FIFA 21

C'est avec une certaine fébrilité que je me présente devant vous pour ce qui s'annonce comme étant le début d'une grande carrière d'entraîneur. Chaque année c'est la même chose, je décide de repartir à zéro, et chaque année j'avais l'habitude de me faire pigeonner. Cependant, pour la première fois depuis "FIFA 08", j'avais décidé de ne plus replonger dans ce traquenard qu'est la saga footballistique de EA. La faute à un "FIFA 20" qui avait décidé d'arrêter de stagner comme ses prédécesseurs, et se démarquait par un manque flagrant de qualité. C'était ma première immense déception (bien que "FIFA 19" ne soit pas top non plus).

Quel terrible aveu d'impuissance que de le fait de se présenter devant vous afin de vous parler de mon expérience sur un jeu que je m'étais juré de ne jamais avoir. Alors oui, vous vous doutez bien qu'il y a quelques raisons à cela. Déjà, je ne l'ai pas acheté. Via le EA Play, donc grâce à mon XBox Ultimate GamePass (mettez les mots dans l'ordre que vous voulez, moi j'abandonne), le dernier né footballistique de EA se retrouva accessible. Alors, c'était courant mai, ou début juin, je ne sais plus trop.

Mon appétence pour le football (quoique restreinte au Clermont Foot) me fit l'essayer. Non pas dans sa version XBox One (ou PS4, que je suppose similaire), mais bien sur les nouvelles consoles. En l'occurrence ici sur XBox Series S. Disponible depuis octobre 2020 sur l'ancienne génération de console, il faudra attendre début décembre de cette même année pour avoir droit à une version digne de ce nom sur la nouvelle génération sortie entretemps en novembre. Si "FIFA 20" fût essayé sur XBox One et Nintendo Switch (qui a droit à une version allégée totalement inutile nommée "édition essentielle"), je vous rassure, je ne vous infligerai pas cela pour cette saison.

Alors que l'Euro 2020 (qui se déroule du 11 juin au 11 juillet 2021 la faute à la pandémie) touche à sa fin, sachez que si je me débrouille bien, la chronique de "eFootball PES 2021 : Season Update" arrive le même jour que la finale de ce tournoi. En attendant, comme il n'y a pas de match pour la troisième place lors de cette compétition, parlons donc de ce "FIFA 21". Ceci met fin à une introduction qui partait comme une conférence de presse, et se termine n'importe comment.

Vidéo de JEUXACTU

Le plus drôle avec ce jeu, c'est que lors de la prise en main, sur un Liverpool F.C - Paris Saint-Germain plus ou moins imposé comme test lors du premier lancement du jeu, bah j'ai été surpris. J'ai trouvé le jeu plutôt joli, et la prise en main me paraissait meilleure que sur son prédécesseur. Bref, un premier contact positif. Les menus sont toujours aussi nazes par contre, mais c'est une question de goût, et les miens sont probablement nazes aussi.

On se rend compte qu'il y a beaucoup de compétitions, la Ligue des Champions officielle (mais sans la Juventus F.C.), et aussi les plus grand championnats mondiaux. Le plus impressionnant étant cette précision avec les divers championnats anglais, équipes et stades officiels, plusieurs divisions disponibles, chants de supporters, bref, ça poutre bien à ce niveau. On retrouve les championnats Sud-Coréens et Japonais, mais pas assez de championnats d'Asie de l'Ouest (notre "Moyen-Orient" on va dire) pour faire une AFC Asian Cup digne de ce nom. D'ailleurs la licence est chez Konami, ce qui explique peut-être cela. Ça ne veut rien dire, pardon.

D'ailleurs, après une saison, j'ai lancé "eFootball PES 2021 : Season Update". Sur PlayStation 4. Et bien j'avais du caca dans les yeux en lançant ce "FIFA 21" nouvelle génération, car sur la précédente console de Sony, le jeu de Konami est encore plus beau que celui de EA. C'est à rien y comprendre. Je n'ose même pas parler manette en main tant le jeu venant des Amériques est à la ramasse. On perçoit la différence, et il est difficile de revenir sur FIFA.

Le pire est que j'ai des difficultés à expliquer précisément pourquoi. Les animations, plus réalistes, les joueurs, moins légers, et dont la posture est importante pour réussir un geste. Ainsi, chez EA, un droitier arrivera plus facilement (mais pas forcément toujours) à tirer du gauche que chez Konami. Woh, EA a bien ce principe de "timing", mais il est incompréhensible, force à passer pas la case entraînement, et ça ne sert à rien. Pour tirer un coup franc, on retrouve la précision d'un "FIFA 2005" si je me souviens bien. Là, c'est du régal. Il est facile de cadrer, voire très facile de planter un but.

L'ironie vient que lors des pénalty, et bien c'est tout l'inverse. Il m'a été impossible d'en marquer un, pire, l'intelligence artificielle elle-même ne m'en a planté qu'un seul. Dois-je parler des corners ? Imbitables. Et des centres quasiment impossibles à reprendre de la tête ? Non. En terme de gameplay, ce jeu est un échec lamentable. J'ai cru à une vraie amélioration, mais en fait non, nous sommes bien dans la continuité du nullissime "FIFA 20".

