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Cultivons la curiosité

Fireworks

Image de www.allocine.fr.

Image de www.allocine.fr.

Hésitant rarement à aller voir un film d'animation Japonaise au cinéma, c'est fort logiquement que je me suis jeté sur ce "Fireworks", quitte à y aller en semaine. Il fut diffusé dans le cadre de la convention Brivoise Japan'Game, qui a lieu tous les 2 ans sur le bassin Ponot. Cherchez pas, c'est en Haute-Loire. Grâce à une association qui se bouge bien niveau diffusion de films, j'ai donc pu le voir, en plus en semaine vers 20h30, et en VOSTFr (vu qu'il n'existe pas de copie cinéma en VF). Si le film de Akiyuki Shinbo et Noboyuki Takeuchi n'a pas comblé les attentes des fans d'animation, je restais curieux de le voir. Surtout que le titre "Uchiage Hanabi" de DAOKO x YONEZU Kenshi m'avait bien plu. Un chara design sympa, une histoire d'amour sur fond de feux d'artifices, non, je ne vois pas ce qui pourrait rendre ce film bof. Mais petite bande annonce avant.

Vidéo de FilmsActu.

Fait marrant, comme à chaque fois que je vois le logo de la Tôhô s'afficher, je pense Gojira. Le mec qui fait des raccourcis dans son cerveau, c'est fou. Donc ce film est fait par le studio Shaft, aucun lien avec le héros de la série étasunienne, pas très connu, pourtant j'avais parlé de deux de leurs production en série animée, à savoir Bakemonogatari et Nisemonogatari. Mais j'ignorai ceci en allant voir ce film. Le côté bizarre et violent des œuvres citées m'aurait permis de ne pas être aussi surpris. Autre point, j'ai beau l'avoir vu sous titré, je n'ai retenu aucun nom. Oui, comme d'habitude, mais bon, passons.

Durant les vacances d'été, les petit.e.s Japonais.es sont obligé.e.s de retourner quelques jours à l'école. Ainsi en août on assiste à la fausse rentrée des collégien.ne.s. Dans une très belle scène de, euh, descente on va dire, on voit le héros, avec ses amis, qui apercevra Nazuna, une collègue de classe, qui fait un truc bizarre dans l'eau (la ville est côtière). Celle ci trouvera un drôle d'objet, qui offrira une dimension surnaturelle au film, ou non. Car il subsiste plusieurs interprétations assez violentes, mais nous verrons ceci un peu plus tard.

Bon, la journée continue, tout ça, on s'emmerde presque, et puis il y a le pari mettant en compétition Nazuna, le héros et son meilleur pote. C'est ce dernier qui gagne (en finissant deuxième derrière la jeune fille) le droit d'accompagner Nazuna aux feux d'artifices prévus le soir même. Cool, il se trouve que le garçon est secrètement amoureux d'elle. Ensuite il y a un débat complétement stupide sur les feux d'artifices, soit disant plats si on les voit de côté. Un débat stérile de collégien qui pourtant aura son importance plus tard.

Là j'avoue que si l'animation est belle, les personnages jolis, on ne prend pas de claque comme chez Hosoda Mamoru, c'est beau mais pas spectaculaire. C'est aussi au début du film que j'ai constaté une forte importance de l'eau, cet élément est partout. La piscine, la mer, l'arrosage, le jet d'eau, à croire que le titre nous ment. Donc, la petite bande se prépare à aller au phare histoire de voir qui a raison pour les feux d'artifices. Certains des collégiens croiseront l'artificier (alcoolique) qui leur mentira en disant que oui, les feux sont plats de côté. Même le serveur se demandera pourquoi il leur a menti.

Lors de l'expédition, un des personnages offrira un moment drôle, avec sac à dos de survie, genre il va faire Koh Lanta ou un truc du genre. C'est un des rares moments drôle, le reste étant sympa mais sans plus. Notre héros se retrouve à jouer aux jeux vidéo avec son meilleur pote, ce dernier n'ayant révélé à personne qu'il avait rencard avec Nazuna. J'ignore pourquoi, la jeunesse quoi. Pire, il se désistera et expédiera le héros chez son père docteur pour qu'il se fasse soigner le talon, provoquant ainsi la rencontre entre lui et Nazuna (cette dernière l'attendant chez lui). Euh, non, ce n'est pas très clair, mais en gros le héros et Nazuna se croise, puis font un brin de chemin ensemble. C'est bizarre car la jeune fille a une valise et semble vouloir fuir. Au coin d'une rue, la mère de celle-ci la forcera (de façon choquante) à revenir à la maison. Nous avions appris plus tôt qu'elle allait déménager le lendemain, quittant un lieu qu'elle aime, même si, dixit sa mère "elle n'a pas d'ami.e.s ici".

