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Cultivons la curiosité

Godzilla vs. Kong

Godzilla vs. Kong

Après avoir lu l'excellent livre de Thomas Girogetti et Nicolas Deneschau sur Godzilla (chez Third Editions), quoi de mieux que de replonger dans le Monsterverse ? Depuis 2014, Legendary Pictures a obtenu l'exploitation la "licence" Godzilla. Pour tenter de relancer le monstre appartenant à la Tôhô sur le sol étasunien. Ce fut efficace, et un succès tel que l'envie d'aller plus loin se fit sentir. Ainsi, si le Monsterverse naît avec le "Godzilla" 2014 de Gareth Edwards, le nom n'existe pas encore à la sortie de ce film. "Kong : Skull Island" se chargeant de poser une brique supplémentaire avec comme point de mir, 2020 et un affrontement entre le roi Kong et le roi des monstres Godzilla.

Après un "Godzilla II : Roi des Monstres" moyen, mais tout de même jouissif (merci Bear McCreary et son score), l'opposition de style entre l'agile Kong et le brutal Gogo allait rapidement arriver. Une pandémie mondiale plus tard, et voici "Godzilla vs. Kong" contraint de sortir difficilement en salles après un report d'une année. Pire, la France ne connaîtra pas ce match sur grand écran, la faute à la frilosité de Warner Bros. Bon, et aussi au manque de visibilité c'est vrai.

Ceci est fort dommage, car par sa mise en scène de Adam Wingard (qui a signé l'adaptation décriée de "Death Note" pour Netflix, pas vue pour ma part) le film aurait mérité d'être vu en salle obscure, sur grand écran, et avec un son puissant. Personnellement, je n'ai pas craqué sur la vente numérique qui est disponible depuis fin avril 2021. Je savais qu'une version BluRay allait arriver, et il m'a fallu attendre début juillet 2021 pour enfin l'avoir. Profitant d'une semaine tranquille, j'ai enchaîné "Godzilla" 2014, "Kong : Skull Island", "Godzilla II : Roi des Monstres", "King Kong vs Godzilla" (de 1962) et enfin "Godzilla vs. Kong". Il se trouve qu'en cherchant un trailer à mettre ici, avant de regarder le film, je me suis spoilé un troisième ennemi. Promis, on ne le voit pas dans la vidéo qui suit, et il serait dommage de le connaître avant la vision du film. Effectuée en version originale sous titrée français. Mais petite vidéo en VO toute courte.

Vidéo de Warner Bros. Pictures

Et c'est parti pour 1h53 de grand spectacle. Alors, c'est un peu le désordre maintenant, on croyait Godzilla allié de l'Humanité, mais il semblerait que la grosse bêbête ait décidé de se rebeller. Mais avant toute chose, nous suivons Kong. L'immense singe semble avoir grandi et surtout pris de l'âge. Il n'hésite pas à se confectionner des lances à l'aide d'arbre, et découvre qu'il est enfermé sous un dôme. Celui-ci est conçu par Monarch. Devinez pour quoi donc ? Car il semblerait qu'une baston entre deux Titans Alpha se profile. Godzilla et Kong sont intimement liés par leurs ancêtres et leurs conditions d'animal Alpha.

Si "Godzilla II : Roi des Monstres" nous a bien appris un truc, c'est qu'il ne peut pas y avoir deux Alphas. L'un doit se soumettre ou périr. Le monstre zéro (Ghidorah) en a fait les frais. Et pour assurer l'avenir de l'Humanité, Monarch préfère cacher Kong. Mais se dernier veut se rebeller, et ne va plus tarder à chercher à sortir de sa prison dorée. Heureusement, Jia (Kaylee Hottle), une petite fille sourde et muette, a un lien fort avec le géant. Elle arrive à l'apaiser. On découvre en même temps sa maman d'adoption, Ilene (Rebecca Hall), qui étudie le comportement de Kong depuis une décennie.

On va maintenant quitter Skull Island pour la Floride. Pensacola voit une usine importante de Apex Cybernetics. Cependant un employé complotiste évolue en son sein. Bernie (Brian Tyree Henry) est un personnage atypique. Il est certain que Apex cache des choses au monde, et il compte bien faire éclater la vérité au grand jour. Seulement, il se trouve que Godzilla va attaquer le complexe de Pensacola. Montrant bien qu'un truc bizarre se trame chez Apex.

