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Cultivons la curiosité

Le tueur du Vendredi

Le tueur du Vendredi

Et c'est donc à nouveau raté. Sachant qu'une semaine spéciale cinéma ne tombera jamais (ou rarement) en milieu de mois, voilà que mon effet échoue à nouveau lamentablement. Pourtant, je suis dans la bonne semaine. Après demain, Jason (qui n'est pas maçon) hantera les esprits des cinéphiles les plus aguerri.e.s. Dans le tout premier "Vendredi 13", le tueur n'était point l'enfant mort noyé dans le lac de Camp Crystal, mais sa mère. Oh ça va, ce n'est plus un spoiler depuis que "Scream" l'a révélé au monde entier. C'était sorti en 1980, et un an après, revoilà que l'horreur envahit à nouveau les salles obscures. Dire que je n'était même pas né. Et pourtant, cette saga inconstante, ce que nous verrons tôt ou tard vu que j'ai tous les films en DVD, aussi bien seuls qu'en coffret, et bien malgré la qualité en dents de scie de la saga, c'est indéniablement ma saga horrifique préférée. Sachant que "Massacre à la tronçonneuse" vire dans la série B avec une photographie proche d'un téléfilm érotique (les épisodes 3 et 4 sont à chiés pour le coup), les Freddy sont surcotés je trouve, et malgré une belle reprise en main par Rob Zombie, les Halloween n'arrivent jamais à retrouver la tension du premier film de John Carpenter. Dois-je citer la pauvreté des Saw ? Sachant que je n'ai pas encore vu les Conjuring. Enfin bon. Vendredi 13, ou Friday the 13th en VO, est ma saga horrifique préférée de tout les temps. Regardons la bande annonce de ce film au nom bizarre, en VF pas de Vendredi 13 apparaissant, marquant une vraie différence via son aîné de Sean Cunningham.

Vidéo de Otto Rivers.

Je l'ai vu en VOSTFr. Je précise des fois que. Le côté drôle tient du fait que si le film sort 1 an après l'original, les faits se déroulent 5 ans plus tard. On perd bien 10 minutes un quart d'heure avec la survivante du massacre de Crystal Lake Camp. Avec un bref résumé, offrant l'ultime moment d'angoisse du premier film. Alice succombera d'un pic à glace dans la tête après avoir vu la tête de Pamela Voorhees dans son frigo. La réalisation de Steven Miner est ultra efficace malgré les scènes empruntées au précédent film. Cette camera devançant puis suivant Alice dans son appartement fait monter la pression. Si j'avoue avoir rigolé devant le faux jump scare du chat (qui est littéralement jeté sur l'actrice), cette façon de réaliser combinée au score ultra efficace de Harry Manfredini ne manqueront pas de vous mettre le trouillomètre à zéro.

Cinq ans après cette entrée efficace, où l'on déduit que Jason Voorhees a bien survécu et que c'est bien lui qui a essayé de noyer Alice à la fin du premier film, on se retrouve en face du film d'horreur classique des années 80. De beaux jeunes gens qui vont suivre un stage de moniteur/trice de colonie de vacances. On nous présente les personnages, le chef de camp qui sort avec son assistante (en retard dans sa Coccinelle pétaradante), le couple, le séducteur, la meuf tranquille, et même un handicapé en fauteuil roulant.

Bien avant "Scream", "Le tueur du Vendredi" cite déjà des films cultes à l'époque, "Massacre à la tronçonneuse" de Tobe Hooper, entre la tronçonneuse à un moment, et le jeune en fauteuil roulant. "Les dents de la mer" de Stephen Spielberg, quand on voit à travers les yeux du meurtrier (qui s'avérera être Jason). "Halloween" de John Carpenter, à moins que ce ne soit plus "Psychose" d'Alfred Hitchcock, pour le coup du couteau au tout début. "Shining" de Stanley Kubrick. Enfin bon, le cinéma d'horreur de la fin des années 70, début 80 est prolifique et brillant. Steve Miner s'amuse déjà à faire quelques allusions à ces films ici.

