Star Wars épisode IX : L'ascension de Skywalker

Il y a un tout petit plus de 4 ans, Disney lançait une nouvelle trilogie Star Wars en salle. Ceci m'avait permis de voir mon premier film de la saga au cinéma. En effet, j'avais fait l'impasse sur la prélogie en son temps. La claque que fut "Star Wars épisode VII : Le réveil de la Force" marqua aussi la fin d'un week-end riche en cinéma pour ma part. Alors que j'avais vu 2 films au cinéma en 12 ans, j'avais décidé de retourner de façon plus assidue dans les salles obscures. Le film de J. J. Abrams a su faire ressortir des émotions de soirées télévisuelles devant la trilogie que l'on nomme originale (celle des films des années 70-80).

Les musiques, les visuels, l'ambiance. Bref, cela avait été un vrai plaisir, avec des imperfections certes, mais la réalisation efficace (ainsi que le scénario qui rend hommage aux anciens films) de J. J. Abrams m'avait fait apprécier le film. Qui reste efficace aujourd'hui je trouve. Après "Star Wars épisode VIII : Les derniers Jedi", de Rian Johnson, qui est pour moi le meilleur de cette trilogie mais passons, J. J. Abrams revient pour clore ce que l'on nomme la saga Skywalker. En effet, les canoniques épisodes I à IX forment une saga, prenant le nom de son plus grand héros, Luke Skywalker. Mais incluant Anakin, Leia, et d'autres personnages cultes. Le hasard a voulu que 4 années ce sont écoulées depuis ma vision, le 10 Janvier 2016, de l'épisode VII (j'ai vu le IX le 11 Janvier 2020). Alors, qu'est ce que donne cet épisode, qui, à l'instar du VIII, est controversé.

Attention, avant de lancer la bande annonce qui suit, sachez qu'elle peut contenir certaines révélations.

Vidéo de Star Wars FR

Le film, que dis-je, la trilogie, se retrouve à nouveau dans les mains de J. J. Abrams. Si il réalise cet ultime épisode, il est assisté par Chris Terrio au scénario. On retrouve ainsi le cast de la trilogie. Daisy Ridley en Rey, Adam Driver pour Kylo, John Boyega en Finn, Oscar Isaac est le pilote Poe. Il y a aussi la regrettée Carrie Fisher qui reprend de façon numérique le rôle de Leia Organa. Ah, attendez, mon travail de journaliste d'investigation paye, en fait non, ce n'est pas une doublure numérique, mais bien des scènes non utilisées lors des épisodes VII et VIII. Bon, il y a certainement des retouches qui ont été faites, mais dans le film, ça fonctionne. Je ne vous raconte pas le surplus émotionnel quand on constate qu'elle est là, bien éclairée, et qu'elle possède quelques scènes. Du moins, plus de scène que ce que j'aurais pu croire. D'ailleurs, c'est à travers le bon article de écranlarge que j'ai appris ceci.

Enfin bon, continuons, le film est sorti le 18 Décembre 2018 et dure 2h22. Du coup, après le fameux résumé de la situation introductif à tous les Star Wars, on voit rapidement que Kylo Ren a pris le pouvoir du Premier Ordre, mais reste tout de même sous les ordres d'un plus puissant que lui. En fait, c'est difficile de résumer le scénario sans révéler quoique ce soit. En gros, la guerre continue, la rébellion est de plus en plus faible, et Rey a beau s'entraîner, les batailles perdues indiquent qu'il faut agir au plus vite. Il faut donc reprendre la piste laissée par Luke, et rechercher ce fameux lieu caché.

Un lieu qu'a déjà découvert Kylo, qui en profite pour obtenir des informations sur le passé de Rey, ceci afin de l'embrigader plus facilement. Il espère encore pouvoir dominer la galaxie avec la pilleuse d'épave à ses côtés. Du coup, Rey va enfin en apprendre plus sur on passé, et nous allons assister à cette lutte entre le Premier Ordre et la Rébellion, dans une bataille finale épique.

