A Silent Voice tomes 03 et 04

Dans ce mois spécial manga et comic, j'avais débuté la lecture de la série « A Silent Voice » de la mangaka ÔIMA Yoshitoki. J'ai découvert cette œuvre avec son adaptation au cinéma, un film qui m'avait marqué. Du coup il n'y a pas de grandes surprises qui me soient inconnues ici. Mais cela n'enlève rien à la qualité du manga.

Surtout que dans ces tomes 3 et 4, on verra un Shoya qui commence un peu à s'ouvrir aux autres, arrivant enfin à enlever la croix qu'il mettait sur de nombreux visages. On le verra s'évertuer à rattraper son comportement horrible de primaire, avec maladresse. Une fois de plus, on retrouve le coup de la Lune, qui est traduit littéralement et dont on ne comprend pas grand chose en vérité. Il faut se pencher sur le japonais pour constater que suki (apprécier, aimer) et tsuki (la Lune) sont proches. Shoko étant sourde-muette, elle prononce mal.

En même temps, Shoya va donc un peu mieux s'ouvrir aux autres, renouant avec Miyoko Sahara, une ancienne collègue de classe de primaire, puis avec Miki, et même Naoka. En fait, ce qui me surprend le plus, c'est comment le film de YAMADA Naoko est arrivé à tout condenser sans rien oublier. Du coup, en lisant le manga, me voilà bien incapable de dire ce qui a été enlevé ou non.

Peut-être le passage de Yuzuru qui découvre le harcèlement que subit sa sœur aînée, et encore j'ai un doute. Tout comme la lettre de la mamie de Yuzuru, qui explique ce qu'à dû subir la mère de Shoko quand son mari a découvert, 3 ans après, qu'il avait une fille handicapée. Je n'ai pas le souvenir de cette scène dans le film. Mais elle y est peut-être. En tous les cas, ici, c'est puissant. Une scène révoltante, dans laquelle le père et ses parents n'hésitent pas à accuser la mère de Shoko comme responsable de son handicap. La grand-mère maternelle de Shoko sera un soutien indéfectible, et on comprend mieux à travers ce flashback choquant, pourquoi la maman de Shoko ne pleure jamais et est aussi dure.

Même la scène entre Naoka et Shoko dans la grande roue reste exceptionnelle. Alors je persiste à être un connard, je sais qu'on fait tout pour nous faire détester Naoka, mais j'admire ce personnage. Elle déteste Shoko car cette dernière est incapable de se défendre, incapable de gueuler sur les autres et ne fait que s'excuser. En gros Naoka reproche à Shoko de n'avoir aucun caractère et de subir son handicap plus que de chercher à s'intégrer aux autres. Je sais, c'est peut-être un point de vue bizarre, mais si je ne suis pas d'accord avec ce personnage sur ce point, je lui reconnais cependant une force de caractère qui ne diffère pas de ce qu'elle faisait en primaire. Contrairement à Miki, dont on n'a pas encore vu le vrai visage de fille soit disant parfaite. Ce sera pour l'un des prochain tome.

Le dessin reste très bon, bien que je préfère le film animé pour le coup. J'ignore pourquoi car la différence est plutôt faible entre les deux. Les gros plans sur les visages du manga sont à tomber de beauté. Sinon, on continue à être amusé entre cet amour naissant, la maladresse de Shoya qui fait tout pour se rattraper mais ne sait pas comment faire. Yuzuru qui commence à lâcher du leste et a une passion morbide qui pourrait venir du traumatisme que sa sœur a subi en primaire. Enfin bon, on reste attaché aux différents personnages.

Une fois de plus c'est très plaisant à lire. Trop vite lu même. Les sujets abordés restent choquant ici, je ne me remets pas du père et des grand parents paternels de Shoko. Le pire étant que ça n'a rien d'inventé, ça doit réellement exister, et pas qu'au Japon. Du coup on se réjouit pour un rien. Shoya qui commence à prendre plaisir à la vie, en sortant avec une bande d'ami.e.s qui commence à grandir. Shoko qui fait sa déclaration sans que Shoya n'y comprenne quelque chose. Maria, la nièce de Shoya, toujours aussi marrante bien qu'on la voit peu, tout comme la maman de Shoya. De plus la mort d'un être proche de la famille Nishimiya offrira son lot d'émotion en fin de tome 4. Bref, un manga puissant, à posséder, à lire et à faire découvrir de toute urgence. J'adore.

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