Ginny, je spoil, sera LE personnage féminin capable de rivaliser avec Jason. Comme cela sera souvent le cas dans la saga, les femmes ne sont pas que des scream queens a gros nichons, nope, elles sont capables de mettre à mal l'invincible assassin. Si le bodycount est décevant (seulement 8 morts, sniff), les meurtres sont brefs et efficaces. Sans virer dans le gore facile. C'est efficace. Je l'ai déjà dit pardon. On retrouve les grands classiques de la saga. Les vitres brisées, le couple copulant qui finira mort, les bagnoles ne démarrant pas, le bain de minuit. Enfin bon, quel bonheur de voir tout ceci en place très tôt. Par contre, si c'est la grande première de Jason en assassin, il n'a pas son masque de hockey, et la machette n'est pas encore son arme favorite. C'est vous dire le chemin qu'il lui reste à accomplir avant d'obtenir son apparence définitive, et ça c'est plaisant.

Ce qui intéresse aussi dans ce film, c'est que les victimes, et bien on y tient. On ne les détestes pas contrairement aux films suivants. Ici, ce sont juste des jeunes gens normaux, on félicitera même l'intelligence de Ginny qui comprendra rapidement l'horreur qu'a dû subir Jason, voyant sa mère décapitée sous ses yeux, perdant tous ses repères. Cette compassion permettra à la jeune femme de s'en sortir, traumatisée, mais sauve, jusqu'au début du film suivant qui débute directement à la fin de celui-ci. Ce sera ainsi jusqu'au quatrième opus, qui aurait dû être le dernier, mais nous verrons cela plus tard.

Parlons de la musique. Elle participe parfaitement à l'angoisse engendrée par les images. Un mélange de synthétiseur avec des voix réellement flippantes, je n'arrive pas à le retranscrire, mais le son ainsi produit est incroyable. Je pense aussi à ce passage où Ginny trouve refuge dans la cabane de Jason et que l'on voit ce dernier courir vers la porte, tout ça à travers la minuscule fenêtre de la modeste habitation. J'ai eu un vrai coup de flippe sur le coup, alors que je connaissais le film, c'est brillant. On regrettera l'image finale, ridicule, où le réalisateur essaie de créer de la flippe sur une tête mais n'y arrive pas, la faute à l'absence de fantastique dans cette scène. Imaginez la tête ouvre les yeux, bonjour l'image finale marquante. Les vessies se seraient vidées. Mais au lieu de cela, rien. Certes les effets sont excellents, mais pas de tension, pas de flippe à proprement parler.

Bon, forcément en 1h23, pas le temps de bien s'ennuyer, surtout quand on bouffe bien 5 minutes (sur le quart d'heure d'introduction) de scène du précédent film. Pourtant, malgré un manque d'attachement envers certains personnages, on reste scotché devant ce film. Efficace grâce à une réalisation propre, un score marquant, des acteurs et actrices loin d'être mauvais. Si les "plans nichons" sont là, ils n'envahissent pas le film (contrairement au récent remake, mais ceci est une autre histoire), on a les classiques brise-vitres, boogeyman indestructible, alcool, sexe, jeunes qui meurent, lutte d'une survivante tenant tête à Jason. Si rien ne surprend, pourtant, le film arrive à angoisser ce qu'il faut son public. Et ça c'est énorme. Les meurtres sont différents, ne virent pas au gore, et donnent une bonne dose de frisson. Je dirai même que cette suite est supérieure à son aîné. Ce dernier n'a pour lui que le jump scare final et la surprise de l'assassin. Ici on ne voit l'apparence de Jason que peu et tardivement, on comprend mieux son "masque" avec un seul trou d'ailleurs. Bref, un film à voir, si possible accompagné.e par des personnes ayant facilement peur, ça peut être marrant. Oui, je suis un peu sadique j'avoue. Un excellent film d'horreur qui ne fait pas son âge, à voir absolument, à la suite du premier c'est encore mieux, même si on peut s'en passer. Personnellement j'adore, que dis-je, je surkiffe.

@+

Le tueur du Vendredi
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