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Cultivons la curiosité

Quatre garçons plein d'avenir

Le DVD.

Le DVD.

J'ai l'impression de me répéter, mais il est assez rare que j'adore des films français, des comédies qui plus est, et pourtant plus j'essaie d'y repenser, plus je me dis qu'ils sont assez nombreux en fait. Disons qu'en ratio, les films étasuniens m'ont plus marqué et plu que ceux venant de l'hexagone. « Quatre garçons plein d'avenir » fait donc parti de ces œuvres culte à mes yeux. D'où sa présence dans cette semaine films que je juge cultes. Logique. Contrairement à « La tour Montparnasse infernale », je n'ai pas eu l'occasion de le voir au cinéma, il faut dire qu'avant 1998 je ne fréquentais pas les salles obscures. Réalisé par Jean-Paul Lilienfield, sorti en 1997, ce film nous raconte, sur deux jours, comment quatre potes décident de fêter la fin d'année de Faculté, ou de noyer, pour Arnaud qui vient d'échouer pour la troisième fois à valider sa première année de Droit. Et si la durée semble courte, on verra qu'il s'en passera des choses en à peine 48 heures. Petite vidéo.

Vidéo de CinqComedies Bandes-annonces.

J'ai vu ce film à la télé, certainement via TPS (si, vous savez, la Télévision Par Satellite), et je ne sais plus si j'étais majeur ou non. Peu importe. Quand vous êtes un jeune homme (ou un vieil ado, au choix) en surpoids, que vous galérez avec les filles, je peux vous garantir que vous vous reconnaissez en Arnaud, le « perdant » du film. Ses répliques n'ont de cesse de vous remémorer des souvenirs, et je crois que c'est en partie ceci qui m'a fait entrer encore plus facilement dans le film. Je le trouve encore efficace aujourd'hui, 21 ans après pourtant... 21 ans... là je viens de prendre un coup de vieux, je ne vous raconte pas.

Même si nous n'échappons aux éternels clichés des jeunes mâles en quête d'un instant de bonheur avec la gente féminine (l'homosexualité n'est pas présente dans ce film, c'était encore tabou en 1997), c'est pour que chaque (télé)spectateurs se reconnaissent dans un des personnages. Il y a Breitling, surnom de montre de riche car il est toujours bien habillé, propre sur lui. Là aussi, et même si c'était au collège, j'ai connu ce genre d'individu, un peu à part. On croirait qu'ils vont tous les jours à un mariage. C'est un peu le mec propre quoi, qui ne veut que serrer sa camarade de classe.

Johan est le dragueur du groupe, le beau gosse quoi. Il n'hésitera pas à sortir avec sa prof pour avoir de bonne note et aura des idées un peu tordues, du genre « le premier qui serre une meuf se fait payer le petit déj' ». Axel est la tête brûlée. C'est le pote un peu relou qui fait des blagues pas drôle et estime qu'une bonne fête est une fête où on se démonte la tête, quitte à être malade le reste de la nuit. Un comportement que je ne cautionne pas, mais on a tous connu ce pote sympa mais qui est un peu con une fois bourré.

Enfin Arnaud est le poissard du groupe, confondant deux articles, ce qui lui fera perdre sa validation de première année de Droit pour la … troisième fois. Il vit avec une colocataire nymphomane, qui le prend pour son frère (donc pas touche), et a un voisin ancien légionnaire pas très futé mais incroyablement fort (l'excellent Patrick Sébastien, et je ne blague pas en disant cela). Il est en surpoids, donc quand il s'agit de viser une meuf, il n'est pas élitiste, quitte à tenter le coup avec la très pieuse Marie-Odile. Il ne lui arrivera que des crasses durant le film, je n'énumérerai pas tout ici, mais comédie oblige, ça se termine bien.

