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Cultivons la curiosité

13 Hours

Le BluRay.

Le BluRay.

Entre deux films Transformers, Michael Bay se lâche en mettant en scène des histoires vraies, l'excellent No pain no gain avait prouvé au monde entier que le réalisateur n'est pas qu'un tâcheron qui aime quand ça pète de partout. Nous avions découvert des qualités insoupçonnées avec le très bon The Island, mais avec Pain & Gain (titre VO), nous en étions désormais sûr, le mec sait faire des films. C'est avec un immense enthousiasme que j'appris l'existence de 13 hours (13 hours : The secret soldiers of Benghazi en VO), et même si j'ai décidé de retourner au cinéma depuis 2016, j'ai complétement loupé la diffusion de ce film. Dire que le seul Michael Bay vu au cinéma restera Bad Boys II, bah ça va, ça pourrait être pire, je sais pas, Transformers 3 ou 4.... bon, donc je l'ai loupé au ciné et je spoil mon avis, je suis à la fois triste et content, je m'explique rapidement, triste parce que putain c'est d'une intensité dingue, la tension monte, les scènes d'action sont effrayantes et asphyxiantes, et justement, je suis content parce que ces scènes d'action sont asphyxiantes, ce qui est paradoxal je sais, mais tenir 2h25 dans une salle de cinéma avec une telle tension, c'est un coup à ne pas pouvoir rentrer chez soi (je suis à 15 minutes à pieds du cinéma de ma ville), donc mieux vaut être dans son salon étalé sur son canapé j'estime, quitte à perdre un petit peu en spectacle, mais pouvoir faire une pause pipi redonnant du souffle au téléspectateur que je suis. Bande annonce VF, en sachant que j'ai vu ce film en VOSTFr.

Vidéo de Paramount Pictures France.

L'histoire, après le printemps arabe en Tunisie, qui s'est orienté vers la Libye, voyant la chute de cette immondice de Khadafi (dire qu'on l'a accueilli celui là à bras ouvert celui là... :-/), la situation est tendue dans ce pays, la plupart des ambassades ont fermé, et seul subsiste une base secrète contrôlée par la CIA, permettant de réunir des données, et c'est donc en toute discrétion que travaille tout ce monde, protégé par d'anciens hommes des forces spéciales, c'est ainsi que nous découvrons Benghazi, à 650 kms de la capitale Tripoli, où débarque Jack, qui va retrouver son ami Rone pour accomplir une mission de quelque mois. Dès le début on perçoit la tension, avec la rue bouchée et le gros coup de bluff de Rone (le drone a ta photo), on sent qu'il va être difficile de différencier les alliés (nommés les 17 février) et les insurgés ou terroristes, qui prendraient bien le contrôle d'un pays tardant à se reconstruire et toujours en proie à un certain chaos.

Nous arrivons ainsi en Libye, en découvrant les personnages, le chef étant un futur retraité qui veut à tout prix accomplir sa mission sur un coup d'éclat (donc sans faire de vague). On découvre aussi l'équipe chargée de la sécurité, Rone, Jack (qui arrive), Tig, Boon, Tanto et Oz (joué par Max Martini vu dans la saison 2 de Lie To Me), il y a aussi l'interprète Ahmid je crois, qui est un local, enfin bon, toute une petite équipe, se cachant derrière un abattoir rendant l'air ambiant nauséabond, et nommé Zombieland par l'équipe de sécurité. On assiste donc aux sorties des agents de la CIA enquêtant sur un trafic d'arme, et on voit toute la sécurité déployée pour cela, la tension est omniprésente et brillamment mise en scène par un Michael Bay usant un peu trop de la shaky cam par moment, ceci dit ça permet au (télé)spectateur de plus s'immerger dans ce lieu où l'on vit de façon différente que dans nos confortables villes.

Nous arrivons au mois de septembre 2012, l'ambassadeur américain a décidé de rencontrer des émissaires à Benghazi, nous permettant de voir comment la sécurité se met en place, toujours dans ce climat tendu. En fait le film se pose pendant environ 40 minutes, ne cessant de faire monter la pression jusqu'au 11 septembre 2012 et l'attaque du consulat américain par des radicaux trouvant honteuse une vidéo américaine (même si amateure) insultant leur prophète. Ce sera le début de manifestations hostiles envers les américains, un palier étant franchi. Des mouvements commencent à se percevoir, et le soir ce sont des dizaines de radicaux qui se rendent à l'ambassade, du moins à l'antenne servant d'ambassade, afin de tuer l'ambassadeur. Ni plus, ni moins. La planque de la CIA n'étant qu'à 1,5 km, l'équipe de sécurité voudra intervenir au plus vite, sauf que le chef de la planque refuse, qui sera là pour les protéger en cas d'attaque? Nous assisterons à l'attaque de l'ambassade, d'une grande violence, avec les gardes du corps vite débordés, surtout que la police locale a tôt fait de les abandonner, sentant le roussi.

