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Cultivons la curiosité

Borat

Borat

L'humour est un bien vaste sujet. Parfois, on rigolera d'un homme glissant sur une peau de banane. D'autre fois ce sera un mot bien trouvé, une excellente répartie, qui feront rire. Après, il y a toujours le pastiche, le principe du faux documentaire qui permet de se lâcher un peu plus. Sous couvert d'effectuer un reportage, on gagne en crédibilité et on permet aux intervenantes et intervenants de se lâcher. Quitte à faire signer une décharge à tout ce petit monde une fois le piège tendu.

Sacha Baron Cohen est un comique Britannique connu pour son côté un peu extrême. Il n'hésite pas, au nom de l'humour, à aller chercher le côté le plus sombre des gens afin d'en rire. Que l'on accroche ou non à son humour, il faut lui reconnaître un grand culot et une implication sans faille dans ses nombreux personnages, tous aussi dégueulasses les uns que les autres.

Ainsi, aujourd'hui nous allons voir "Borat", un film mettant en scène le personnage du même nom. Le film du jour va durer 1h20, réalisé par Larry Charles, et verra Sacha Baron Cohen, Peter Baynham, Anthony Himes et Dans Mazer au scénario. Le film que nous voyons aujourd'hui est un faux documentaire, mais réalisé avec peu d'acteurs et actrices. Ainsi, on fera croire aux nombreuses personnes présentes ici, qu'elles sont face à un journaliste Kazakh qui découvre les États-Unis d'Amérique. Ceci pour montrer la mentalité du peuple de la première puissance mondiale. Quitte à risquer d'être plus effrayant que drôle. Mais regardons la bande annonce en version française (VF) tandis que j'ai vu ce film en version originale sous titrée en français sur Prime Video. Au moment de l'écriture de cette chronique, il est disponible sur la plateforme d'Amazon, mais aussi celle de Disney Plus (via la chaîne Star).

Vidéo de Kriimooo59

Je me souviens, en 2006 ou 2007, quand j'ai découvert ce film en VF en DVD. Je l'avais trouvé à la fois marrant par moment, mais surtout très gênant et affligeant. Mais avant de vous révéler mon avis de 2021, parlons un peu du pitch. Borat (Sacha Baron Cohen) est un brillant journaliste du Kazakhstan. Il décrit fort bien son pays d'Asie centrale et insulte d'emblée un des voisin. On y découvre sa vie plutôt peu enthousiasmante, et effectivement, on comprend que les autorités Kazakhes n'aient guère apprécié cet mauvaise image de leur pays.

Oui, le film aura de nombreuses casseroles au cul, mais il est toujours disponible, ce qui prouve qu'il n'est pas si loin de la réalité que cela. Ou, du moins, que la liberté d'expression a encore le droit d'exister. D'ailleurs, le pitch du film est résumé dans son titre complet. Accrochez-vous. "Borat : Leçons culturelles sur l'Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan". Avec les fautes de français (ou d'anglais en version originale) incluses. La VF montrera bien la façon délicate de s'exprimer du personnage. Mais passons, car après une brève présentation du personnage et de son village, on tombe sur le principal, à savoir l'arrivée de Borat, et sa vision spécifique, dans la grande "Amérique".

Ici, on devine rapidement que les personnes qui sont là ne sont pas au courant qu'on les filme. Du moins, ça donne cette impression. À l'aéroport notamment. Où Borat essaye d'embrasser tout le monde. Tout comme à New York. On voit les réactions des passants et passantes, mais le pire restera dans le métro. Ici, il manquera se faire casser la gueule, mais aussi perdra sa poule dans la rame du transport en commun. C'est presque drôle si on ne sent pas la gêne occasionnée.

Le plus sympa dans ce film est ce road trip de Borat et son producteur Azamat (Ken Davitian). Avec une pique violente contre les hommes voulant un "aimants à gonzesses". Ici, la discussion avec le revendeur de voiture est à se tordre de rire. Borat demandant à bien avoir cet aimant en option sur ce véhicule. Et quand il demande à quelle vitesse il faut aller pour être sûr de tuer quelqu'un avec le Hummer, le vendeur lui répond franchement, ce qui déstabilise.