Alors comment expliquer que j'ai fait 2 saisons complètes avec le FC Tokyo ? Oui, c'est vrai ça ? Bah la saga FIFA est toujours très riche en terme de licence, mais ceci n'est pas une excuse il est vrai. Il y a toujours le football féminin, mais comme depuis son apparition dans la saga, seule 1 ou 2 équipes supplémentaires sont apparues. On attend plus de nations et surtout les clubs! D'ailleurs, à l'instar de "FIFA 20", les féminines sont plus agréables à jouer je trouve.

Mais ce qui explique que j'y ai passé du temps, c'est la gestion de sa carrière. On construit son entraîneur ou son entraîneure. Comme on peut se représenter comme joueur, on peut mettre sa tronche comme entraîneur. Choisir son apparence, et participer aux conférences de presse. Qui influent sur le moral de l'équipe.

La partie micro-management est impressionnante. On retrouve la gestion du centre de formation, en engageant des personnes qui vont chercher des jeunes à travers le monde. On pourra les faire évoluer, et éventuellement les propulser en équipe première. Pour celle-ci, on continue avec la possibilité d'améliorer ses joueurs avec des entraînements personnalisés. On pourra même établir un calendrier avec phase de repos et entrainement (ce qui est nouveau).

On retrouve les transferts, avec les négociations, la gestion de son budget, le fait d'envoyer du personnel dans certains pays pour mieux voir les prétentions salariales et volontés du joueur visé. En terme de transfert, il n'y a pas grand chose de nouveau, et c'est franchement déjà très bien.

La principale nouveauté reste cette possibilité de passer du mode actif au mode entraîneur en un rien de temps. On peut naviguer entre les deux façons de jouer autant que l'on souhaite. Ici, EA nomme ça une simulation (pas immédiate attention, car celle-ci vous mène directement au score). On se retrouve un peu comme dans un ancien jeu de gestion de football, avec des points colorés qui jouent au ballon en 2D. Pendant ce temps, on peut gérer son équipe. Le temps s'écoule plus vite, mais lors des actions phares, on peut reprendre la main, en revenant sur le terrain. Histoire de planter 3 buts et de continuer à simuler la fin du match après.

Ceci permet de faire autre chose en parallèle, et évite de perdre trop de temps sur des équipes qui prendraient 7-0 par exemple. J'ai pensé au mode "rapide" de "Smash Court Tennis Pro Tournament 2" dans lequel on pouvait jouer les moments clés d'un match. Oui, reprendre un match alors que l'on est mené 2-0 à 15 minutes de la fin peut être délicat, mais offre un challenge que l'on aurait pas eu autrement. Je vous garantie que ça change l'expérience FIFA du tout au tout. En plus on à l'impression de moins perdre de temps et de moins s'ennuyer.

Vous pourriez me dire que si je ne veux pas m'ennuyer, je n'ai qu'à augmenter la difficulté d'un cran. Ceci fonctionne chez Konami car on sent que l'on a le contrôle, on prend du plaisir manette en main, même après une défaite. On comprend souvent pourquoi on a perdu. Chez EA c'est du pif. L'intelligence artificielle va se mettre à jouer à la perfection sans que l'on ne puisse rien y faire. Il est à noter que sur les modes de difficultés plus élevés chez Konami, je crois que c'est la même chose. Ce que je veux dire, c'est qu'il est plus facile de s'impliquer dans un jeu qui offre un retour d'expérience, un amusement, et une logique que l'on comprend, plutôt que face à un truc qui va faire n'importe quoi sans que l'on comprenne quoique ce soit. En mode de difficulté plus élevé, "FIFA 21" est frustrant, énervant, et il n'amuse pas car on en ressent rien. Je n'arrive pas bien à l'exprimer, donc on va conclure.

Avec des graphismes indignes de la nouvelle génération de console sur "FIFA 21", on peut dire que Konami a bien fait de ne pas chercher à jouer le match sur ces supports. Surtout que son "eFootball PES 2021 : Season Update" est magnifique sur l'ancienne génération. Ne pouvant même pas rivaliser sur ce point des graphismes, EA a choisi celui des options. Et avec pléthores de licences, FIFA ravira tout le monde. Mieux, si il est encore à des années-lumière d'un "Football Manager", la partie gestion s'avère plus complète que jamais grâce à un intelligent mode "simulation" qui permet de passer d'acteur actif à passif en un rien de temps. D'ailleurs, le temps, sur XBox Series S ça va vite. Quasiment pas de chargement, tout est fluide, et la nouvelle génération de console s'avère incroyablement confortable sur ce point.

En attendant, heureusement que j'ai pu y jouer sans l'acheter grâce au XBox Ultimate GamePass, sinon j'aurais été moins sympathique. "FIFA 21" est mauvais. Plus agréable en gestion qu'en mode actif, il faudra patienter à la rentrée 2022 pour voir si EA rectifie enfin le tir. Surtout que Konami a pris 2 ans pour bien paufiner son PES nouvelle génération. En attendant, je vous déconseille évidemment ce "FIFA 21", la licence, après avoir stagné entre le sommet "FIFA 11" et le fainéant "FIFA 16", se retrouve à baisser un peu de qualité entre "FIFA 17" et "FIFA 19" avant le gouffre, le néant, que fût "FIFA 20". Et pourtant, la petite dizaine d'heures (oui, quand même) passée dessus m'a assez amusée. Le côté gestion "c'est moi l'entraineur" étant agréable car accessible (pas comme "Football Manager") a bien aidé. Un jeu bof auquel il est préférable de prendre la version de Konami, même si celle-ci n'est qu'une simple mise à jour de l'excellent "eFootball PES 2020".

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