Madison (Millie Bobby Brown) aime suivre les théorie de Bernie à travers le podcast de ce dernier. Elle est persuadée que Godzilla n'a pas attaqué Apex par hasard. Seulement son père, Mark (Kyle Chandler), désormais employé important de Monarch, n'y croit guère. Vous vous souvenez surement de ce duo père-fille, vu qu'on les connaît de "Godzilla II : Roi des Monstres". Devant le scepticisme de son papa, Madison prend les devant et emmène son ami Josh (Julian Dennison) à la recherche de Bernie.

Attendez, ce n'est pas fini niveau personnage. Walter Simmons (Demián Bichir) dirige Apex, et veut engager Lind (Alexander Skarsgård) car ce dernier a des théories (jugées fumeuses par ses confrères) concernant la Terre creuse. Lind va donc mener une expédition qui coûta pourtant la vie de son frère. Mais cette fois-ci, Apex Cybernetics est là avec sa technologie pour s'assurer que l'inversion de gravité ne soit pas mortelle.

Lind va devoir faire équipe avec Ilene afin de pousser Kong à les mener au centre de la Terre, vers une source d'énergie puissante. L'expédition se fera sous l'autorité de Maia (Eiza González), la fille de Simmons. C'est bon, vous avez tout suivi ? On le constate, premier défaut, il y a trop de personnages. Bon, on ne s'emmêle pas les pinceaux pour autant, mais en toute franchise, le retour de Madison et Mark, combiné au conspirationniste Bernie, ça ne sert à rien. Wooh, si, à nous dire qu'en fait ceux qui ont récupéré le truc important de la scène post-générique de fin de "Godzilla II : Roi des Monstres" ce sont Apex, et qu'ils sont les méchants de l'histoire. Waouh. Imprévisible comme truc dites-moi.

Non, franchement, le côté comique apporté par les deux ados Madison et Josh (dont on se demande franchement qu'est-ce qu'il fout là et comment il reste en vie), qui forment un trio pété avec Bernie, bah c'est nul. Ceci n'a juste rien à faire ici. Oui on nous présente la technologie développée par Apex, impressionnante et dont le nom fait toujours plaisir à attendre pour les fans de la saga Godzilla, mais c'était largement dispensable de nous présenter le vrai adversaire de cette façon.

Mais avant tout, on a le déplacement délicat de Kong entre Skull Island et l’Antarctique (point d'entrée vers le centre de la Terre). En évitant le territoire de Godzilla du mieux que possible. Vous l'avez deviné si vous avez vu la bande annonce, ça échouera. Et là, franchement, le premier round sur (et sous) l'eau est impressionnant. Problème, on prend partie pour Kong, et on en vient à haïr Godzilla. Ce sentiment d'amour et de haine envers Godzilla ne va pas cesser de bifurquer d'un côté ou de l'autre.

Alors, problème, sans être un problème, Godzilla n'est pas vraiment gentil ou méchant, il défend la Terre et/ou son territoire. Seulement ici c'est soit il est hyper méchant, ou carrément gentil. Genre il n'y a pas de juste milieu ? De plus, on constate rapidement que Kong tire toute la couverture à lui. On voit Godzilla détruire et tout casser, puis plus rien. Le film suit essentiellement Kong, et on a du mal à comprendre pourquoi est-ce Gogo qui arrive en premier dans le titre du film ?

En tout cas, ce combat sur des petits bateaux (oui, un gros porte-avions en fait) est giga spectaculaire. Je le trouve même plutôt bien mis en scène, ça ne tremble pas trop, et on arrive à suivre. Bon, ça aurait gagné en clarté, mais ça passe. Ah, petit point, on perd le score de Bear McCreary, et Junkie XL emmène de la musique électronique assez désagréable, qui va donner un ton science-fictionnel au film. Pourtant le compositeur reprendra les grosses intro puissantes des thèmes bien connus, mais nous sommes loin de l'excellence du score précédent.