Le héros tombe sur l'objet bizarre découvert par Nazuna au début, et, dans un élan de rage, va faire un souhait. C'est là que le film part dans le pseudo fantastique. Grâce à ça, voilà notre héros à la piscine, plus tôt dans la journée, pouvant ainsi gagner la course (toujours deuxième derrière la fille) et donc avoir le rencard. Si il va tenter de cacher ceci à son meilleur ami, notre héros va vite déchanter quand il verra que le feu d'artifice ne se comporte pas normalement, il est plat vu de côté. Là on entre dans une sorte d'"Inception" de Nolan, où la forme des feux permettra de discerner la réalité du faux.

La force du film est de nous faire croire à une histoire façon "La traversée du temps" ou "Your name", sauf qu'en lieu et place du voyage dans le temps (le passé pour être précis), ce sont des dimensions parallèles que l'on nous offre. Vous ne vous êtes jamais posé cette question "Et si...", sans jamais savoir comment les choses auraient tourné, et bien c'est ce que fait ce film. Remontant le temps pour prendre une branche différente, sauf que l'objet magique ne permet pas que de modifier le passé, il change aussi les personnages (un coup le meilleur ami du héros croit que les feux sont ronds, la fois d'après il les croit plats), et la physique aussi, merde, je ne sais pas comment on dit, mais en gros les feux d'artifices changent à chaque fois. On devine donc que le but est de retrouver les feux ronds.

Mais ces passages dans les dimensions parallèles nous donnent des scènes somptueuses. Le train sur l'eau par exemple, les feux de formes improbables, oui, là c'est très joli, tout comme l'eau, impressionnante de beauté. Seulement au niveau du scénario, c'est violent. Nazuna ne pense qu'à fuir, quitte à être hôtesse dans un bar à Tôkyô, et genre elle a 14-15 ans quoi, vous sentez le truc gore ? La mère est présentée comme autoritaire et violente, forçant la spectatrice et le spectateur à prendre parti pour les ados. Si, contrairement à "Colorful", la violence n'est jamais clairement explicite, on en perçoit quelques bribes assez choquantes. Par moment on ne comprend pas les réactions des personnages, et je ne parle même pas des ados arrivant à rattraper un train, euh, bon, oui, pourquoi pas.

J'oubliais, il y a un autre passage drôle, en pleine poursuite, on croisera la professeure et son amant, toute gênée, c'est assez drôle même si on ne pige pas bien pourquoi un des ados débarquent d'en bas de l'écran, enfin bon. En fait, après ces instants assez magiques (la scène sous marine), on tombe sur la fin. Abrupte. Sèche. Violente. C'est cette non réponse qui nous fera poser le plus de questions. C'est délicat de ne pas spoiler, mais combiné au fait que les amoureux ont nagé sous l'eau sans jamais reprendre leur souffle juste avant, il est clair que les dimensions parallèles n'ont jamais existé, et que le personnage principal (attention, c'est une interprétation, pas forcément vrai) est mort. Certainement suicidé suite au départ de son amour de jeunesse. Ainsi le message véhiculé est très beau, toujours révéler ses sentiments, histoire de n'avoir aucun regrets. Après une fois de plus, on peut l'interpréter de différentes manières, mais perso c'est ainsi que j'ai perçu la fin. D'où ce sentiment de violence. La faute à une fin n'expliquant rien, après les plus optimistes sortiront un "mais nan, ils sont partis ensemble à Tôkyô", mais entre le corps retrouvé sur la plage (avec l'objet en main), le côté montée aux cieux à la fin de la scène sous marine, pas mal de choses me font dire cela. Mais on peut aussi juste penser que devant le départ de son amour de jeunesse, le héros a fait un cauchemar et tarde à se réveiller, arrivant plus tard au collège, ça c'est pour le côté optimiste.

Vous le voyez, il existe pas mal d'interprétation du film. En fait, si techniquement c'est joli, rien de foufou non plus, quelques scènes impressionnent, mais le récit déçoit par moment. Pourtant, c'est bien sa fin ouverte qui rend le film sympa. Si nous sommes loin d'un Hosoda, Hara, Kon ou Miyazaki, on reste assez captivé durant les 90 minutes, la fin permet à chacune et chacun de deviner le vrai du faux. Musicalement j'ai été un petit peu déçu de la sous exploitation de "Uchiage Hanabi", je m'attendais à ce que ça fasse comme "Your Name" mais non en fait, du coup on tombe sur un accompagnement anecdotique. On va dire que si vous n'aimez pas l'animation Japonaise, pas la peine de le voir, il y a de meilleures œuvres à voir avant. Les fans peuvent y aller, car ça montre une partie sympa du Japon (purée ça ne veut rien dire), l'histoire laisse libre recourt à son imagination, optimiste ou pessimiste, au choix. Petit problème les personnages ne sont jamais attachants, mais bon, il y a quelques scènes de toute beauté, à réserver aux fans d'animation Japonaise, surtout que les sorties sont peu nombreuses. Je n'ai pas détesté, mais pas aimé non plus, sympa.

@+

Vidéo de daoko_jap.

Le ticket.

Le ticket.

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