Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cultivons la curiosité

Snoopy et les Peanuts 1957 - 1958

Le livre.

Le livre.

Ah, Snoopy, quel régal de retrouver les histoires imaginées par Charles M. Schulz. Sous forme de quatre petites cases en noir & blanc, nous suivons les histoires de Snoopy, un Beagle facétieux, et de son maître Charlie Brown. Les Peanuts du titre représentant tous les enfants qui gravitent autour de ce duo (et inclut ce bon vieux Charlie Brown). Pourtant, depuis que l'on a débuté cette intégrale en 1950, Snoopy n'était pas dessiné comme on le connaît de nos jours. Pire, des tas de petites choses manquent à l'appel. Surtout le génial Woodstock qui arrivera dans les années 70. Le chien ne se prend toujours pas pour un pilote d'élite de la première guerre mondiale.

Si précédemment, le très drôle "Pig Pen" était introduit, nous le verrons assez peu dans ce tome. En fait, ici les histoires gravitent énormément autour de Snoopy, Charlie, Linus et sa sœur, la reine des enquiquineuse, Lucy. Même le fan de Beethoven et amour pas si secret de Lucy, à savoir Schroeder est un peu en retrait. Même si il nous offrira un moment hilarant, quand, fin décembre 1957, il oublie l'anniversaire de son compositeur favori. Nous verrons la plupart des Peanuts, mais surtout Lucy, se moquer de son oubli.

Ici, Snoopy va enfin dormir de façon un petit peu plus fréquente sur le toit de sa niche. Avec une cascade marrante d'ailleurs. Et surtout il va continuer ses imitations. Celle de Lucy, dans le dos de cette dernière sera juste hilarante à souhait. C'est dans son imitation du vautour que Snoopy fera le plus rire. À la fois inquiétant et si touchant quand il constate que c'est difficile à imiter un vautour.

En fait, j'ai surtout l'impression d'avoir énormément vu Linus. Le benjamin de Lucy et sa couverture de sécurité va faire preuve de philosophie quand il menacera sa sœur. Sa mère lui dira de ne pas faire ça, ce à quoi le jeune garçon répond ne pas comprendre, avant de se retrouver à son tour menacé d'en prendre une par la violente Lucy. Ceci lui permettra de comprendre rapidement pourquoi il ne faut pas faire cela.

Sinon certains gags sont toujours présents. Le sport notamment. Entre le Base-Ball et le Football Américain. Ce dernier offre un grand classique des Peanuts. Charlie Brown, qui malgré sa volonté de ne pas faire confiance à Lucy, finit par céder et se fait à nouveau piéger par celle ci, lui ôtant le ballon au dernier moment. Il avait été brillamment intégré en toute fin du dernier film d'animation "Snoopy & les Peanuts". Pour le Base-Ball, c'est un mélange de mauvais temps, qui montre la détermination de Charlie Brown, et aussi le stress d'être capitaine et de voir son équipe perdre. Ou pire, elle risque de gagner si vous vous retrouvez malade allongé dans votre lit.

En effet, Charlie Brown est souvent décrit comme une image de Charles M. Schulz. Bon, c'est aussi dit à la fin du livre, mais il est vrai qu'on retrouve forcément de ses expériences personnelles ici. Le fait d'être rejeté, de n'arriver à rien, ou du moins d'avoir cette impression. En lisant cette BD, on peut voir le côté rigolo de chamailleries entre enfants, avec parfois des passages drôles mettant en scène un chien. Mais si on y regarde de plus prêt, c'est presque une œuvre déprimante, où des enfants de 3 à 5 ans philosophent avec leurs mots sur une existence pas toujours aisée. Le fait de se sentir minuscule dans ce monde, quand les Peanuts contemplent le ciel étoilé par exemple.

Il n'arrive que de mauvaises choses à Charlie Brown, pourtant, il continue, il avance, et si par moment il déprime un peu, il apprend surtout à ne pas tenir compte de ce que l'on dit et pense de lui. Même si évidemment ça l'affecte un petit peu. Le côté méchant de Violette par exemple, pour les cartes de St Valentin, ou Patty qui dit qu'elle ne l'invitera pas à sa fête. Tout ceci fait que l'on exprime de la compassion pour le garçon, qui arrive à passer outre, même si cela l'affecte. C'est un formidable message à propos de la vie.

Et c'est ainsi pendant les 300 pages de cet ouvrage. On constatera que Snoopy commence à prendre son apparence connue de nos jours, du moins il s'en rapproche. Plus rondouillard, plus drôle aussi, il fera plus d'imitations, toujours plus de danse, et se détend avec la tête dans sa gamelle. Alors qu'il se permet de critiquer Linus et sa couverture de sécurité. Ce dernier sera en manque quand Lucy décidera qu'il doit s'en séparer durant 2 semaines, passage drôle, que l'on pourra voir comme une cure de désintoxication si on y réfléchit bien. J'oublie aussi Charlie Brown et les cerf-volants, Snoopy qui veut voler la couverture à Linus, les danses du Beagle. Que de passages brillants, drôles, qui ne manqueront pas de vous faire réfléchir par moment sur votre propre existence. Mais on peut aussi y voir juste un divertissement marrant hein ? Tout le monde trouvera ce qu'il veut en lisant ces intégrales, qui sont juste des indispensables de la Bande Dessinée, toutes nations confondues. Le prix, un peu plus de 30€ peut rebuter, mais croyez-moi, ça les vaux. Au pire, je le dis à chaque fois, vous pouvez vous orientez sur la parution des strips du dimanche en couleur (qui débute dans les années 70), moins chère, mais beaucoup moins complète. L'idéal étant de faire les deux bien évidemment. En tout cas j'adore et vous conseille chaudement cet achat. Si le dessin des débuts vous rebute, sachez que là ça devient, proportionnellement parlant, plus moderne, ça ressemble plus à ce que l'on connaît, bien que ce ne soit pas encore tout à fait cela. À avoir, lire et relire.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article