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Cultivons la curiosité

Le Chat Potté 2 : La dernière quête

Le Chat Potté 2 : La dernière quête

Une fois "Le Chat Potté" découvert, il ne restait plus qu'à enfin se rendre dans les salles obscures pour voir le premier film de 2023 dans ces conditions. Le premier depuis un peu plus de 2 mois pour ma part (oui, "Le Menu" étant ma dernière sortie ciné en date). Disponible depuis le 7 décembre 2022 en France, le film des réalisateurs Joel Crawford et Januel P. Mercado met en images un scénario signé Paul Fisher. Près de 11 ans après avoir quitté l'univers de Shrek via les premières aventures du courageux félin, DreamWorks Animation revient vers le monde de ses premiers immenses succès. Avec une présentation de logo qui montre tout l'héritage du studio. Des scènettes montrant rapidement Dragon, Kung Fu Panda, même le récent "Les Bad Guys" que j'ai honteusement raté l'année dernière. On sent l'inspiration de Marvel, en sachant que DC pompe aussi ce procédé, ainsi que Pixar il me semble (à vérifier).

Profitant de ce qui va être, il me semble, sa pénultième diffusion dans mon cinéma, j'ai pensé bêtement être tranquille. Après tout, le cinéma ne fonctionne pas tant que cela, le film est à l'affiche depuis plus de 7 semaines. Ah, oui, les 2 prochains paragraphes vont être chiants, ça va râler des séances avec des gens, donc sachez que la bande annonce suit, en version française, comme la façon dont j'ai vu ce film, qui dure 1h40. Donc, je disais, je pensais être peinard, mais en fait non. Déjà, c'était une des 2 salles moyennes (environ 180 places), ce qui me surprit, vu que je m'attendais à une petite salle. Ensuite, et bien il y avait pas mal de monde (salle remplie au quart à vu de nez, ce qui est un exploit pour l'horaire de ma séance sur un film ayant une telle longévité).

Donc je m'installe, et là, je constate que les gens ont du popcorn, un samedi à 14h00. Vous ne mangez jamais ou quoi ? Bref, je suis un gros grincheux, je le sais, mais le coup de l'enfant de 5-6 ans qui pose 1 milliard de question à voix haute à sa maman, c'est mignon au début, ça embête un peu plus au bout de 20 fois. Mon problème n'est pas qu'il pose des questions, mais le faire comme si il était chez mamie, c'est clairement un manque d'éducation. Paradoxalement, hormis ce micro incident, qui n'en est pas un, j'avoue que je chipote là dessus, et bien voyons voir ce que j'ai pensé du film.

Vidéo de Universal Pictures France

Le début du film, malgré une superbe chanson, est effrayant. Long métrage tout public... alors, attendez, je vais reparler de ma vie un court instant, car avant la diffusion du film nous avons vu la promotion du festival du court métrage de Clermont-Ferrand. Qui avait lieu du 27 janvier au 4 février 2023, des fois que vous ne lisiez cette chronique tardivement. Et bien la vidéo est un court métrage qui est dynamique, et montre des choses ultras violentes. Le montage, la musique, la vitesse d’exécution de tout ça, ça repousse plus que ça n'attire. Mais surtout, vous diffusez ça avant un film qui peut plaire aux enfants. Niveau trauma, on se place bien je trouve. Passons.

Donc, le film débute par Potté (Boris Rehlinger) qui fait la fête avec des villageois. Sa légende le précède, et il est accueilli comme une superstar. Allant jusqu'à pousser la chansonnette. Une chanson qui reste bien en tête, ultra efficace en version française, mais dont on distingue difficilement les paroles avec le mixage sonore qui est à chier. Et on tombe donc sur un aspect "simple" qui est déplaisant et même effrayant. Je dis simple au lieu de "enfantin", car c'est connoter péjorativement les programmes à destination des enfants. Je ne sais pas comment l'exprimer.

On se dit que c'est mal parti, et pourtant, on nous offre une bonne grosse dose d'action avec le propriétaire de la grande demeure qui rentre de voyage avec son personnel. S'ensuit une grosse humiliation du riche personnage, à travers la même chanson qui met bien en musique ce que l'on voit à l'écran. Puis, sans savoir trop d'où ça sort, un gigantesque personnage, de pierre je pense, intervient pour faire cesser tout ce boucan. Géant que Potté se charge de neutraliser de façon spectaculaire, avant de périr malencontreusement.

Ici, notre héros se réveille et va apprendre avec effroi qu'il vient d'épuiser sa 8è vie, et que l'actuelle qui vient de débuter est donc sa dernière. Dès lors, le film devient enfin intéressant, avec l'apparition du Loup (Doudou Masta). Un chasseur de primes d'une force et efficacité diabolique. Qui se déplace rapidement, à pas feutrés (pour ne pas dire "de loup"), et possède un voix caverneuse effrayante. Doudou Masta est hallucinant, et possède la voix parfaite pour ce personnage qui va devenir la Némésis de Potté.

En effet, notre bien aimée légende, qui faisait fi d'en être à sa dernière vie, va, d'un coup, enfin avoir peur de la mort. Délaissant son épée et fuyant pour la première fois devant le trépas, qui lui serait définitif. Qu'à cela ne tienne, il ne lui reste plus que la retraite chez une dame âgée qui s'occupe illégalement des chats errants. Une nouvelle vie redondante s'offre à lui. Bien moins excitante que ses aventures passées. Il va rencontrer un chien déguisé en chat, sans nom, et dont l'histoire va vous faire chialer à coup sûr.