Oui, bon. Non. C'est nul comme résumé. En gros, il y a les gentils, ils vont taper les méchants, mais les méchants ne sont peut-être pas si méchants, et si la gentille était une méchante en fait ? Purée, c'est pire comme résumé. Comme d'habitude, ça reste très manichéen, mais en fait il y a quelques subtilités entre Kylo et Rey qui sont très bien exploitées et ultra intéressantes. On débute sur l'introduction de celui que l'on devine être le gros méchant pas gentil qui est vilain, et, juste après, une petite scène d'action de bataille spatiale assez gerbante.

Purée, mais pourquoi remuer la caméra comme cela ? Sans rire, sur une télé, ça passe, mais sur grand écran, ça donne la nausée. La première bataille avec des vaisseaux, dont le début calme m'a fait penser à une scène dans le vrai monde de "The Matrix : Revolution", cette scène est tournée avec un cadreur (ou une cadreuse) souffrant de tremblements. C'est illisible, ça remue le ventre, et au final, aucun plaisir n'en ressort. Une fois de plus, sur un écran normal, ça passe je pense, mais ici, c'est embêtant. Heureusement, c'est un problème qui ne me gênera pas par la suite, vu que je n'ai pas prêté attention aux tremblements dans les autres scènes d'action.

On retrouve des scènes classiques de tout bon Star Wars. On passe de planète en planète, découvrant les us et coutumes des autochtones. Comme cette fête célébrée tous les 42 ans. Comme par hasard le temps qui sépare la sortie de "Star Wars épisode IV : Un nouvel espoir" (1977) et "Star Wars épisode IX : L'ascension de Skywalker" (2019). Ou alors cette planète qui abrite des pirates hors pair. Auxquels Poe préférerait éviter d'avoir à faire. D'ailleurs, ce passage est assez débile, genre la personne qui les trouve, veut buter Poe, mais ne le fait pas, pour finalement voir en Rey de la bonté (après s'être un petit peu bastonnée avec). Et nous touchons là un problème du film.

En effet, J. J. Abrams alterne les passages excellents, qui m'ont plu, et les trucs ridicules. Genre, à un moment on voit une lutte risible entre Rey et Kylo, pour retenir une navette. On croirait que Rey et Kylo sont constipé.e.s. C'est affreux. Cela implique une stratégie très intéressante du commandant suprême, qui cherche à faire passer notre héroïne du côté de la Force. Seulement, la tragédie qui se joue est désamorcée (pour les spectateurs et spectatrices) très (trop même) rapidement. On n'a pas le temps de pleurer le décès d'un membre important qu'on nous explique l'inverse. Purée, je crois que j'ai révélé un passage, mais comme ça va très vite, vous n'aurez pas le temps de comprendre ce que j'ai dit que J. J. Abrams vous dira qu'il ne faut pas pleurer en fait.

Autre gros point faible, quid de l'épisode VIII ? La relation Rose/Finn disparaît, limite on donne à l'ancien Stormtrooper une femme "prête à l'emploi" (désolé, mais la ficelle est trop grosse pour ne pas y penser). D'ailleurs, Rose pète la forme, mais bon, on la voit peu, très peu. Je crois que l'on voit plus Leia que Rose. C'est vous dire à quel point les exécutifs ont cédé aux débiles de fans qui n'aiment pas ce personnage. Mais bon. Il y a d'autres tares. Comme la "taupe" de la rébellion, qui est dans le Premier Ordre, et dont la raison invoquée est d'une stupidité sans nom. J'ai failli m'étouffer. Même si en vérité, on ne devine son identité que quelques minutes (voire secondes) avant qu'on nous le dise.

Dans les bonnes choses, il y a le personnage de Rey. Que j'adore. Elle est, à l'instar d'Anakin ou de Luke en leurs temps, partagée entre la Force et le côté obscur. De plus, le duo qu'elle forme avec Kylo est une métaphore du Yin et du Yang. Elle en blanc, lui en noir. Les scènes dans lesquelles ils s'affrontent sont d'une grande intensité (si on oublie la bataille caca avec la Force), surtout quand les personnages ne sont pas au même endroit. D'ailleurs, j'ai trouvé Kylo Ren enfin agréable. Enfin utile. Il a cessé d'être un pion. Même si on sent que J. J. essaie de réparer des trucs cassés par Rian Johnson, le personnage est enfin intéressant.

