RiN tomes 1 & 2

Enfin j'entame une nouvelle série d'un de mes mangaka favori. En fait, c'est via "Beck" que j'ai découvert SAKUISHI Harold, et devant une telle perfection, je n'avais pas osé aller plus loin dans son œuvre. Je savais qu'il avait fait un manga sur le BaseBall avant de conter l'histoire de Yukio/Koyuki, et qu'après, il s'était intéressé au théâtre avec un manga sur Shakespeare. Ce sera pourtant l'intriguant "RiN" qui me fera replonger dans le style si particulier du mangaka. Tout comme pour le manga vu hier, nous n'aborderons qu'une partie de la série durant ce mois spécial mangas/comics. Regardons donc l'univers du manga vu par SAKUISHI.

Les mangas parlant de ... manga, pardon, mais ce type d'œuvre est assez répandue. La série la plus connue, je pense, est "Bakuman", du duo ÔBA Tsugumi (au scénario) et OBATA Takeshi (au dessin), ils sont bien connus car ayant déjà œuvré sur "Death Note". Mais alors que peut apporter de plus un SAKUISHI Harold, finalement assez peu connu ?

En fait, ce sera à travers le personnages donnant le nom à la série que le mangaka arrivera à être original. Car sinon, nous sommes face à une redite de "Beck". Ce qui n'est absolument pas pour me déplaire. Mais tout débute en classe, alors que Norito s'ennuie, et essaie d'en faire le moins possible afin de conserver ses forces pour le soir. La nuit venue, il dessine. Dessine, dessine et dessine. Son rêve est de devenir mangaka, et il ne cesse, du haut de ses 16 ans, de parfaire son dessin afin d'obtenir un niveau correcte pour se faire remarquer.

Il cache tout ceci à ses camarades de lycée, mais craquera quand la sublime Asuna le remarquera en train de dessiner. Quoique il arrive tout de même à continuer à cacher ce qu'il fait de ses nuits. Le jour où il est invité par un grand éditeur Tokyoïte pour présenter son travail, c'est la douche froide. Le chef ne mâchera pas ses mots, et ceci minera un peu le moral de notre héros. Qui repartira de plus belle et continuera à parfaire son dessin et ses scénarii, afin de se faire remarquer.

Ce qui arrivera quand il gagnera le 6è prix d'un concours de manga. Invité une fois de plus dans la même maison d'édition, il y fera des rencontres qui bouleverseront sa vie. À commencer par un jeune ado particulièrement doué et du même âge que Norito, Taki. Il verra en lui un adversaire à dépasser, ce qui le motivera encore plus. Et lors de ce retour à Tôkyô, il rencontrera Rin.

La jeune fille de 16 ans nous est présentée bien avant sa rencontre avec Norito. C'est une médium discrète, qui ne veut pas profiter de son pouvoir, mais gagne un peu sa vie ainsi. Les gens veulent à tous prix la rencontrer, vu qu'elle est extrêmement douée. Elle ressent tout, même la présence de gens décédés, et cela lui coûte énormément en énergie, lui provoquant des évanouissements. On la découvre alors qu'elle va conseiller un Yakuza, comme elle le devine. Et fera preuve d'une franchise impressionnante pour une fille de son âge.

Elle rencontrera de façon totalement hasardeuse Norito et Taki, et leur prédira un grand avenir. Comme quoi ils seront les successeurs du "Géant du manga". Et voilà donc grosso modo l'histoire de cette série. On y retrouve le style sublime de SAKUISHI au niveau du dessin. Les cases avec Rin sont hypnotisantes, on devine ses yeux clairs, et la jeune femme possède un charisme monstrueux. On sera gêné devant le physique avantageux offert à la lycéenne Asuna, assez malsain, mais on rigolera bien devant les tronches moches de ses copines, des têtes bien connues si vous avez lu "Beck". SAKUISHI a une façon d'enlaidir certains personnages, ce qui les rend drôles.

Niveau têtes connues, on aura le physique de Yukio avec Norito, celui de Taira avec Taki, par contre Rin possède un peu de Maho, mais c'est vite dit. Asuna ressemble à Hitomi, avec un physique encore plus avantageux. Bref, les lectrices et lecteurs de "Beck" sont en terrain conquis, et d'un point de vue personnel, cette ressemblance avec l'œuvre précédente ne me dérange pas du tout, au contraire.

D'ailleurs, on trouvera une allusion à "Beck" quand Norito écoute de la musique pour se motiver, il écoute un disque de... Beck, le groupe de Koyuki et Ryusuke. Une façon habile de positionner cette série dans le même monde que celui de "Beck". Je crois même qu'à un moment il y a un clin d'œil à la série du mangaka sur Shakespeare.

Mais ce qui plait le plus, c'est évidemment de retrouver cette simplicité et cette humour qui font que l'on adhère immédiatement aux personnages. Norito est aussi bosseur, talentueux et gentil que Koyuki. Il rencontrera des personnes bien intentionnées, mis à part son chef direct, un peu tête en l'air. On sent que sa rivalité avec Taki sera saine, et que les deux jeunes ados vont bien s'entendre. Rin est plus difficile à cerner. Elle semble un peu blasée, et veut rester dans l'ombre, mais elle ressent un grand truc pour les deux futurs mangakas. Par contre, difficile de deviner comment va évoluer la série, pour Rin du moins. Car Taki et Norito ont leurs destins tracés, surtout après la fin du tome 2.

Quel plaisir de retrouver les "mécaniques" de "Beck". Ici transposées dans le monde des mangas. Voir Norito être motivé, puis déprimé, mais se ressaisir et se donner à fond, tout en ayant cette lueur, c'est ultra plaisant. De plus, on ne trouve pas de personnages "mauvais", du moins dans ces 2 premiers tomes. Du coup l'histoire avance, et on découvre comment sont réalisés les mangas, le scénario, le storyboard, l'encrage, la pose de la trame, tout le boulot nécessaire pour arriver à un résultat un peu correct, mais aussi le côté impitoyable des rédacteurs en chef. C'est donc la simplicité de Norito qui enchante, faisant penser à Yukio. Bref, c'est du très bon, et si vous avez aimé "Beck", foncez sur "RiN", prolongement naturel de l'une des premières œuvre de SAKUISHI Harold, un régal à lire. J'ai adoré.

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