L'Âge de Glace

Semaine spéciale animation en images de synthèse, et voici un film un peu spécial à mes yeux. Spécial dans le sens où vous allez constater que, parfois, je peux être un peu stupide niveau achat. En fait vous le savez déjà en regardant les Coming Soon (Maybe), mais là c'est de niveau international quoi.

« L'âge de glace » est le dernier film que j'ai vu au cinéma de Langogne. Bah ? Partez pas ce n'est pas ça le truc débile. Donc depuis 2002, je n'y suis pas retourné, la salle a eu le temps de se refaire une beauté, mais je n'y suis toujours pas allé. J'ai failli m'y rendre cet été pour « Skyscraper » avec Dwayninounet (vi ze l'aime bien), mais j'ai loupé les séances. Bizarrement il n'est pas passé au Puy (le film pas Dwayne Johnson). Passons.

J'ai gardé un souvenir à peu près aussi bon que lors du visionnage de « The Grinch » avec Jim Carey. Sauf que je ne m'y étais pas endormi. Oui, je me suis endormi devant « The Grinch », mais je m'étais réveillé assez tôt pour qu'on m'explique que le merdier qu'on vient de nous montrer se déroule dans un flocon de neige. Pardon du spoil, mais comment c'est débile. Mais je ne suis pas là pour parler de ce film.

Donc, je disais, « L'âge de glace » m'avait laissé un mauvais souvenir. Un film surtout destiné aux enfants, et encore, qui les prendra bien pour des cons au passage. Depuis, je ne l'avais plus revu. Pour Ashou, j'ai décidé récemment de faire les plus grandes sagas de l'animation, en achetant notamment tous les films de la saga. Oui, c'est une justification à la con, débile, mais bon, on ne se refait pas. Alors, vais-je arriver à passer outre mon appréhension et aimer ce film, ou n'est-il définitivement pas fait pour moi ?

Vidéo de Films YouTube.

Comment le suspens il est monté là. Comment que j'écris trop bien le français. Commençons par les présentations d'usages. Réalisé par Chris Wedge et Carlos Sanldanha, et mis en animation par le studio Blue Sky. Responsables notamment de l'excellent « Snoopy et les Peanuts, le film », qui sera, ironiquement, le premier film que j'irai voir seul au Puy, marquant le début de mon retour en salles obscures. « L'âge de glace » est le premier long métrage du studio. Il sort en 2002 donc, et possède les voix d'Élie Sémoun, Vincent Cassel et Gérard Lanvin en VF. Bon, je l'ai revu en VOSTFr, donc ce seront Ray Romano, Denis Leary et John Leguizamo. Sachez que la VF n'est pas trop mauvaise, de souvenir. La VO fonctionne plutôt bien, même si la voix de Ray Romano est loin de ce que l'on s'imagine pour un mammouth.

Au début d'une future ère glacière, les animaux migrent du nord vers le sud, afin d'éviter le froid d'un hiver qui s'avérera vigoureux et long. Alors que Sid, un paresseux relou, s'éveille seul, abandonné par les siens, il aura le malheur de se mettre à dos deux Rhino. Il faut dire que le petit animal maladroit a sali leur salade et s'est offert le dernier pissenlit de la saison sous les yeux des deux grosses bêtes. Certes herbivores, mais pouvant charger dans le but de tuer, les Rhinos verront Sid trouver refuge derrière un mammouth, Manfred (ou Manny), qui part en direction opposée, vers le nord.

Dès lors une sorte de buddy movie va se lancer, Manny ne voulant pas du tout être ami avec Sid. Ce dernier est chiant, lourd et.... paresseux. Normal quoi. Alors que les « amis » font un bout de chemin, ils tombent face à un paquet bizarre, un bébé humain. Manny ne veut rien avoir à faire avec ces bipèdes, mais aidera tout de même Sid, avant l'arrivée de Diego. C'est un félin avec des dents immenses, et il se trouve que c'est lui qui avait volé le bébé aux humains et qu'il essaie de récupérer le colis afin que le chef de son clan voit son honneur lavé.

