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Cultivons la curiosité

Halloween II (1981)

Halloween II (1981)

Nous y voici, le Jour J. Le moment que tout le monde attend pour s'installer confortablement et regarder une "péloche" effrayante. Les plus féru.e.s s'offriront même un double voire triple programme. Bon, la vérité est que la fête d'Halloween ne prend pas tant que cela en France, mais elle fait tout de même un petit effet. Puis, on le constate dans les salles obscures, ceci permet de voir des films dit "d'horreur" au cinéma. "Smile" ou carrément le treizième épisode de la saga Halloween, "Halloween Ends", sont sortis récemment.

Reste que le film de John Carpenter de 1978, est, à ce jour, le meilleur de la saga. Bien que je pense qu'il y ait débat avec le diptyque réalisé par Rob Zombi (qui paradoxalement ne semble pas trop aimé par les fans), je reconnais de nombreuses qualités à ce premier film. C'était en 1978 et, entretemps, un certain Sean S. Cunningham est passé par là, redéfinissant le genre du Slasher (où un monstre, Boogeyman, pourchasse des personnes sans défenses, si possible ados ou jeunes adultes aimant les galipettes). Résultat, malgré l'aspect franchement mercantile de "Vendredi 13" et la quasi absence de Jason/Jacky, la jeunesse aime voir des gens de son âge se faire trucider.

Ceci offre donc l'éventualité d'un retour de Michael Myers. Retour qui prendra 3 années tout de même. Quand on sait que "Vendredi 13" a vu sa suite intervenir une année après, ceci allait nous offrir un affrontement direct entre les 2 futures sagas en 1981. John Carpenter et sa compagne de l'époque Debra Hill restent à la production exécutive et au scénario. C'est Rick Rosenthal qui va devoir se frotter au délicat art de la suite.

Petite précision, j'ai vu ce film en version originale sous titrée français, dans une version BluRay de chez "Le Chat qui fume". La copie est magnifique, et les bonus, intéressants, mais malheureusement (et j'en suis désolé) pas indispensables. Quoique maintenant j'ai envie de voir "The Gate". Vous verrez ci dessous un extrait en version française du film, disponible à la location sur YouTube.

Vidéo de Films et émissions YouTube

Après cette belle publicité pour le géant étasunien, venons-en au film. Le côté délicat fût de revenir à Haddonfield, petite bourgade qui est en train de célébrer Halloween 1978 alors qu'un homme dangereux vient d'assassiner 3 jeunes. Le film commence par... la fin de "Halloween : La nuit des masques". Et nous allons replonger dans cette nuit d'horreur, en voyant les conséquences du bain de sang provoqué par Michael Myers (ici sous la carrure du cascadeur Dick Warlock).

Celui-ci est un homme de 21 ans un peu dérangé depuis qu'il a assassiné sa sœur et le petit ami de cette dernière un soir d'Halloween. Il n'avait que 5 ans, et fût placé en détention à la suite de cela. Si il y a 2 années qui me sont obscures (entre 5 et 7 ans), cela faisait 15 ans que le Dr Loomis (Donald Pleasence) essayait de comprendre ce qui a poussé le jeune blondinet à commettre un tel acte.

Le 31 octobre 1978, ou un peu plus tôt, Michael parvint à s'échapper pour retrouver son foyer. Une vieille bicoque délabrée car haïe par les habitants et habitantes. Dès lors, il va s'évertuer à assassiner quiconque est un peu jeune et compte faire des galipettes. Bon, c'est faux. Ceci est le boulot de Jason Voorhees. Mais il va assassiner quiconque ressemble à sa sœur qu'il a tué quelques années plus tôt.

Seule Laurie Strode (Jamie Lee Curtis) arrivera à lui réchapper, grâce à l'intervention du Dr Loomis. C'est bien beau tout ça, mais avec 6 balles dans le caisson et une chute du balcon, il est quasiment sûr que Michael est malencontreusement décédé. Enfin, malencontreusement... passons. Et là, pas de bol Jean-Luc, Michael est toujours en fuite. C'est ainsi qu'après un générique assez long, on reste à Haddonfield le soir du 31 octobre 1978, pour une traque qui va rapidement prend l'apparence d'un jeu de survie hospitalière.

En état de choc, Laurie est menée à la clinique du coin. En fait, un coup c'est la clinique, un coup c'est l'hôpital. Mais avant cela, tandis que Loomis lâche une phrase culte à un voisin qui en a marre de cette fête "J'ai cru mourir", "Vous ignorez ce que c'est que de mourir", et bien nous suivons la fuite de Michael à travers un quartier qui va rapidement être bouclé par la police du coin.

