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Cultivons la curiosité

Donnie Darko

Donnie Darko

Une fois de plus c'est un film que je n'ai pas vu et qui est considéré comme culte que nous allons voir aujourd'hui. Premier film du réalisateur/scénariste Richard Kelly, "Donnie Darko" va nous mener dans un récit où un adolescent ayant des troubles du comportement, va faire une découverte fantastique. À moins que ce ne soit son esprit (assisté par les médicaments de sa psy) qui ne lui fassent croire tout ceci. Le film est sorti en 2001 et dure environ 1h49.

Vidéo des AMBI Distribution

Bon, la vidéo que vous venez de voir est assez étrange et obscure. Le film est assez complexe à suivre, c'est pourquoi se risquer à en faire un résumé est impossible. Beaucoup de gens ne retiennent que le lapin en argent à la gueule horrible. Sorte d'ami imaginaire de Donald "Donnie" Darko (Jake Gyllenhaal).

Ainsi, en ce mois d'Octobre 1988, nous allons apprendre à connaître la famille Darko. archétype même de la famille Étasunienne parfaite. Une grande maison, aisée (on voit une Porsche à l'extérieur), 2 filles, un garçon. Bref, c'est parfait. Sauf que Donald a des troubles psychologiques, il souffre notamment d'insomnie. Et depuis peu, il voit Franck, un ami imaginaire qui prend la forme d'un humain vêtu d'un costume de lapin en argent à la gueule cassé.

Ce dernier apprend à Donnie que la fin du monde est pour le 30 Octobre 1988, lui donnant même une heure précise. Dès lors on va voir l'adolescent essayer de vivre, tout simplement, et de s'assurer de ne pas avoir à mourir seul. Non, bon, mauvais résumé, mais dans le film c'est plus facile. Surtout que j'oublie volontairement le crash d'un moteur d'avion dans la chambre de Donnie alors que ce dernier est parti dans une crise de somnambulisme et se retrouve à pioncer sur le terrain de golf de la ville.

Personne ne sait d'où vient ce réacteur, d'autant plus que le numéro de série a brulé dans sa chute. Cet événement permettra à Donnie de se rapprocher de la nouvelle, Gretchen (Jena Malone), au passé bien horrible. Son beau-père a poignardé sa mère et s'est évadé de prison. D'où sa fausse identité. En même temps, le jeune adolescent va se renseigner sur Franck, mais aussi sur les dire de celui-ci et de Sanders ou "Grand-mère la mort", femme de 101 ans qui est sénile et manque de se faire écraser à plusieurs reprises.

Le cast est impressionnant, Jake Gyllenhaal, Jena Malone, Drew Barrymore, Noah Wyle, Mary McDonnell, mais aussi Patrick Swayze et Maggie Gyllenhaal. Et comme pour tous les films suivants de Richard Kelly, il faut s'accrocher et bien suivre le film. Tout a un sens. Et parfois, on peut confondre réalité et imaginaire. En effet, cette histoire d'ami imaginaire, cache en vérité un dessein plus sombre pour l'humanité. Je ne révélerai pas quoi, mais tout prend son sens dans le dernier acte qui est d'une puissance incroyable.

Je vous parlerai plus de la critique ouverte à la vie parfaite des Étasuniens et Étasuniennes. Avec la banlieue propre. On verra aussi le milieu scolaire. Avec une professeure d'anglais qui enseigne un auteur qui ne plaît pas à tout le monde. Ainsi une professeure un peu plus conservatrice fera tout pour faire renvoyer miss Pomeroy, et y arrivera. Le pire étant qu'elle n'hésite pas à véhiculer une idéologie débile à travers les préceptes de Jim Cunningham. Ce dernier fait tout pour que le monde fuit la peur, sentiment néfaste. Et il parle comme les précepteurs, comme on en voit souvent aux États-Unis d'Amérique.

Mine de rien Kelly arrive à nous parler aussi du harcèlement scolaire, et du mal-être que peuvent ressentir les adolescents. Il nous parle aussi à travers les œuvres évoquées. Aussi bien l'auteur Graham Greene (merci wikipédia) que la vie sexuelle des Schtroumpfs, le débat sur ce point est incroyable de densité et de logique. Il y a aussi le programme double, avec notamment une petite diffusion de "Evil Dead" de Sam Raimi. On entendra aussi parler de "Retour vers le futur", "Bonanza". Enfin bon, des petites touches qui rendent le film encore plus sympathique je trouve.

Après, il peut subsister plusieurs interprétations. En effet, Donnie étant un adolescent à la psychologie instable, on peut penser qu'il est influencé par la musique, les films, les livres. Ainsi, à chaque fois qu'apparaît un nouveau "truc", c'est parce qu'il vient d'en entendre parler. Comme le livre de la grand-mère, qui pousse, d'un coup, Donnie à voir le tracé du futur. Ou sa conversation avec son professeur de Science.

On peut penser que c'est son cerveau qui interprète tout ça, et que son état le pousse à commettre un dernier acte, qui est, spoiler, de mettre fin à ses jours. Que ce soit pour sauver le monde, comme pour justifier son acte, ou parce qu'il n'arrive pas à accomplir ses rêves. Ainsi sa relation avec Gretchen n'est-elle pas fantasmée ? Enfin bon, je pense que l'on pourrait débattre des heures dessus, et c'est délicat d'en parler sans trop en dire. Ce qui ne veut rien dire.

Sachez juste qu'il existe plusieurs interprétations possibles, à vous de trouver la vôtre. Quoiqu'il advienne, ce film vous arrachera une larme à la fin. Aussi bien par le sens du sacrifice du personnage (que ce soit pour sauver le monde, ou juste car il sait qu'il est un poids pour sa famille), que par la réaction qu'ont les autres personnages avec qui Donnie avait eu des interactions. La mise en scène est exceptionnelle, et on s'attache à Donnie Darko, un adolescent dérangé, mais qui n'est pas forcément le plus dangereux des personnages vus dans le film (je me méfierai plus de la prof "parfaite" et du prédicateur que du héros). Une critique assez cinglante des USA et son "perfect way of life", qui n'est pas si parfait. Une œuvre délicate à appréhender car oui, elle pousse à la réflexion, mais parfois ça fait du bien. J'ai adoré.

@+

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