Cultivons la curiosité
Il est des œuvres plus marquantes que d'autres, elles sont souvent ancrées depuis de longues années dans la culture populaire, puisque c'est comme cela que l'on dit quand plein de gens connaisse tel ou tel personnage. À l'instar d'un Garfield qui viendra près de 28 années plus tard, Snoopy (dont Jim Davis s'inspire un peu pour son félin paresseux et gourmand), le chien, le Beagle, paraît pour la première fois en Octobre 1950, sous forme de petit comic strip (j'ai voulu écrire strip tout court, mais je vous connais avec vos esprits mal tourné hein, on en me la fait pas), 4 cases et un dynamisme certain pour une parution quotidienne. Je m'aperçois que je n'ai pas cité l'auteur, Charles M. Schulz.
Donc, j'ai fait une belle introduction avec culture populaire tout ça, mais ça donne un goût d'inachevé non ? En effet, je voulais en venir à ceci, on a, pour la plupart d'entre nous, voir une grosse majorité, d'abord connu Snoopy ou les peanuts, via les produits dérivés, un T-Shirt, un dessin animé, de la publicité, le Beagle et Charlie Brown, ce bon vieux Charlie Brown devrait-on dire. Chacun d'entre nous connais au moins un personnage, et arrive à s'identifier sans peine à une des petite Peanuts, ou autres compagnons (Snoopy, Woodstock), c'est là l'immense force de cette œuvre.
Mais laissez moi d'abord vous expliquer comment j'ai connu cette BD, c'était môme, j'ai, il me semble, vu des pubs avec, des DA aussi, sans parler des fameux produits dérivés, surtout quae dans les années 80, c'était, il me semble, ultra à la mode. Ensuite, je suis tombé sur une des BD de ma maman, assez petite, datant des années 70, je ne les ai malheureusement plus, mais j'ai le souvenir de lire ces strips, avec un Snoopy déjà mature. Puis un jour, lors de mon rattrapage des 101% en retard (ancienne émission de l'ancienne (? au moment où j'écris ces lignes, la chaîne est plus morte que vivante (octobre 2015)) chaîne Nolife), et Davy Mourier, fan de BD et comic book, présente cette édition « intégrale » de chez Dargaud. Adorant Garfield, je n'ai pu résister à l'idée de tester ce livre, un peu cher (grosse trentaine d'€uros, voir 35€), mais l'engin est magnifique, euh l'engin, l'outil, le bestiaux, le livre, voilà, le livre. Une petite préface, plus tard, on entre dans le vif du sujet.
L'entreprise de la maison d'édition Dargaud est audacieuse, pensez vous, réunir en près de 25 tomes, l'intégrale de l'œuvre majeure de Schulz, du début, en 1950, jusqu'au début 2000, et la fin de Snoopy, dont on apprend que son auteur ne lui survivra pas (à quelques heures près) dans le texte final de ce tome écrit par David Michaelis.
Forcément, au début, Charlie Brown n'a pas encore sa tête définitive, Snoopy est fin, et on ne lit pas encore ses pensées (ceci arrivera sur la fin de ce tome), et il manque des Peanuts et surtout Woodstock, l'oiseau ami avec le célèbre Beagle. Et pourtant, malgré ses quasi 66 années au compteur, les gags restent drôle, peut être parce que justement, ils peuvent être lu aussi bien par les enfants, que par les adultes. De plus, comme le dit David Michaelis, Schulz ne s'impliquera jamais (ou très rarement) dans la vie actuelle, du coup, mis à part l'absence de nouvelles techno (la télé arrive à peine dans les foyers), le récit reste intemporel est efficace. Le pire étant le contraste entre l'aspect juvénile, enfantin, des personnages, et leurs pensées assez durs tout de même, Charlie Brown est un loser, un perdant, il est à moitié dépressif, et est content d'un petit rien, il savoure la vie. Et c'est justement ce contraste qui est drôle, tout en impliquant une réflexion derrière. Mmmmh, j'essaie de dire des trucs intelligents, mais ça ne me va pas trop je pense, juste un exemple, un peu mauvais, mais c'est le premier sur lequel je tombe, Février 1951, Patty (je crois) s'offusque contre Snoopy « le meilleur ami de l'homme », « Tu as un problème avec les femmes ? », moui, l'exemple n'est pas trop bon, passons.
C'est un régal de découvrir le début de cette bande d'enfant et Snoopy, qui n'est pas encore le chien de Charlie Brown, on y voit les débuts de Schroeder le surdoué, d'abord bébé, très vite il montrera l'étendue de son talent et son amour inconditionnel à Beethoven. La dingue Lucy, un peu bête voir un poil folle, un personnage étonnant. Charlie Brown prendra déjà ses premières lourdes défaites en BaseBall, et ne comprend toujours pas comment jouer au golf, c'est aussi le début des gags qui reviendront, comme le ballon de football américain, avec la question de confiance que cela implique entre le tireur (Charlie Brown) et celui (ou celle) qui tient le ballon, ce qui termine par la chute du tireur.
Très drôle, malgré l'absence d'actualité dans la BD, on saisit pourtant l'époque a laquelle cela se passe, via l'arrivée de la télé, les jeux simples auxquels s'adonnent les peanuts, le côté un peu machiste de la société « je suis apprentie femme au foyer » dira une des petites filles, sans encore avoir le trait définitif et bien connu aujourd'hui, on découvre avec passion je dirai, le début d'une partie de ce microcosme, c'est un plaisir, et voir les nouveaux personnages arriver au fur et à mesure, Schroeder, Lucy en tête, dire que dans le prochain tome débarque Crado, aaah... excellent quoi. Une BD indispensable, que tout le monde peut lire et aimer, qu'importe l'âge, à posséder pour tout/e fan de Snoopy, surtout que l'an dernier un film d'animation est sorti au ciné, donc les personnages ont survécu à la mort de leur créateur. Un peu cher certes, mais un livre magnifique à posséder absolument.
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