Manny ne fait pas confiance au prédateur, et voilà notre trio atypique parti sur les traces des humains afin de ramener le bébé à sa famille. Il y aura quelques aventures, comme un combat face à des Dodos. Assez pitoyable, on y assiste à un massacre, les scénaristes voulant justifier la disparition de la race par leur stupidité sans frontière. Ensuite viendra le campement, le raccourci, et ce passage dans une grotte particulièrement émouvant.

Mais avant, on verra que Diego est là en couverture, afin de mener l'enfant, mais aussi la réserve de nourriture sur patte qu'est Manny, à son clan. Un piège est tendu au pic de chais plus quoi, et on devine que ça ne sera pas joli joli. Seulement, lors de la traversée du volcan, Manfred va sauver Diego, en mettant sa vie en péril. Il ne devra son salut qu'à une plateforme de glace pas encore fondue propulsée par la vapeur. Le genre de gags qui font rire les plus jeunes, tout comme les choses maladroites que peut faire Sid et qui sont chiantes, mais chiantes. Enfin bon, peu importe, car la traversée du raccourci se fait presque sans encombre.

Et là, alors qu'il reste environ 20 minutes (le film peine à attendre les 78 minutes), Manny et ses amis font une découverte. Dans une grotte, des peintures humaines montre ces mêmes bipèdes en train d'acculer un mammouth. Ici, nous assistons à la seule et unique fulgurance du film. Dans l'esprit de Manny, les peintures s'animent, et on voit un papa mammouth, sa femme et son fils, attaqués par des humains, alors qu'il lutte vaillamment, le papa mammouth ne peut rien faire pour sauver sa famille. On devine que c'est là l'histoire de Manny, d'une tristesse profonde, ou l'inverse, d'une profonde tristesse, c'est mieux. Ce passage est sublime.

C'est là que l'on constate que Sid est abandonné des siens, Mandy veuf et lui aussi seul, et enfin Diego commence à songer à se rebeller depuis que le mammouth l'a sauvé d'une morte certaine. Le tigre à dents de sabre songe donc à rejoindre ce clan atypique pour de bon. Mais avant cela, il faut lutter contre l'ancienne bande. Bizarrement, Diego avoue tout, et les autres s'en foutent, genre ils ne lui en veulent pas du tout. Ah, OK, ouais, pourquoi pas ? Donc il y a lutte, sens du sacrifice mais sans mourir, et on se retrouve avec le trio qui retrouve de justesse le papa du bébé.

Passage fort en émotion, les adieux sont là aussi superbe. Tout comme le film en général. Si il faut reconnaître que le scénario est très simple, trop même, la technique est magnifique. Nous sommes là face à un tableau. Nous sommes assez proche du procédé de cel shading, sans les gros traits. Et pourtant les textures de poils, des yeux, sont excellents. Le tout est fluide et reste magique à voir. Seulement, si je peux arriver à passer sur le scénario pas terrible, le personnage de Sid est chiant. Lourd, pénible, ce que vous voulez. Je n'arrive jamais à m'y attacher. Manny est touchant avec son histoire, et Diego fera preuve de rédemption, mais Sid, abandonné pourtant, est con. C'est bête à dire mais il est vraiment trop pénible.

En fait, même si Manfred arrive à être aimé, ce sera ce con de Scratch qui emportera le prix de personnage le plus sympathique. Avec sa noix, il débute et clôt le film, tout en servant de fil rouge à celui-ci. Nos héros le croiseront quelques fois, et cette quête vaine de cacher sa noix afin de faire une réserve bien maigre le rendra attachant. Pourtant il est con, mais contrairement à Sid, il n'est pas pénible. Scratch deviendra l’emblème de la saga, et la mascotte du studio.

Ce film n'est pas la catastrophe à laquelle je m'attendais, il n'est pas bon, mais pas mauvais non plus. Son scénario trop simpliste, ses nombreuses erreurs historiques (Stonehenge, sérieux ? ), et surtout un personnage de Sid qui casse les pieds, pour être poli, rendent l'expérience désagréable. Seulement, entre l'idée de faire se réunir des personnes solitaires, exclues, la fulgurance de la grotte avec l'histoire de Manny et la technique somptueuse, on peut dire que le film possède aussi de sérieux arguments. Sachant qu'il est souvent rediffusé (surtout que l'on approche de noël), je vous conseille de le voir au moins une fois. Un film moyen donc mais à voir.

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