Alors qu'il ne veut pas se lier d'amitié avec ce compagnon canin, il se trouve que Bouclette (Lison Daniel) et sa famille Ours, Maman (Virginie Emane), Papa (Sama Jackson) et Bébé (Baptiste Marc) sont aussi à la recherche de Potté. Tout ça pour lui proposer d'essayer de voler une carte magique. Celle-ci mène à l'étoile des vœux, ce qui pourrait permettre à Potté de retrouver ses vies perdues. Seulement, hors de question de faire équipe avec cette famille lourdingue (et qui s'exprime de façon très crue). Et voilà Potté partit voler la carte à un autre antagoniste, Big Jack Horner (Guillaume Bourboulon).

Bien entendu, Kitty patte de velours (Diane Dassigny, et non plus Virginie Efira comme pour le premier film) sera aussi de la partie, et Potté va se retrouver contraint de faire équipe avec son "ami" le chien, et Kitty, le tout poursuivit par Jack et ses 12 cuisinards (pour les 12 salopards du film), Bouclette et la famille Ours. Mais surtout, par le spectre que représente le Loup, dont le seul but est de lui donner la mort.

Je m'arrête là. Car j'en ai déjà trop dit. Malgré la quantité astronomique de personnages, on arrive à retenir tout le monde, et à s'attacher, enfin, ressentir de l'empathie ou de la haine pour les personnages. On perçoit le cœur pur du chien, et on devine son importance assez tôt. En fait, on devine rapidement ce qu'il va se passer pour tout le monde. Sauf le Loup, qui dévoile sa vraie identité à la fin, mais dont on a deviné le vrai visage quand Potté se retrouve face à ses 8 vies précédentes.

Les actrices et acteurs de doublage sont excellentes et excellents. Mention extra pour Doudou Masta, avec sa voix qui provoque des frissons. Boris Rehlinger continue avec cette accent hispanique, alors que Kitty (qui est pourtant jouée par Salma Hayek Pinault en version originale), n'en a pas du tout. Passons, car l'accent de Potté est, il me semble, présent mais moins marqué. Le scénario est donc prévisible, mais les personnages sont attachants (les principaux et la famille Ours notamment), effrayant (le Loup) ou détestable (Big Jack). Cependant, contrairement au premier film, qui se déroulait avant la rencontre de Potté avec Shrek et ses amis, ici le lien est établi ouvertement avec l'univers de l'Ogre vert.

Ce qui manquait dans "Le Chat Potté", c'était une petite scène indiquant que notre héros félidé allait rencontrer Shrek dans "Shrek 2". Et bien ici, on est ouvertement dans le monde de l'Ogre vert. On nous indique bien que c'est un monde de conte de fées. À la sauce Shrek. Bébé Ours se prend pour un gangsta rap notamment. Avec cette idée de rendre adulte, mature, les personnages des contes de fées. Et l'humour fonctionne nettement mieux ici que dans le premier film. Sans délaisser les émotions, avec la famille Ours, ou carrément le passé raconté de façon joviale par le toutou, alors que c'est hyper gore ce qu'il raconte. Je vous laisse le soin de découvrir cette scène poignante.

À vrai dire, on retrouve cet humour qui avait fait le charme du premier "Shrek". Et ceci est un excellent point. Mais l'immense point fort de ce film d'animation, c'est son... animation.  Il y a une "patte" (si j'ose dire) qui frôle avec la peinture par moment. Si l'animation est classique, fluide, la plupart du temps, sur les phases d'action elle reprend l'aspect volontairement saccadé de "Spider-Man : New Generation". Les effets pour rendre le tout dynamique, qui font penser aux mangas ou comics. Le coup des traits notamment, utilisés sur papier pour dynamiser le tout. Ceci rend super bien au cinéma, et en plus la réalisation met en avant tout ça.

On ne s'ennuie jamais devant ce film. Même un jeune spectateur posant des questions à voix haute dans la salle n'arrive pas à faire sortir de l'histoire. Et ça, c'est la preuve des grands films. Dire que j'hésitais à aller le voir car j'avais raté le premier. Finalement, tout ceci est rattrapé. Le film, en plus d'avoir un message sympa, possède une seconde lecture. Il y parle de ce qu'est une famille. D'amitié, de rejet, mais aussi la peur de vieillir. Prendre de l'âge fait que l'on se rapproche de la mort, et qu'on la perçoit différemment. Le thèmes traités sont nombreux, et plairont aussi bien auprès des personnes moins exigeantes, que celles qui désirent avoir un vrai message.

Franche réussite donc, vraiment destiné à tout le monde, "Le Chat Potté 2 : La Dernière Quête" semble relancer la franchise Shrek, peut-être pour un cinquième film ? Vu le succès du film du jour, il y a fort à parier que l'Ogre vert et sa famille vont revenir dans les salles obscures. Avec le recul qui était impératif après les pas terribles "Shrek le troisième" et "Shrek : Il était une fin". En tout cas, pour un retour ciné, ce fut parfait. J'ai adoré et vous le conseille, que vous connaissiez ou non la saga Shrek, ainsi que le premier film du Chat Potté. Ça reste un plus, car ici les films précédents sont cités, on y voit même des personnages connus un bref instant, mais ce n'est pas indispensable. Contrairement à la vision du film du jour, qui ravira tout le monde.

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