L'occasion de piquer le gros couteau d'une dame dont le mari regarde "Night of the living dead" à la télévision. Puis l'occasion aussi de faire sa première victime en la personne de la fille du Shériff. Si Michael avait tué 3 personnes dans le premier film, ici, le décompte des assassinats sera plutôt d'une dizaine. Oui, Vendredi 13 est passé par là, surtout "Le tueur du vendredi". D'ailleurs nous apprendrons dans un bonus du BluRay (comme quoi il y a quand-même des trucs intéressants, je me contredis, je sais), que des scènes furent ajoutées pour contrer l'aspect plus sanguinaire du film de Jason.

Bon, pour faire court parce que je suppose qu'en ce jour d'Halloween vous allez vouloir chercher des bonbons, on se retrouve dans une ville qui traque Michael, alors qu'il continue ses méfaits et va surtout rejoindre l'hôpital où est Laurie. Cette dernière est totalement catatonique, choquée, et refuse de se faire endormir.

Ici, nous allons découvrir les futures victimes au fur et à mesure du récit. L'infirmière en chef, le docteur alcoolique, l'assistante, le gardien, l'infirmière, les ambulanciers. On notera le plan indispensable de ce genre de film, le plan nichon. Totalement gratuit car le film aurait pu s'en passer, il n'en demeure pas moins que la mise en mort de la jolie infirmière dans une eau bouillante s'avère spectaculaire sans avoir une goutte de sang.

Ici, la volonté de Rick Rosenthal était de faire un film au suspense haletant. À la pression permanente, sans forcément faire dans le gore. Ceci donne des passages assez effrayants dans l'hôpital, avec des jeux d'ombres et de lumières particulièrement bien maîtrisés. Le problème est que le tout est un peu mou, et donc on s'ennuie un tout petit peu, malgré les 92 minutes seulement du film. Un Vendredi 13 est plus actif dans son dernier acte, moins psychologique (oui, disons-le, plus débile, mais plus jouissif).

Le film, malgré quelques incohérences que je n'ai pas vues ici parce que ma vision du premier film date d'il y a 4 ans, le tout fonctionne. "Halloween II" offre une belle suite au film de John Carpenter. Ce qu'il y a vraiment de plus intéressant à suivre, ce sont la traque, la fuite de Michael, mais aussi la gestion post traumatique de Laurie. Qui ici est clairement une victime pure, dans le sens où elle n'est pas en capacité physique (elle a des os fêlés notamment) et psychologique (elle est choquée et droguée) de se défendre. Seule la fuite et l'intervention de Loomis la sauveront.

Voir les médias s'intéresser à l'affaire, les flashs spéciaux à la radio ou la télévision, tout en suivant les parcours des forces de l'ordre et de Michael, j'avoue que c'est une partie assez prenante. On nous offre ici, je vais oser le mot, un réalisme (oui, bon, à prendre avec des pincettes) qui peut effrayer. Car en terme de mise à mort, la déception est là. Le sang déjà est peu présent, et quand on en voit, il est carrément fluorescent. Peut-être pas, mais la flaque de l'infirmière en chef, avouez que c'est abusé. Seul le Marshall a le droit à un égorgement qui offre une sensation de gore. Et encore, ça va hyper vite.

Bref, en film d'horreur pure, non, en Slasher gore pur, il déçoit. Les victimes sont adultes (sauf la fille du Shériff), et si les mises à mort sont parfois créative (l'infirmière dans l'eau bouillante), elles s'avèrent surtout molles. Pire, on aura un effet comique comme vous avez pu le voir dans l'extrait, où une des infirmières et poignardée puis soulevée par Michael et en perd ses chaussures. Le film n'a été interdit qu'au moins de 13 ans, et on comprend aisément pourquoi.

Pour les sensations fortes, on repassera. Pour l'ambiance aussi. Mais alors, que reste-t-il à ce film ? Et bien un prolongement logique (mais pas forcément sans faux-raccords si on regarde les deux films consécutivement) du premier film. Mieux, on y voit la gestion de la traque d'un dangereux personnage. Les doutes que cela implique, comme lorsqu'un homme masqué se retrouve brulé dans un accident et que l'on ignore si il s'agit de Michael ou non.

Ici, Laurie perd son statut de jeune fille forte, pour la pure victime, contrainte à la fuite. Et au final le film s'avère sympathique à voir, bien mit en images, avec une musique efficace. Plus adulte dans ses victimes, il est pourtant paradoxalement visible par un grand nombre de personne. Le voir à 12 ans me paraît possible, tellement il est faible en gore (accompagné attention, hein ?). Si il n'est pas au niveau du premier, la prolongation qu'il offre de cette soirée est intéressante je trouve. Pas excellent, mais pas mauvais, j'ai bien aimé le voir, sans en faire un film culte pour autant. Je pense qu'il est à voir si vous avez aimé le premier, tout en se disant qu'il lui est largement inférieur.

@+ et Happy Halloween comme ils disent aux States.

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