de l'équipe japonaise) vers le sommet mondial du football.

Avec YUSUKE Nomura au dessin, le manga, toujours en cours de publication, cartonne. Prouvant qu'allier Shônen (manga essentiellement destiné aux garçons adolescents) avec un sport aussi populaire que le football permet de faire des œuvres passionnantes. Nous le savions avec "Captain Tsubasa"/"Olive et Tom", et ses terrains de 10 kilomètres de long, "Inazuma Eleven" ou "Whistle!". Résultat, la chaîne de TV Asahi lance une adaptation animée qui sera diffusée entre octobre 2022 et mars 2023. Animée par le studio 8-Bit, c'est cette première saison de 24 épisodes (d'environ 23 minutes) que nous allons voir aujourd'hui.

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Isagi Yoichi (URA Kazuki) est un lycéen qui aime le football. Il joue un match important inter-lycée, qui peut le mener vers la finale nationale. Seulement, sur une dernière action, au lieu de la tenter perso, il fera une passe. Passe qui ne permettra pas à son équipe d'égaliser, et même pire, d'encaisser un second but sur un contre dans les derniers instants. Cela en est fini de cet espoir de devenir champion. Pire, Isagi veut devenir le meilleur joueur du Japon, mais ici il constate qu'un de ses adversaires était au dessus de lui.

Complètement dépité, il sait que son rêve est perdu à tout jamais. Lorsqu'il rentre chez ses parents, on lui indique qu'une mystérieuse lettre l'attend. C'est une invitation pour le projet "Blue Lock", en charge de chercher et former la future grande star du football japonais. Dès lors, malgré une légère appréhension, Isagi retrouve l'espoir d'accomplir son rêve.

C'est bien, mais qu'est-ce donc que le projet "Blue Lock" ? 300 jeunes sportifs, passionnés de football, triés sur le volet, vont intégrer une sorte d'académie footballistique. Pensé par Jinpachi Ego (KAMIYA Hiroshi), il estime que pour faire du Japon une grande nation du football, il faut une star ultra puissante, égocentrique, capable de marquer de nombreux buts. La dernière coupe du monde, en 2018, a été un échec pour les Samouraï Blue, la faute à un très beau jeu collectif, qui prouve la lacune individualiste de l'équipe. Pour cela, il a obtenu l'aval de la fédération afin de lancer le projet "Blue Lock".

Le bâtiment en forme de pentagone indique plus ou moins les étapes à franchir pour en venir à bout. De 300, il ne doit en rester qu'un, et c'est sur cette sorte de Battle Royale que les protagonistes vont devoir franchir des étapes, afin de s'éveiller. De devenir le buteur ultime. Lors de ces 24 épisodes, ce seront les 11 premiers tomes qui seront adaptés. Ce qui permet un rythme assez enlevé. Les épreuves sont au départ collectives, les dortoirs étant composés de 55 joueurs, formant 5 équipes qui vont s'affronter.

Une fois les matches joués, les 22 joueurs des 2 premières équipes passent à l'étape 2, tandis que les meilleurs buteurs des 3 équipes éliminées sont repêchés. Ce qui nous qualifiera 25 personnes. En sachant que les 300 adversaires sont réparties sur 5 dortoirs, la première étape qualifiera 125 jeunes aspirants. Vous verrez qu'il y aura une surprise une fois cette première étape franchie, que je ne révélerai pas.

Reste que Isagi est dans l'équipe Z, et porte le numéro 299. Ce qui signifie qu'il est presque le plus mauvais joueur à avoir intégré le "Blue Lock". Il va donc devoir faire ses preuves. Donc, un point important non précisé, c'est que les 300 joueurs sont tous des attaquants. Or, la première épreuve pousse à jouer un match normal à 11 contre 11. Pire, il y a le couperet d'une élimination qui va pousser les joueurs les plus individualistes à marquer le plus de but de son équipe. Donc, 11 attaquants qui veulent tous marquer, alors que les matches vont nécessiter une cohésion d'équipe, ça provoque forcément un gros désordre lors des débuts du match. Sachez que la saison 1 s'achève alors qu'il reste 35 protagonistes, et que l'étape suivante s'annonce gratinée. Montrant des nouveaux personnages.

L'animation s'avère bonne, très bonne même. L'anime mélange habillement humour et moment plus sérieux. On y trouve une grosse pointe de "Death Note", avec Isagi qui va énormément réfléchir en match et faire des commentaires un peu longs par moment. Il va essayer de prévoir la pensée de son adversaire, et ces moments s'avèrent par instant, un peu lourds. Il y a une palette de personnages variée, et qui s'avèrent tous intéressants. On pense évidemment à Meguru Bachira (KAITO Tasuku), Hyôma Chigiri (SAITO Soma) ou Seishiro Nagi (SHIMAZAKI Nobunaga).

Notons qu'il n'y a qu'une seule présence féminine en la personnalité de Teieri Anri (YUKIMURA Eri). Je viens juste de découvrir que c'était un hommage à Thierry Henry. Bon, elle est employée à la fédération japonaise de football, et se charge d'observer que tout se déroule correctement. Mais elle sert plus de bonniche à Ego qu'autre chose, et c'est dommage.

Donc, les épreuves s'avèrent variées et permettront, un peu comme dans un Nekketsu, aux personnages de se surpasser, de découvrir des qualités enfuies au fond d'eux. Avec le principe de "monstre" de Bachira, ou une vision instinctive de Isagi, on aura droit à un changement drastique des caractères des personnages. On devine cet état second à travers le regard qui se voile, ainsi que la présence d'une flamme, comme si les personnages s'étaient transformés. Les effets visuels sont impressionnants pour le coup. Je repense à la ligne noire enrobée d'éclair rouge quand Shôei Barô (SUWABE Junichi) atteint l'éveil.

Les matches ou épreuves ne sont pas trop longues, bien que par moment un match puisse s'étaler sur 2 ou 3 épisodes (je ne suis pas trop certain de cette dernière donnée). Le terrain ne fait pas 100 kilomètres (tient, ça a augmenté depuis le début de cette chronique), et hormis le blabla de Isagi lors de certains passages, le tout est bien rythmé, et on veut enchaîner les épisodes.

Niveau défaut, et bien il y a un aspect un peu "too much" propre aux mangas/animes sportifs ou destinés à un public adolescents. On frôle le ridicule par instant, et pourtant, ça passe. Il y a une vision du football qui se contredit quelque peu, mais trouvera peut-être une réponse sur la fin de l'histoire. Car il faut pousser les individualité, l'égo des jeunes joueurs, mais en même temps ils ne peuvent l'atteindre sans les autres. Que ce soit en les affrontant ou en jouant avec eux.

Si vous aimez un minimum le football, les animes à suspense, les histoires qui poussent au dépassement de soi, vous allez aimer. Les autres passeront outre, car il y a, malgré des personnages attachants, un risque de s'ennuyer par moment. Personnellement, j'ai bien aimé, visionnant les 24 épisodes en une dizaine de jours. J'ai hâte de voir le film centré sur Nagi qui va introduire la future saison 2. Un bon anime qui est captivant à suivre si le sujet nous intéresse un minimum. À essayer je pense.

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