Juste avant, Borat avait passé son permis, en maltraitant un moniteur qui sortira certainement choqué de cette leçon. Voir Borat insulter les autres est plutôt drôle j'avoue. Et c'est là la force du film, ce décalage d'un personnage déphasé qui fera n'importe quoi dans un monde propre étasunien. Le passage le plus savoureux étant l'apprentissage des bonnes manières. Quand il ramène sa crotte dans un sac après être allé aux chiottes, c'est franchement à se tordre de rire. Surtout quand l'hôtesse, la dame qui accueille Borat pour lui offrir cette leçon, se retrouve à expliquer au journaliste Kazakh comment se torcher.

Nous n'échapperons pas au sport favori de Sacha Baron Cohen, à savoir se foutre de la gueule des juifs. Entre un faux jeu Kazakh cruel, et cette parodie de "Le projet Blair Witch" dans la maison des juifs qui hébergent Azamat et Borat, c'est à la fois rude et drôle. Quand il essaye de faire fuir les cafards avec des dollars, comment dire, on ne peut que rire avant de se dire que quand même, cet humour est pourri.

Il y avait eu un passage dans un rodéo, avec un hymne national massacré par Borat. Qui manquera de se faire lyncher je pense. D'ailleurs, il paraîtrait que le poste du Shériff local aurait reçu une tonne d'appel après cette prestation de Borat. C'est culotté, mais aussi délicat, car effectivement, on constate que les gens que nous voyons ici, réagissent sans aucun script et ne sont pas des actrices ou acteurs. Que dire de ce monsieur qui dira qu'un bon homosexuel est un homosexuel pendu, ou alors les jeunes en camping car qui diront des horreurs que j'ai préféré oublier. C'est plus gênant qu'autre chose, nous sommes loin de rigoler lors de ces passages car on sent que les intervenants sont francs, et c'est effrayant.

C'est pourtant la scène la plus contrôlée qui gênera le plus. Celle du combat entre Borat et Azamat. Car j'ai oublié de préciser une chose. Au début, Borat devait respecter un planning strict, et ne pas trop bouger. Mais en découvrant "Baywatch" (connu sous le nom de "Alerte à Malibu" chez nous), et bien Borat tombera amoureux, non pas de Nicole Eggert, mais bien de C.J. Parker. Interprétée par Pamela Anderson. Borat ne voudra plus qu'une chose, se marier avec la belle blonde plantureuse. Quitte à devoir aller à Los Angeles et donc détourner son planning initialement prévu par le producteur Azamat.

C'est alors que ce dernier se masturbe devant le guide sacré de "Baywatch" que Borat glorifie, qu'on entame une baston. Les deux hommes sont nus. Et ils vont littéralement se bouffer le cul, avec un 69 très poilus et moche à voir. Puis ils continueront le combat à travers l'hôtel, quitte à interrompre une réunion d'assureurs je crois. Toujours nus. Le genre de scène qui ne fait absolument pas rire votre serviteur, mais qui obligera Borat à finir son voyage seul, sans passeport et sans argent. Voir la tête du pompiste quand il demande pour 17 cents d'essence alors que le premier à commencer à remplir le réservoir, là c'est drôle.

Borat atteindra son objectif, rencontrer Pamela lors d'une dédicace. Et la vraie actrice est présente ici. Se faisant enlever par Borat qui a retrouvé un Azamat complice, afin de l'aider dans sa volonté de se marier avec la belle femme. J'ignore si l'actrice était au courant, mais vu comment les vigiles interceptent Borat, on peut dire que eux n'étaient pas informés.

Le film va vite, très vite. On oscille entre l'horreur, le franchement drôle, ou le pitoyable. Voir des vraies personnes parler sans filtres est quelque peu effrayant. Mais en même temps ça offre des scènes savoureuses, avec le coup du caca dans le sac plastique qui dégoutera l'hôtesse un peu guindée, là on se marre de bon cœur. Mais au final on sort du film plus affligé qu'autre chose. Le côté faux documentaire avec de vrais gens fait peur, très peur. On sent que Sacha Baron Cohen cherche le trash, et ça aussi c'est délicat à voir. Je vous garantie que la scène de combat dans l'hôtel, des deux hommes nus, ne fonctionne pas. En plus c'est très long.

Par contre, si vous aimez l'humour trash, façon "Jackass" ou Morning Live/Michaël Youn, vous allez adorer je pense. Personnellement, je n'adore pas. Pourtant quelques instants m'ont vraiment provoqué des éclats de rire. Un film totalement imparfait, très gênant, mais qui fera rire par moment. À voir si vous n'avez pas peur du trash, sinon passez votre chemin. Pas terrible du tout.

@+

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