Si l'action se déroule en milieu universitaire et dans le sud de la France (Aix en Provence), le film s'attarde plutôt sur la nuit suivant le nouvel échec d'Arnaud. Alors que Breitling veut aller à la rave pour draguer sa camarade de classe, Johan a un bon plan, une soirée dans une grande villa. J'ai volontairement oublié le coup de la caisse qu'ils modifieront pour remonter le moral d'Arnaud (c'est la voiture de la mère de celui-ci), car finalement ce n'est pas si drôle, bien que ça aura son importance le long du film. Bon, la fête se passe mal, entre Johan qui retrouve sa prof et essaie de l'esquiver en vain, le coup de la fausse suédoise montrant que si les femmes sont considérées comme presque des « morceau de viande », Dieu merci elles sont plus futées que ce qu'espèrent les garçons. Bref, il est décidé d'aller à la rave. Et en suivant le meneur (j'ai paumé le terme exact pardon), il se trouve qu'il y aura erreur de voiture, et que Arnaud et ses amis mèneront une trentaine de « teufeurs » chez un homme n'ayant rien demandé (Roland Giraud, excellent aussi). Ceci me donnera un fou rire incroyablement stupide quand, appelant la police pour avoir de l'aide, il expliquera qu' « ils ont fait fumé mon Victor. Victor c'est mon chien ». J'avoue, c'est rire de la maltraitance animale et c'est mal, mais c'est dit d'une manière absolument hilarante.

Et ceci n'est qu'une infime partie du film, regorgeant de phrases cultes, jouant sur l'absence totale de chance d'Arnaud, le fait que de toute façon il ne pourra pas trouver l'amour. Il est aussi marrant de voir qu'au moment où Axel et Breitling deviennent poissards (le premier va déclencher une bagarre, tandis que le second essaie de rattraper les traces de vomi sur son costume, à moitié nu dans les toilettes du Pacha club), et bien Arnaud va trouver l'amour, de façon totalement désinvolte en plus, sans trop y croire. Donc quand la chance tourne en faveur d'Arnaud, ce sont ses amis qui deviennent poissards. Mais bon, la situation va à nouveau s'inverser.

Avec l'intervention de Thierry Lhermitte (aussi co-producteur du film avec Louis Becker) en policier ripou, qui va dresser une tonne de contravention. On le retrouvera plus tard face à Roland Giraud qui déposera plainte, mais qui sera difficile à croire. Sans parler du coup du « bon, qui est-ce qui l'a poussé ? », vous comprendrez en voyant le film. Il y a aussi ce passage sympa, à la Faculté, quand on constate que les professeurs et le doyen sont outrés par le gardien « encore une grève ! », et cette phrase d'une prof « attention, il est incontrôlable, il a bousculé monsieur jesépuki ». Alors qu'en même temps les amis essaient de changer les notes d'Arnaud. C'est durant ce passage que le film nous montre une grosse faiblesse. Là c'est mal réalisé, trop lent, on n'angoisse jamais en fait. La scène dure longtemps en plus, et fait perdre son rythme au film, qui était très plaisant jusque là. Seul passage faible du film donc, qui repart de plus belle après.

Vous l'aurez compris, ce film est une comédie française que j'ai adoré il y a une vingtaine d'année, et qui fonctionne encore sur moi. On regrettera l'apologie de la drogue (avec le Patator) et de l'alcool en soirée, l'absence de rôle féminin important qui me fait dire que les femmes peuvent avoir du mal à aimer ce film. Un caractère un peu homophobe avec Georges, l'ancien légionnaire, qui n'arrêtera pas de sortir « t'es pas une pédale » qui risque de mal passer aujourd'hui sachant qu'internet s'offusque du moindre petit truc. Ah, si les femmes ne sont pas représentées dans les rôles principaux, et si les mecs les considèrent souvent comme des morceaux de viande, elles ne se comportent pas comme tel. Au contraire, elles sont intelligentes, se foutent de la gueule des amis, ici il n'y a pas de bimbo sans cervelle. Pire, la future copine d'Arnaud est d'une perfection sidérante. On passera le fait qu'un mec avec son physique et surtout avec une approche aussi pourrie, arrive à plaire à une si jolie fille, mais je pense que c'est possible.

Blindé de moment culte, avec des personnages attachants, qui remémorent aux (télé)spectateurs des sortis entre amis. Avec des phrases qui font mouche, des situations partant dans le « toujours plus », on se demande jusqu'où ça ira. Loin, car on peut aussi y voir rapidement une tentative de suicide pas si anodine, même si, comédie oblige, c'est résolu de façon rapide et drôle. Bref, un film parlant juste de jeunes hommes s'amusant et vivant 48 heures un peu dingues. Je vous le conseille chaudement, j'avais aimé il y a vingt ans, j'adore encore aujourd'hui, à voir et à posséder.

@+

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