Il y aussi, et évidemment, Leia. Comment dire, la présence de Carrie Fisher dans ce film offre une intensité émotionnelle impossible à recréer si l'actrice était encore en vie. En plus, les scènes avec Leia ne sont pas cachées, ni raccourcies. Nope. Et ça fonctionne. Ensuite, on retrouve aussi les classiques passages d'infiltration pas discrète dans le vaisseau ennemi, les combats au sabre laser, et les batailles spatiales.

D'ailleurs, ici, la partie action est, comment dire, décevante. Certes, le combat entre Rey et Kylo, en équilibre sur la carcasse de l'étoile de la mort avec une mer déchaînée, est joli, tout comme les combats entre ces deux personnages, mais les chorégraphies. Mouais. Bof. Mais la grosse déception vient des batailles spatiales. J'ignore pourquoi (une certaine lassitude peut-être ? ), mais elles ne fonctionnent pas. L'ultime bataille est convenue, on sait déjà comment elle va se finir, et on préfère le combat qui se joue "au sol" plus que dans les airs. Poe y est pourtant très touchant, surtout quand l'espoir disparaît, mais, une fois de plus, J.J. Abrams est incapable de faire monter la pression, il désamorce immédiatement tout effet dramatique. Ceci rend les scènes de batailles presque insipides. Je n'arrivais pas à ressentir de la peur pour les personnages. Le pire est que je suis incapable de dire pourquoi. Je pense que c'est le rythme trop "pressé" qui ne me laisse pas le temps de ressentir quelque chose.

Au final, que dire ? J'ai apprécié cette trilogie. L'épisode VII offre une bouffée nostalgique émouvante, mais trop convenue, le VIII est jouissif, car il casse les codes des Star Wars (en n'oubliant pas d'insulter copieusement les abrutis de fans). Le IX est le moins bon des trois. Pour moi bien entendu. J'ai ressenti moins de chose ici que dans le VII par exemple. Les musiques de John Williams fonctionnent toujours, mais il y a trop de choses laissées de côté, un rythme trop rapide, pour savourer en vérité. Les prises de risque sont immédiatement désamorcées par un J. J. Abrams qui a peur de se manger les foudres des imbéciles de fans. Pourtant, il en ressort plus de positif que de négatif. On retrouve divers mondes, une grosse émotion avec Carrie Fisher. Et même la bataille finale arrive presque à faire ressentir un truc. La dualité qui existe entre Kylo et Rey, chiante dans les épisodes VII et VIII, est ici parfaitement exploitée. Et si les chorégraphies ne sont pas tops, on admire tout de même les performances.

Comme toute fin de saga, l'épilogue est riche en émotion. Un peu comme dans un jeu "The legend of Zelda", on fait le tour de toutes les personnes encore en vie. Même les disparues. Et c'est très joli. L'image finale, j'avoue, conclut parfaitement la saga Skywalker. Si je n'arrive pas à me remémorer les autres trilogies, je pense que celle qui s'achève reste de bonne facture. Certes imparfaite, mais divertissante. Après, je comprends que des fans puissent être déçu.e.s de certaines décisions, mais de là à cracher sa haine sur internet, c'est dommage. Vous nous avez ôté.e.s une romance entre Rose et Finn, ce qui est bien dommage (bis). Mais passons. J'ai bien aimé, aussi bien le film du jour que la trilogie. Après, je pense que 3 films en 4 ans, c'est trop. Il faudrait ralentir un peu Disney. Car à l'image des super héros/héroïnes, ça lasse un peu. Les Star Wars ont perdu leur potentiel "événementiel" à sortir trop souvent. Un bon film, divertissant donc. À voir si on aime la saga ou la Science Fiction divertissante.

@+

P.S. : Je ne sais pas vous, mais le fait de pouvoir "soigner", et la façon dont c'est utilisé en fin de film, m'ont fait penser à "Kaamelott" et Lancelot.