Le Samaritain

Parfois, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. En 2019, un film de héros peu conventionnel est prévu, et verra même Sylvester "Sly" Stallone rejoindre la distribution en plus de son rôle de producteur. Ainsi, le scénario de Bragi F. Schut allait être mis en scène par Julius Avery. Le tournage débuta en fin d'hiver 2020. Le reste de l'histoire, vous vous en doutez, est quelque peu chahutée. Forcément, c'est interrompu pour cause de pandémie, avant de reprendre en fin d'année. Mis en boîte, le film trouve difficilement une date de diffusion dans les salles à l'été 2021, avant de disparaître complétement des radars.

C'est le 26 août 2022 que Prime Video créé la surprise en offrant à ses abonné.e.s le privilège de découvrir "Le Samaritain", un film de super héros ancré dans la réalité, mais surtout d'une simplicité redoutable, qui manque aux superproductions Marvel ou DC. Regardons la bande annonce de ce film que j'ai vu en version originale sous titrée en français, tandis que la vidéo qui suit est en version française.

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Le générique introductif donne le ton. Le Samaritain est un bon super héros qui ne cessera de lutter contre son frère jumeau mais néanmoins ennemi, Némésis. C'est lors d'un affrontement final explosif, alors que l'antagoniste pensait avoir le dessus grasse à sa masse surnaturelle, que les 2 surhommes périssent. Le générique est sublime, avec un procédé qui donne l'impression de voir un comic book prendre vie. La scène est courte, mais efficace je trouve.

Puis, on arrive de nos jours. En vérité, il sera difficile de positionner précisément la temporalité de l'action. J'ai l'impression en observant les véhicules et les téléphones portables, que nous sommes dans les années 2000. Seulement l'action se situant à Granite City, une ville pauvre portant bien son nom grâce à la photographie grise de David Ungaro, il est difficile de positionner l'histoire dans le temps.

Donc, nous allons suivre Sam (Javon Walton), un enfant de 13 ans qui ne craint pas grand chose. Il va tout faire pour gagner de l'argent, sachant que sa mère, veuve, se démène pour gagner ce qu'elle peut comme agent d'entretien. Sam se retrouve embringué dans un sale coup par une connaissance. Voler du cuivre dans un appartement abandonné afin de le revendre à la casse dirigée par Cyrus (Pilou Asbæk). Pour quelques dizaines de dollars.

Sam va aller plus loin, vu qu'il va aider une partie de la bande à Cyrus à voler des tickets de loto, ou du moins, des tickets à gratter. L'opération sera un échec, et devant ça, ils doivent rendre des comptes à Cyrus. Qui se retrouve à apprécier le cran de Sam. Seulement, il se trouve que ce dernier est fan du Samaritain, faisant tout son possible pour le retrouver et affirmer la rumeur indiquant que le héros serait toujours vivant. Sauf que Cyrus préfère Némésis. Ce dernier ne protégeait pas les riches, mais bien les personnes qui galéraient.

Sam arrive à obtenir assez d'argent pour aider sa mère à éviter l'éviction de l'appartement, et le jeune garçon aura une surprise lorsqu'il va se faire agresser par les mêmes jeunes qui l'avaient "engagé" la veille. Passé à tabac, il ne devra son salut qu'à l'intervention impressionnante de Joe Smith (Sylvester Stallone). Mettant à mal sans problème 4 jeunes pourtant armés d'un couteau. Sam le sait. Il vient de retrouver le Samaritain.

En parallèle, Cyrus prépare un plan de grande ampleur. Il veut créer une révolte des gens délaissés par la société, et pour cela il ne va pas hésiter à voler des grenades au graphite particulièrement dévastatrices. Pour mettre la main sur la masque de Némésis, et surtout sa masse qui confère une grande puissance. La révolution est en marche, et même si Cyrus fait son discours devant un petit comité, c'est assez pour lancer un gros truc.

Le reste du film jouera sur le fait que oui, Joe Smith a semble-t-il des pouvoirs surnaturels, et oui, il est probablement le Samaritain. Mais un héros vieillissant, qui n'arrive plus à sauter par dessus 10 voitures (tout juste 9). Il vit reclus et estime que tout le monde à droit à une deuxième chance. Son ultime combat contre Némésis l'a marqué, et nous en apprendrons le contenu au fur et à mesure des flashbacks qui parsèment le film.

Un film loin d'être mauvais. Déjà, on sent qu'il a été produit pour le cinéma, la photographie étant propre, la réalisation efficace, tout comme les effets spéciaux et la distribution. Sam énerve à poser trop de question, mais il est un enfant téméraire et curieux, donc ça fonctionne. Cyrus....c'est peut-être le point faible du film. Je ne sait pas. Oui, il est l'antagoniste du film, tandis que Joe est le héros. Mais une révélation avant le dernier acte viendra quelque peu surprendre.

La révélation, je ne vous la donnerai pas. Mais bien que le scénario soit convenu, elle m'a surpris. Soit je suis naïf, soit c'est juste bien mené. Je ne sais pas. Le fait de jouer sur un Sly vieillissant qui se meut lentement, mais efficacement, donne un réalisme impressionnant au personnage de Joe Smith. L'action n'est pas ultra présente, quoique le final est très bien fourni sur ce point. Et hormis quelques fonds verts pas terribles à la fin, le reste m'a captivé.

Après, je suis bon public. Mais sans être parfait, le film divertit. Divertit sans trop nous prendre pour des imbéciles. Bon, il ne vous rendra pas intelligent ou intelligente non plus, mais il est plaisant. On y perçoit la New York sale des années 90. Les décors sont par ailleurs impressionnants. Bon, j'abuse un peu, mais le terme "efficace" sied bien au film je trouve.

On se retrouve happé du début à la fin, avec une grosse surprise avant l'acte final, qui ne remet pas tout en question, mais au contraire répond à certaines interrogations. Tout fonctionne bien dans ce film. Qui offre un mélange de "Joker", "Kick Ass", l'univers de Batman aussi (oui, j'ai cité "Joker" je sais, mais Granite City ressemble un peu à Gotham City). "Judge Dredd" (celui des années 90) aussi, le côté science-fiction en moins. Ce sont les bas quartiers qui m'ont donné ce ressenti. Bref, un film qui se regarde bien, et une belle exclusivité pour Prime Video. J'ai aimé.

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