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Cultivons la curiosité

Bonny and Pierrot - Les vieux fourneaux tome 2

La BD.

La BD.

Après un premier tome nous permettant de connaître des héros d'un genre nouveaux, pas des super héros hein, juste une mise en avant de personnage ayant un âge plus qu'avancé, ce qui est rare, avec un humour montrant les différences entre les générations, Bonny and Pierrot continue l'histoire. Sophie a accouché, et surtout est bien embêtée par tout cet argent, après un passage en Suisse, elle a décidé de partager anonymement avec Pierrot, un ami de son pépé, juste pour voir si elle peut utiliser cette fortune sans avoir d'ennuis. Ce qu'ignore Sophie c'est qu'elle va réveiller un ancien souvenir de Pierrot, un amour de jeunesse qui poussera le vieil homme à tenter de se suicider.

Si le premier tome s'attardait surtout sur Antoine, le papi de Sophie, celui ci se concentre donc sur le passé, du moins une partie du passé, de Pierrot. Le titre de cette BD nous laissant présager une histoire d'amour sur fond de braquage de banque, ou du moins de bureau de Poste ^^.

En gardant ce trait détaillé, Paul Cauuet nous permet de retrouver nos personnages, dont Antoine a décidé de rejoindre le mouvement contestataire limite terroriste "Ni yeux ni maître", mouvement terroriste gentil qui consiste à emmerder les jeunes en fait. Là nous découvrirons une arme absolue en la personne d'un papi en chaise roulante, une bombe qui se déclenche en disant un mot, et quand vous découvrirez lequel, vous allez hurler de rire.

Le scénario de Wilfrid Lupano est plutôt bien conçu, car si vous vous demandez tout le long de la BD pourquoi la boulangère est pète nouille avec une tonne de type de pain, on aura la réponse vers la fin, mieux, ça recoupera avec l'idée du canon à mouton emprunté à Skylanders. Si les joueurs/ses regretterons que le jeu vidéo soit une fois de plus mal considéré ici, les enfants jouant avec le lit de Francine car ils n'ont pas de consoles de jeu, ou alors ces ados se démerdant pour faire en vrai un canon à mouton parce qu'on leur a enlevé la Wii, il faut reconnaître que c'est drôle dans le contexte de la BD. Woh, il y a aussi le monde du Aquigne comme le dit Francine la riche parisienne qui hébergera Antoine mais aussi beaucoup de malheureux, de mal logés, mais aussi des étudiantes sexy. Une façon originale de parler des 2 millions de logements vacants, de dénoncer les lobby des riches alors que ça pourrait atténuer la misère. Voir Francine se faire expliquer par Arno que ce n'est pas l'URSS mais le flux RSS ne manquera pas de vous faire marrer à coup sûr.

Alors que l'on retrouve notre fil rouge de la boulangerie, Mimile et Sophie préparent un nouveau spectacle pour le théâtre de marionnettes ambulant, Le loup en slip, qui est le métier de Sophie. Nous en verrons le résultat brillant en toute fin de tome, avec comme idée de parler à petite échelle de ce que commet l'humanité sur la planète, je spoil un peu, mais le message écologiste est ici très bien mené et pas chiant. Donc on en apprend plus sur le passé révolutionnaire de Pierrot, qui a eu une idylle avec une certaine Ann Bonny, pseudo qu'avait utilisé Sophie pour justifier l'envoie de l'argent à Pierrot. On apprendra qu'elle avait choisi ce nom car c'était la première réponse sur Google, sans savoir que le destinataire de l'argent connaissait cette femme rebelle.

On découvrira pourquoi la boulangère pose autant de questions juste pour vendre une baguette, à travers une scène à la fois hilarante qui surprendra le lecteur avec le personnage de Sophie n'hésitant pas à commettre un attentat, enfin bon vous verrez, ce n'est pas violent, et terriblement drôle, de plus ça permet à la jeune mère célibataire de faire d'une pierre deux coups, détourner l'attention de Pierrot, et se venger du lobby des boulangers.

Le tome se termine par la pièce de théâtre imaginée par Mimile (qui est plutôt en retrait dans ce tome, pour mieux revenir pour son tome?), et qui est d'une actualité et d'une violence effrayante.

C'est beau, changeant de code couleur lors des flashbacks dont le premier est sans paroles, bien dessiné, c'est surtout cet humour incroyable et qui fait tout le temps mouche qui vous ravira, une fois de plus les 56 pages passent à une vitesse folle. En plus on a droit a une structure narrative bien ficelée, et les personnages principaux sont une fois de plus ultra attachant. Tout ceci en mettant en lumière les problèmes intergénérationnels, mais aussi sociaux (je ne me remets pas de l'île de la tortue), avec des héros du troisième âge dont la catégorie est rarement mise en avant dans un art aussi jeune que la BD. C'est drôle, parfois touchant, et donc à lire et même à posséder. Par contre il vaut mieux avoir lu le tome 1 "Ceux qui restent" avant de se lancer dans la lecture de ce tome 2, au risque de ne pas tout saisir. J'adore.

@+

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