Matrix Revolutions

"Tout ce qui a commencé doit finir". Ou tout ce qui a un début possède une fin, mais peu importe, car c'est seulement 6 mois après la sortie de "Matrix Reloaded" que sort "Matrix Revolutions". Point final à une trilogie qui n'avait peut-être pas besoin d'être une trilogie. En tout cas les sœurs Wachowski avaient décidé d'offrir une conclusion en forme de diptyque à leur film de 1999. La suite de ce film se concluant par un cliffangher laissant Neo dans le coma tandis que son pire ennemi, l'agent Smith a réussi à prendre forme dans le monde réel. Une enveloppe corporelle qui se retrouve aussi dans les vapes, juste à côté de celui qui est présenté comme l'Élu.

Avant de voir la bande annonce en version française, laissez-moi vous dire que si vous n'avez pas vu "Matrix", et au moins "Matrix Reloaded", pas la peine d'aller plus loin. C'est déjà assez (inutilement) complexe comme cela, sans en plus, louper des points importants, ou, au pire, connaître un minimum les personnages et le concept de Matrix et du monde réel. Allez, bande annonce tandis que j'ai vu ce film en version originale sous titrée en français.

Vidéo de Warner Bros. France

Ce volet va durer 2h03, et après la pseudo bouillie scientifico-philosophique du film précédent, la crainte est grande. Pire, les phases dans la Matrix sont les plus funs et dingues en terme de visuel, donc quand on nous a dit que le troisième épisode serait centré sur le monde réel, la crainte était là. Crainte d'avoir un épisode chiant, faible en action, et au final qui cherche à péter plus haut que son cul, comme ce fut le cas une partie de "Matrix Reloaded".

Alors, premier point, je me suis trompé dans ma chronique précédente. Il me semble avoir dit que Neo était récupéré par Niobe et son vaisseau, or c'est le Hammer avec Roland comme capitaine qui s'en charge. Et là, accrochez-vous, car si la fin du films du jour est délicate à comprendre, elle n'est pas aussi complexe et débilement geek que la première heure de ce film.

En effet, Neo (Keanu Reeves) se retrouve coincé hors de la Matrix, ceci sans être branché. Il est dans le coma dans le réel, et c'est un peu la merde. On sent qu'il est proche de la Matrix (par la photographie notamment), mais il est en dehors de celle-ci. La gare dans laquelle il va croiser un couple de programmes (pas de programmeurs hein ? De programmes) est contrôlée par le Mérovingien (Lambert Wilson). Il se trouve que Morpheus (Laurence Fishburne) et Trinity (Carrie-Anne Moss) vont chercher tous les moyens possibles de sauver Neo.

Avec l'aide de Seraphin (Sing Ngai), notre duo va retrouver le conducteur du train qui mène à la gare en dehors de la Matrix. Seulement, ce dernier leur échappe, dès lors, plus le choix, il faut aller causer au Mérovingien lui-même. Lambert Wilson et Monica Bellucci (en Perséphone) font donc une courte apparition ici. La belle Italienne n'ayant pas grand chose à dire, alors qu'elle avait une petite importance dans le film précédent. Le Mérovingien ne servant pas à grand chose au final lui aussi.

Au moins, nous aurons eu une bonne scène d'action dans la Matrix. Ce qu'il faut savoir aussi, c'est qu'en parallèle, Zion, la cité des Humains, est en train de subir une agression de la part des machines. Nous sommes dans le monde réel donc, et les foreuses se rapprochent tandis que Mifune (Nathaniel Lees) prépare la défense du quai. On retrouve Kid (Clayton Watson), qui s'engage malgré son jeune âge, pour défendre Zion.

Bref, rien ne sent bon, et avoir un vaisseau avec une EMP (Electromagnetic Pulse) ou IEM (Impulsion Électromagnétique) en français, serait un plus. Seulement, le Nebuchadnezzar est H.S., le Hammer occupé à chercher le Logos (vaisseau de Niobe), et c'est le caca quoi. Alors, Neo retourne voir l'Oracle, car oui, il est sauvé par Trinity et Morpheus, et là, on ne pige pas grande chose. Comme d'habitude. L'Oracle est un programme indépendant, qui va bientôt périr, et qui ne sert qu'à semer le chaos là où l'Architecte veut que tout soit ordonné. Bon, j'avoue, je n'ai pas tout compris.

