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Cultivons la curiosité

Jeu d'enfant

Jeu d'enfant

Et bien dites-donc, c'est une grande histoire de première fois sur Ashou. Après avoir découvert le premier film d'une grande saga horrifique, on en voit une autre. Si "Les Griffes de la nuit" n'était pas une découverte personnelle (j'avais déjà vu le film), pour "Jeu d'enfant" nous sommes dans le même cas que "Creepshow". Et dans la même décennie. C'est en 1988, soit très tardivement dans l'historique des sagas horrifiques, que sort "Jeu d'enfant". Attention à ne pas confondre avec "Jeu d'enfants" de Yann Samuell. À l'oral ça peut prêter à confusion. Aux USA, lieu d'origine du film du jour, c'est "Child's play".

Mais pareil, le duo "Child's play"/"Jeu d'enfant" est un peu comme "Nightmare on Elm street"/"Les Griffes de la nuit", plus connu pour son boogeyman que les premières itérations. On connaît Jason, Michael, Freddy, Leatherface, mais aussi Chucky. Petite poupée à la base innocente, nous verrons qu'un brin de vaudou permet de rendre horrible un truc qui ne l'est pas.

Comme souvent dans les débuts des sagas horrifiques, le réalisateur du premier film est aussi scénariste. Co-scénariste du moins. Tom Holland met en image son scénario écrit avec Don Mancini et John Lafia. Mine de rien, cette première production engendrera 7 suites, ce qui lui vaut le statut de saga horrifique. Mais alors que le pitch de départ est assez plat (un assassin au bord de la mort va transférer son âme dans une poupée "Good Guys"), que le film arrive sur le tard du sommet de l'horreur au cinéma (que je positionne au doigt levé lors des années 70, début années 80), y-a-t-il une place pour une nouvelle licence et surtout est-elle efficace ? Petite vidéo du film que j'ai vu en version originale sous titrée en français.

Vidéo de Three Mothers Films

Déjà, la version combo BluRay/DVD de chez ESC éditions est sublime. Petit livret, un peu de bonus, copie plus que propre, le support vaut les sous demandés. Ensuite, bah lançons le film. Qui dure environ 90 minutes. Nous sommes à Chicago à la fin des années 80. Un monsieur fuit le détective Norris (Chris Sarandon). On apprend que c'est un étrangleur dangereux, qui va rejoindre la camionnette de son complice Eddie (Neil Giuntoli). Seulement, Charles Lee Ray (Brad Dourif) se fait piéger par le détective, qui, à la suite d'un échange de coups de feu, arrive à toucher mortellement l'assassin.

Tout ceci dans un magasin de jouets, ce qui donne une ambiance particulière. En désespoir de cause, Charles trouve refuge dans une poupée "Good Guys", sans que personne ne s'en rende compte. Le mec avait des connaissances en vaudou particulièrement efficaces. Persuadé d'avoir mis fin à la vie d'un dangereux type, Norris est content. Même si le coup du ciel orageux et l'explosion du magasin de jouets l'inquiète un peu.

Après cette introduction, plutôt efficace, on découvre Andy (Alex Vincent) qui prépare de façon calamiteuse le p'tit déjeuner pour sa maman. Pas de bol, l'épisode de son dessin animé préféré "Good Guys", est une rediffusion. Heureusement, celui qui voue un culte à ce personnage de dessin animé au point d'en porter la même salopette et les mêmes chaussures, va célébrer son anniversaire aujourd'hui. D'où son attention matinale particulière pour sa maman. Un cadeau, bien visible, semble avoir la taille d'un paquet de la nouvelle poupée "Good Guys" qui fait bien la taille de Andy.

En plus de découvrir un enfant gauche, qui fait n'importe quoi pour le petit déjeuner, laissant la cuisine dégueulasse, on constate que Alex Vincent est très très mauvais acteur. Oui, je ne ferais pas mieux, mais il y a une façon de diriger les enfants afin de les faire bien jouer, et nous ne sommes clairement pas face à un Spielberg en la personne de Tom Holland. Oui (bis), il n'a pas les mêmes moyens, mais ça fait un peu tâche quand ton acteur principal n'est pas du tout bon. Regardez les Harry Potter, Daniel Radcliffe joue comme un pied dans les premiers films, mais ça ne se voit pas trop trop je trouve.

Enfin, passons cette analyse cinématographique en carton de ma part, vu que j'aurais fait pire. Donc, notre petit Andy est ultra déçu de constater que le grand carton était une nouvelle salopette, différente de celle du "Good Guys". En plus de voir sa maman Karen (Catherine Hicks) essayer de lui changer ses habitudes vestimentaires, il n'a pas le cadeau escompté et boude. Karen n'a pas beaucoup de moyens, mais Maggie (Dinah Manoff), sa collègue, lui trouve un plan infaillible.