Ah oui, car si une fois arrivé en Antarctique, on pense au premier "Metal Gear Solid", on se rend rapidement compte que le film va se transformer en film de science-fiction. Les VATC font penser au Super X je trouve. Des vaisseaux flottants on ignore comment. Et voilà notre expédition partie au centre de la Terre. Hop, on cite Jules Verne tranquillement, puis "Le Monde Perdu" de Arthur C. Clarke, avec un autre monde, sublimement bien mis en image, au centre de la Terre. On en apprend plus sur Kong, il trouve une hache qui se recharge, et Apex trouve sa source d'énergie pour sa grosse création. Mais au prix de lourdes pertes, Maia périssant ainsi que 2 des 3 vaisseaux. Seuls Jia, Ilene et Lind arrivent à s'échapper. Loin derrière Kong.

Ce dernier est en route pour Hong-Kong. Lieu attaqué par Godzilla car l'ultime arme de Apex va enfin prendre vie grâce à la source d'énergie trouvée par l'expédition au centre de la Terre. Bon, entretemps notre trio comique Madison, Bernie et Josh a aussi rejoint Hong-Kong, et comme par hasard Mark et Monarch y sont aussi. En gros, il reste une grosse demie-heure, et la baston finale va débuter dans une HK nocturne, avec des jeux de lumière sur les néons, rappelant "Blade Runner". La bataille fait rage, et on retrouve un semblant de catch, digne du film de 1962. Même le coup du "bouffe-moi cet arbre" est revisité ici. C'est assez drôle à voir j'avoue.

Ici, c'est un peu plus brouillon, mais rien on ne se perd pas pour autant. Et alors que les deux Titans ont mené une lutte intense, semblant s'achever par une défaite de Kong, Apex entre en jeu, avec sa création devenue incontrôlable. Et voici l'ultime round, dans lequel une chose que l'on voit venir depuis longtemps va arriver, et ça nous offre de très belles images et un beau spectacle. Cette fois-ci au petit matin, ce qui change un peu l'ambiance.

Que dire. Que dire, que dire, mais que dire. Ce n'est pas bon. On s'attache pourtant au lien fort qu'il y a entre Kong et Jia, mais le reste ne fonctionne pas. Quand on découvre bouche bée le centre de la Terre et son monde merveilleux (et dangereux), on repart voir le trio de comique. Putain. Madison, Josh et Bernie gâchent tout. Vraiment. Ils font n'importe quoi, s'en sortent on ignore comment, et en plus ils viennent en coupant des scènes spectaculaires. Je crois que ça casse le rythme d'une façon mauvaise, et en plus ça apporte une touche d'humour pas drôle et inutile, qui dégrade le film.

La mise en scène est bonne. Pas folle, mais ça va. Les scènes de baston entre géants sont efficaces, et on regrettera de ne pas pouvoir les voir sur grand écran. Tout est prévisible, mais bon, c'est un film pour divertir, donc ça ne nous sort pas trop. Dire que j'avais défoncé "Avatar" pour sa prévisibilité et pas ce film, je suis un peu con parfois. Pardon, je m'égare. Les effets spéciaux fonctionnent bien je trouve. L'arme finale est complètement pétée je trouve. Je préférais le design simple des années 70-90-2000. On a plus l'impression d'être devant "Transformers" qu'autre chose.

Oui, dernier point, le récit est centré sur Kong. Difficile de comprendre pourquoi le film ne s'appelle pas "Kong vs. Godzilla" que l'inverse. Question de droits ? Pour ne pas le confondre avec celui de 1962 ? Je ne sais pas. J'ai donc bien aimé, mais comme d'habitude, les parties "Humaines" sont assez chiantes. Jia étant la seule à élever le niveau avec son innocence et son lien avec Kong. Est-ce le dernier film du Monsterverse ? Ce serait pas mal. Parce que si le spectacle est bien là, nous sommes loin des meilleurs films de la licence Godzilla je trouve. Bon, après, il y a largement pire. Un film sympa à voir, à prendre comme le blockbuster qu'il est. Un peu concon, mais avec des scènes marquantes quand-même. J'aime bien quand même.

@+

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