Mais le fait est que l'ancien agent Smith (Hugo Weaving) est en train de méchamment remodeler la Matrix à son image. Vu qu'il se duplique à travers les "personnes" et programmes présents. D'ailleurs, à la fin du film, on constatera que la Matrix ne sera composée que lui, lui, lui et lui. Des millions de lui quoi. En attendant, Neo a une idée, il lui faut un vaisseau pour aller dans la cité des machines. Afin de négocier ou un truc du genre.

La capitaine du Hammer refuse, sauf que Niobe (Jada Pinkett Smith) offre à l'Élu son Logos. Bon, ça râle, mais finalement Neo part avec Trinity pour une mission suicide là où les autres, lourdement armés, s'en vont pour un plan tout aussi délicat. Allez sauver Zion en passant par d'anciens conduits en mode manuel. Heureusement Niobe est ultra balèze. C'est ici que les chemins de Morpheus et du couple Neo/Trinity se séparent.

Et là, on a enfin fini la première heure, l'action va pouvoir débuter. Le dialogue entre Neo et l'Oracle a failli m'endormir. C'est très gênant je trouve. Heureusement, à partir de ce point, on aura énormément d'action et des phases plus intéressantes. On se retrouve à Zion, les humains, à l'aide d'APU (sorte de bipède commandé par un pilote), vont défendre bec et ongle le quai. Déluge d'action. C'est impressionnant. J'avoue. Je pensais qu'il n'y avait que dans la Matrix qu'on pouvait avoir des scènes dingues, et bien je me suis trompé.

C'est beau, les tableaux sont incroyables, je pense à Kid se dirigeant vers Mifune pour recharger son APU, les couleurs, le plan large, putain c'est beau. Et ça dure un gros quart d'heure. Puis on retrouve Neo et Trinity avec un invité spécial. Donc, j'ignore si je continue à vous relater le scénario. On va s'arrêter là. Surtout que si jusque là nous n'avions pas d'allusion trop gênante à la religion, à compter de cet instant ça va affluer, au point de dégoûter.

Je m'arrêterai juste sur la dernière baston du film. Neo affrontant une ultime fois Smith. Dans une Matrix contrôlée par ce dernier. Alors qu'à la fin du premier film on nous avait dit que Neo pourrait la remodeler comme il veut...passons. Ici, c'est "Dragon Ball" et même carrément l'anime "Dragon Ball Z". Mais en live. L'idée de faire ça sous la pluie rend l'action encore plus spectaculaire. Avec une onde de choc dont on voit la propagation sous forme de sphère.

Dans les airs, détruisant des bâtiments, faisant d'énormes trous dans le sol, c'est totalement "Dragon Ball Z" et sa démesure. Vous savez le pire ? C'est qu'entre les chorégraphies, les effets spéciaux, la photographie, la pluie...bah ça marche. C'est somptueux. Surtout par temps orageux, ce qui donne plus d'impact aux ralentis je trouve. Au final on ne pige pas trop comment Neo peut anéantir Smith et sauver l'humanité, puis on constate que ce sera à travers son sacrifice très Christique que ceci sera possible.

La première heure est poussive. On retrouve les défauts de "Matrix Reloaded", ça parle trop, ça cherche la complexité. Ça veut faire la philosophie, parler de science, être geek, mais le pire est qu'une couche religieuse dégueulasse arrive par dessus. Le début, on s'ennuie, voire on s'endort. Mais quand l'action débute, elle est impressionnante. La maîtrise des effets spéciaux est magnifique, même 19 ans après. Le combat final va trop loin, et pourtant il fonctionne. La fin est très belle sans être trop complexe.

Si l'on oublie ses défauts pompeux, "Matrix Revolutions" s'avère même supérieur à "Matrix Reloaded", sans détrôner "Matrix" (qui se suffit à lui-même je rappelle). On sent que les sœurs Wachowski ont voulu aller plus loin, en poussant le bouchon sur la complexité de façon inutile. Mais en terme d'action, oui, là il n'y a rien à redire, on en prend plein la gueule et on arrive à pardonner les passages chiants.

Je persiste à penser que ces 2 suites sont inutiles, l'univers Matrix pouvant être approfondi dans d'autres médias, mais j'aime bien les scènes d'action et les tableaux offerts. Je reste mitigé et vous conseille au moins le premier, le reste ne se regardant que si vous être prêt.e.s à subir un scénario pompeux, mais qui offre des scènes d'action hallucinantes.

@+