Un SDF vend une poupée "Good Guys" pour 3 fois rien. Et voici comment "Chucky" (nommée ainsi par Andy si j'ai bien suivi) rejoint le foyer. Bon, ce soir, Maggie doit faire des heures sup', et c'est Maggie qui va garder Andy et Chucky. D'ailleurs, le nouveau duo semble avoir rapidement lié une amitié, Chucky parlant à Andy. Seul ce dernier entend les dire de son ami, et on prend ça pour un jeu de la part de l'enfant. Chucky veut voir les nouvelles de 21h00, mais le duo se fait mettre au lit. Après que Andy se soit brossé les dents. Moment durant lequel la télé s'allumera toute seule, et Chucky sera sur le canapé, de façon inexplicable.

Ceci énerve Maggie, qui couche tout le monde sans que Andy ne mette de pyjama. Et, plus tard dans la soirée/nuit, on verra Maggie de faire défenestrer par un petit être lui donnant un coup de marteau. Les soupçons se portent immédiatement sur Andy, qui en plus semble avoir de grave troubles mentaux car il parle avec Chucky et l'accuse auprès de Norris (en charge de l'enquête). Passons, l'effet du choc certainement. Mais alors quand Andy et Chucky sont retrouvés le lendemain sur les lieux du meurtre de Eddie, cela en est trop pour la police qui interne le petit garçon. Ce dernier a beau clamer son innocence, rien n'y fait.

C'est un peu le tour de force du film, mettre le doute sur la culpabilité ou non de Andy. Certes, aujourd'hui on connaît Chucky, la poupée tueuse, mais le début du film, bien la moitié, ne montre jamais Chucky faire ou dire quoi que ce soit. C'est alors qu'elle constate que les piles ne sont pas dans Chucky que Karen doute, au point de pousser la poupée à se révéler. Dès lors, on plonge enfin dans le surnaturel, et c'est étonnant de constater qu'au début, même en sachant les capacités de Chucky, on n'a pas peur. C'est uniquement quand Karen découvre le vrai visage de Chucky que le film devient terrifiant.

Quoique un petit garçon capable de tuer une femme puis faire exploser la maison d'un homme, est effrayant. Mais, même si Alex Vincent joue mal, on perçoit tout de même toute l'innocence de Andy. Après, Chucky/Charles va devoir prendre possession d'un autre corps, et celui de Andy fera parfaitement l'affaire. Car il constate en affrontant Norris (dont il veut se venger), que ce corps de poupée est mortel, et qu'il va dépérir tôt ou tard (c'est un mage vaudou qui lui explique).

Reste donc à aller chercher Andy à l'hôpital psychiatrique, mais le jeune enfant, malgré sa terreur, va arriver à glisser des doigts de Chucky, avant d'être sauvé par le duo Norris/Karen. Dans une lutte finale qui est longue et semble justement ne jamais en finir.

Que dire de ce film. Déjà, l'animatronique de Chucky, au début classique, va devenir exceptionnelle dès lors que Charles se révèle. Au début ce sont des moyens classiques de mise en scène qui nous montrent qu'un petit être vivant commet ces méfaits. Les différents états de Chucky rendent la poupée de plus en plus effrayante. Et malheureusement c'est là la seule chose qui provoquera chez vous un semblant de frisson. Car les personnages sont plats, le scénario met 10 ans à se lancer, et la réalisation n'offre rien de fou pour capter l'attention et provoquer la tension chez les téléspectateurs et téléspectatrices.

Ensuite, le film n'est pas si violent que cela. Oui, il y a un peu de sang, un peu d'action (quand Chucky attaque Norris dans la voiture), mais ce qui fait froid dans le dos, c'est juste le son du déplacement de la poupée, qui s'amuse à apparaître d'un coup, pour provoquer une peur soudaine. C'est uniquement sur ce point que le film fonctionne. Le reste est plat.

Un peu comme Freddy trop bavard, Chucky n'est pas assez extrême dans ses effets. Logiquement ses morsures ne font pas mal, mais on aurait aimé un peu plus de gore. Là, nous sommes face à un film interdit au moins de 12 ans et c'est tout. D'ailleurs, j'avoue que si j'avais vu ce film en étant plus jeune, j'aurais vraiment flippé, voire fait des cauchemars. Sur les esprits facilement impressionnables, les effets, surtout de la poupée, sont efficaces. On a par moment des visions d'horreur cauchemardesques, mais pas assez puissantes pour les gens habitués aux films d'horreur.

Il manque une ambiance pesante. Il manque aussi une musique qui enrobe tout ça. Un peu comme le premier film mettant en scène Freddy en fait. Au final, quand on regarde l'aura culte qu'a le film, c'est une déception. La copie du BluRay est très propre, et permet de dire que techniquement, il n'a pas vieilli. En terme de scénario et de mise en scène par contre, c'est une autre histoire. Ce n'est pas que je n'ai pas aimé. C'est juste que j'en attendais plus, trop même.

Le résultat est un film d'horreur moyen, qui angoissera les plus sensibles, ne fera même pas rire les plus expérimenté.e.s, et c'est bof quoi. Seule l'animatronique et l'apparence de la poupée font un boulot exceptionnel. Le reste n'est pas au niveau des effets spéciaux. Franchement, c'est pas terrible, par moment ennuyeux. Je n'ai pas détesté, mais pas aimé non plus. Dire que j'ai les autres suites à voir, un peu comme Freddy, je sens que ça va être compliqué.

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