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Cultivons la curiosité

L'Iris Blanc - Astérix Tome 40

L'Iris Blanc - Astérix Tome 40

D'aussi loin que je me souvienne, Astérix et tout l'univers scénarisé par René Goscinny et dessiné par Albert Uderzo a marqué ma jeunesse. Paradoxalement, je n'ai jamais réellement apprécié les caractères bagarreurs des Gaulois, et j'avais même tendance, il me semble, à prendre partie pour les soldats Romains. En 1977, René Goscinny décède après avoir scénarisé 23 tomes. Ce sont une partie de ces albums qui ont bercé ma jeunesse. Il y aura même le 24è album, "Astérix chez les Belges" qui sera scénarisé par René Goscinny. Puis viendra entre 1980 et 2009, une période où Albert Uderzo se chargera de tout. Avant de passer la main au duo Jean-Yves Ferri au scénario et Didier Conrad au dessin.

 

Les albums 100% Uderzo sont moins aimés, et je ne peux pas en parler, vu qu'hormis "Le fils d'Astérix" et "Astérix chez Rahàzade", je n'en ai pas lu un seul. Et je ne me rappelle pas trop de ces 2 là. En vérité, je pense l'avoir déjà dit pour les films d'animation récents, mais je n'aime pas trop cet univers. Pourtant, les films animés diffusés à chaque fois pendant les périodes de Noël/Nouvel An sur M6 dans les années 90, et bien je les ai mangés, et aimés. C'est paradoxal. Après, les acteurs et actrices qui ont prêté leurs voix aux personnages, ont leurs timbres ancrés au plus profond de mon enfance. Roger Carel restera l’interprète du petit Gaulois énervé qu'est Astérix selon moi.

 

Passons ceci. Car vous le voyez, je ne suis pas trop les aventures d'Astérix et Obélix, que je connais surtout car j'avais droit, chaque trimestre, à un tome double acheté chez France Loisirs. Je n'en ai pas eu énormément, mais assez pour apprécier les histoires, surtout les aventures avec de grands voyages, que les Gaulois effectuent. Les jeux de mots hilarants me passaient dessus malheureusement, car je n'avais pas tendance à réciter les noms à haute voix.

 

Donc, qu'est-ce qui fait, alors que je n'ai pas lu une de ces BD depuis facilement 20, voire 25 ans, que j'ai acheté ce "L'Iris Blanc" ? Qui se retrouve chroniqué sur Ashou pile 1 mois après sa sortie le 26 Octobre 2023. Et que j'ai lu 2 jours après. Une accumulation de choses un peu étonnantes. Oui, c'est la partie embêtante où je raconte un peu ma vie. On va expédier ça vite promis.

 

Il se trouve que j'ai suivi la chaîne YouTube de Nicolas & Bruno, pour revoir leur mini émission "Message à caractère informatif". Où il détourne des images d'entreprise assez vieux, pour en faire un truc hilarant parlant de Cogip et de moustaches. Passons. Donc, Nicolas & Bruno ont fait un spectacle, il y a 1 ou 2 an(s), reprenant "Zaï Zaï Zaï Zaï". Livre de Fabcaro où un homme se voit contraint de fuir sa famille car il n'avait pas sa carte de fidélité au supermarché. L'ironie est que je n'ai pas vu cette pièce qui fait vivre cette BD, ni lu ladite bande dessinée.

 

Et c'est là que le lien se fait, vu que, le temps du quarantième tome des aventures d'Astérix et Obélix, Fabcaro va remplacer Jean-Yves Ferri au scénario. Oui, ça tient à peu de chose. Comme je me suis rendu à la Fnac locale pour acheter "1989 (Taylor's Version)", j'ai décidé, alors que j'avais lu un article sur le site France Info, de me prendre la BD qui allait tout fracasser en terme de tirage (5 millions), et dont le postulat me paraissait intéressant.

 

On le sait, nous sommes avant l'ère actuelle du calendrier (en moins quelques chose avant Jean Claude), et Rome possède toute l'Europe. Incluant la Gaule. Enfin, toute, on le sait, un village d'irréductibles Gaulois (et Gauloises) résiste et maltraite les camps l'encerclant. Babaorum, Aquarium, Laudanum et Petibonum tentent souvent des offensives, systématiquement vaines. Alors qu'une énième déroute arrive, César a tout épuisé pour motiver ses troupes. Qui deviennent "objecteurs" de conscience. Dès la première vignette, j'ai retrouvé l'esprit, le verbe, de "Kaamelott". Et il sera question du même modernisme dans un univers pourtant antique.

 

C'est alors qu'arrive Vicévertus, et sa méthode "positive". Il ne faut pas de négationnisme, tout peut s'inverser. César croit à une blague, mais finit par donner carte blanche au beau parleur, au pire ça nourrira les lions. Et voici Vicévertus partit pour Babaorum afin de proférer la belle parole et d'endormir tout le monde. En débutant par les troupes, puis par le village lui-même. Bonemine, la femme d'Abraracourcix (le chef du village), lasse des méthodes brutales de son mari, va peut-être se laisser tenter.

 

Donc, effectivement, rien de surprenant ici. Pourtant, je trouve que le décalage fonctionne bien. Avec des Romains qui sont polis et tout contents de se prendre des tannées. Au bout d'un moment, le village lui-même se retrouve profondément changé. Le poisson est frais, les gens sont polis, et malgré la bonne idée d'Astérix, c'est très compliqué de retrouver le chaos qui faisait le charme des journées au village. C'est même pire quand nos compères (accompagné par Idéfix le toutou d'Obélix) et Abraracourcix sont contraints d'aller à la capitale, Lutèce, et son marasme de gens, de gastronomie fine, et de spectacles élitistes.

 

Je n'irai pas plus loin, histoire de ne pas tout révéler. Et donc, oui, on se retrouve face à une histoire classique, assez simple, et qui n'offre pas beaucoup de subtilité dans l'humour, mais ça fonctionne. Le second degré n'est peut-être pas assez présent pour qu'un adulte pas fan de la saga soit hilare (au hasard, moi), mais ça marche. On prend plaisir de voir l’hypocrisie derrière la méthode de Vicévertus, et pour une fois, Astérix et Obélix ne s'engueulent pas.

 

Je vous rassure, ça gueule quand-même, mais moins. Voir Obélix s'inquiéter de ne pas voir les sangliers et les Romains fuirent de peur devant lui, ça a quelque chose d'agréable. Bon, on nous explique parfois un peu trop les choses. Mais n'oublions pas que c'est une BD tout public. Lors du passage "Aux Divins Délices", Obélix chuchote à Astérix "Oh, oui la mission", comme si nous n'avions pas compris le sens des questions du héros, ce qui est un peu énervant, surtout que ça arrive 2 fois en peu de temps.

 

Sinon, bah on trouve de très bonnes idées, le C.G.V., la réunion de tout le village (chose que je n'ai pas souvenir d'avoir déjà vu, même dans les cultes banquets de fin de tome) pour la surprise d'Astérix, la comparaison de Lutèce à Paris. La légère critique de la société mondaine, qui se moque de la campagne, des Provinciaux/Provinciales. Bref, malgré un aspect prévisible dommageable, j'ai passé un bon moment en la lisant. Il ne restera pas dans ma mémoire, mais j'ai aimé. Les fans de la saga, bah je ne peux pas dire si c'est du très bon, disons que c'est du classique, Fabcaro n'osant peut-être pas aller trop loin devant le monument qu'est Astérix. À lire je pense.

 

@+

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