Dès cette attaque, le film vire dans une frénésie d'action entrecoupée par des moments de pauses bienvenus. Si les personnages sont installés de façon typiquement américaine, ils ont tous des familles, des femmes aimantes, bref, le parfait American Way of life quoi, ceci ne nous empêche pas de nous attacher à eux, et quand, après l'ambassade, c'est la planque de la CIA qui est visée, on se prend à angoisser, surtout que le chef (j'ignore son nom) ne veut pas révéler leur position, et encore moins demander une aide que le Pentagone lui refusera de toute façon. Pourtant un commando américain est formé à Tripoli pour porter assistance à l'équipe de Benghazi, elle mettra pas mal de temps à arriver là bas à cause des discussions avec les forces libyennes. La barrière de la langue n'aidant pas.

On pourra comparer cette phase comme un Tower defense, si vous me permettez la comparaison. Et les vagues successives d'ennemis, avec des plans très FPS, font penser au jeu vidéo, Call of ou Battlefield en tête. Ce qui est surprenant. Pour se détendre, avant l'attaque, on verra même les agents jouer à un FPS console. Sauf que là c'est bien la réalité, et voir les radicaux se mettre en place, sous la surveillance de l'équipe, est angoissant, et quand ça part, ça part méchamment, dans un déluge de fusillade, ouch, le son est assourdissant, les ennemis tombent sous les balles ricaines, et le tout est filmé de façon spectaculaire. D'ailleurs il y aura plusieurs vagues, offrant des moments de répits, permettant de sentir l'angoisse de l'attente. Ceci va durer, entre l'attaque de l'ambassade et la fin, 13 heures, d'où le titre du film dont le scénario est adapté du livre du même nom de Mitchell Zuckoff, lui même inspiré d'un fait réel, ce qui rend la bataille encore plus épique.

La fin vire dans le drame et un soupçon de gore (j'ai beau être matinal, j'ai mal, voilà ce que m'a inspiré Oz à un moment), surtout quand après les mortiers un convoi de dizaines de véhicules arrive et encercle l'antenne de la CIA, là, une fois de plus extrême tension, sans savoir si ce sont des alliés (les 17 février) ou des ennemis. L'angoisse est à son paroxysme à cet instant précis. L'épilogue quand à lui me paraît bien long je trouve, voulant jouer sur l'émotion à tout prix, en fait ça a du mal à prendre je trouve, oui, c'est trop long, mais en même temps il fallait bien ça pour rendre hommage aux morts. Quand arrive la fin avec la comparaison avec les vrais personnages, on prend encore dans la gueule que c'est une histoire vraie, certainement mise en scène de façon spectaculaire par Michael Bay pour le cinéma, mais une histoire vraie quand même. Tout comme quand, en plein milieu de son film, Michael Bay nous rappelait que No pain no gain était lui aussi inspiré d'une histoire vraie.

Je lis sur wikipédia que ce film est celui ayant le moins bien marché du réalisateur, moins que The Island, et de comme par hasard, nous voyons là ses meilleurs films, The Island, 13 hours et No pain no gain, à croire que les gens aiment se faire servir la merde Transformers à tout va. Bon, vous savez que j'adore ce réalisateur, même quand il nous sort une bouillie comme Bad Boys II, ce qui ne m'empêche pas de trouver les 2 derniers films Transformers merdiques, alors qu'en même temps il nous offre 13 hours et No pain no gain. Il faut reconnaître que par moment on retrouve les travers du réalisateur, avec certaines scènes confuses, pas facile de bien comprendre l'architecture des lieux malgré des plans larges. L'emploi du drone niveau caméra offre des angles de vues et des travelling géniaux par contre. La violence est frontale, sanglante sans partir dans le gore, sauf sur la fin où on ne pourra s'empêcher de souffrir pour 2 personnages. L'image iconique du film reste ce ralenti sur Rone à la fin, avec les éclats de mortiers rendant la scène magnifique je trouve. Mais en vérité le film vaut surtout pour son atmosphère pesante, asphyxiante, stressante, on entend sans cesse les américains dire "amis ou ennemis?", on verra aussi que malgré l'attaque en cours, les habitants du quartier restent devant leurs télévisons à regarder un match de soccer. Au final, c'est un excellent film, stressant et étouffant, avec une dose d'action folle entrecoupée de pauses salvatrices. Les 40 premières minutes introduisent brillamment les personnages, auxquels nous arrivons à nous identifier malgré un descriptif un peu lisse, histoire de ne pas choquer les familles des victimes. Rien à redire, sauf certains plans un peu brouillons, mais ne gênants pas du tout, on versera même une larmichette à la fin, l'émotion arrivant finalement à passer, disons qu'on verse une larme surtout parce que la tension retombe aussi. Un film à voir, que l'on aime ou pas Michael Bay, film brillant sur un conflit moderne, j'adore même si, sérieux de la situation oblige, on perd l'humour de No pain no gain.

@+

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