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Cultivons la curiosité

À toute épreuve

À toute épreuve

Quoi de mieux qu'un mercredi férié pour parler d'un film envoyant du lourd ? Quoi de mieux qu'un mercredi férié débutant le mois qui verra le Festival de Cannes attirer toute l'attention des grands écrans ? Bon, ça ne veut rien dire, mais on fait comme. Alors quoi de mieux qu'un mercredi férié pour lancer un mois spécial sur Ashou ? Rien. C'est pour cela que nous allons voir un film par jour, ce tout le long du mois de mai, avec toujours le dernier mercredi du mois et sa double séance. Du coup nous partons là pour 32 films. Le plus drôle étant que l'on débutera Juin avec une semaine spéciale, mais nous n'y sommes pas encore.

Un mois spécial cinéma, car ce sont les chroniques les plus aisées à faire je pense. Pas forcément les meilleures. Mais j'aime bien les faire. Ici, nous verrons des films normalement cultes. Je dis ça car il y en a que je n'ai jamais vu dans le lot. Dont ce "À toute épreuve" dont on préférera son titre original "Hard Boiled". Signifiant "Dur à cuire". C'est sûr que ça pète moins sur une affiche. Celle-ci voit Chow Yun-Fat avec un shotgun et un bébé... oui, bon, d'accord. Ceci verra son explication à la fin du film, mais sachez, spoiler, qu'on ne voit jamais Chow Yun-Fat habillé ainsi, avec un shotgun et un bébé. Mensonge. Ce qui est dommage avec cette affiche, c'est qu'on à l'impression de voir un film de série B.

Sauf que ce ne sera pas le cas. En 1992, John Woo est un réalisateur célèbre à Hong-Kong, où il enchaîne les films, souvent musclés, et offrant déjà des scènes iconiques. "The Killer", "Une balle dans la tête", le diptyque "Le syndicat du crime", sont autant de films à avoir vu. Marrant, à part le premier cité, je n'en ai vu aucun. Et encore, je ne me souviens plus trop de "The Killer". "Hard Boiled" est le dernier que John Woo réalisera pour Hong-Kong avant son départ pour les U.S.A., qui eu lieu en 1992 donc. Plongeons donc dans cette univers assez sombre de la police et de la mafia Chinoise, ou de Hong-Kong, cette dernière n'étant pas encore retro-cédée contrairement à ce que dit le dos de la jaquette. C'est parti pour 2 heures d'action folle.

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Bon, alors c'est hyper bizarre, j'ai bien suivi le film, et jamais il n'est question de rétrocession, mais bon, peut importe. Je crois aussi que les sous-titres sont à la ramasse, avec des prénoms et des noms que les Français.es pourront comprendre, Tony, Johnny, etc... enfin bon, là aussi on passera, pour nous attarder sur le scénario. En fait c'est juste la police qui lutte contre la mafia locale, menée par Hoi, mais qui verra Wong prendre le pouvoir des pas gentils.

Non, j'explique mal. Il y est question de trafic d'arme. Que l'inspecteur Tequila, que l'on découvre en train de boire cette boisson puis d'enchaîner un air Jazz à la clarinette, tel un petit Christian Morin de Canton... je m'égare. Tequila est un inspecteur nerveux de la gâchette. Il a pourtant la réputation de ne pas gâcher ses balles. C'est un pro du gun, et possède un Magnum. Pas la glace hein, non, le flingue. Il fera un peu penser à Ryo Saeba de "City Hunter" par moment. Non, il n'est pas pervers, mais sait viser comme personne.

Seulement, lors d'une tentative de prendre en flag des trafiquants, ça tourne mal. Tequila voit une grande partie de son escouade tuée, et pire, son meilleur poto, roi de la batterie, se fait descendre à coup de Uzi sous ses yeux. Dès lors, ce sera Tequila contre Wong, et l'inspecteur fera tout pour trouver l'entrepôt d'arme du mafieux. Ce que je ne dis pas, c'est que le supérieur de Tequila ne voit pas d'un bon œil les dégâts causés par son inspecteur. Et qu'en plus il doit protéger une taupe en infiltration chez Wong.

Là on découvre Tony, contraint de commettre des actes abjects afin de se rapprocher de Wong. Au début il va devoir affronter un Tequila qui a dû voir un peu trop "Rambo" et ses suites. L'inspecteur est parti seul, afin de voir la passe d'arme entre Wong et Hoi, et le mec, il en profitera pour débarquer tel un cheveu sur la soupe, pour bien montrer à Wong qu'il ne le lâchera pas.

Non, mais j'explique mal aussi. Mais sachez que Tequila et Tony vont finir par s'allier pour découvrir la cachette des armes, qui se situe.. spoiler, dans la morgue d'un hôpital contrôlé par Wong. Le merdier, je ne vous raconte pas. Mais pour en arriver là, on aura bouffé une quantité astronomique de gunfight stylé. J'vous raconte pas. C'est le genre de scènes qui se vivent. Et si le film débute de façon calme par un air de Jazz, très vite on sent la tension monter dans ce restaurant où tout le monde emmène son oiseau... non, ce n'est pas sexiste, oiseau n'est pas un nom machiste pour dire femme, mais bien oiseau. Les mecs ont des oiseaux en cage. Je n'ai pas compris l'intérêt, mais passons.

Car ça va péter, et quand ça part, chez John Woo, ça part. Pfiou. Par où débuter. Entre les sauts en tirant avec 2 pistolets dans les mains, les tables qui volent, les trucs aussi, les rambardes qui deviennent un moyen facile de descendre les escaliers, les réflexes mis à dure épreuve, les ralentis qui viennent toujours au bon moment pour augmenter l'intensité dramatique ou rendre charismatique le personnage principal. Bref, un exemple même de mise en scène de fusillade, et je ne vous parle pas de ces travelling, de cette caméra qui se déplace sur le lieu de la fusillade et qui semble fluide. Argh. À la fin, dans l'hôpital, ça sera d'une intensité incroyable, magnifique, stressante et somptueuse à la fois. Bref, je n'ai pas les mots pour dire à quel point, en terme de scènes d'action, ce film est un exemple époustouflant.

On aura des scènes plus calmes, presque comiques, quand on voit Tequila essayer de reconquérir sa belle, sa cheffe en plus. Mais au final, ce qui ressort du film reste l'action. Pourtant, les interactions entre les personnages sont excellentes. Ainsi, au début, on ne comprend pas bien ce Tony (Tony Leung excellent), mais on découvre qu'il est une taupe. Et là les films "Infernal Affairs" devraient vous revenir en tête si vous les avez vus (ou "Les Infiltrés" aussi). En ça le scénario est loin d'être stupide, et les enchaînements sont logiques. Même si en fait on se retrouve avec une structure vidéoludique. Le Boss, le semi-Boss, les niveaux, sans parler des ennemis qui arrivent en nombre, aussi bien dans l'entrepôt que lors de la scène hallucinante de l'hôpital.

Celle-ci clôt le film et fonctionne en plusieurs étapes. La découverte, l'infiltration, on verra aussi une partie horreur avec Mad Dog égorgeant un personnage et laissant une gerbe de sang derrière lui. Ensuite arrive la tentative d'effraction des policiers, qui galèrent un peu à rentrer dans la cache d'arme de la morgue. Arrive le semi-boss, premier affrontement avec Mad Dog. Puis piège, sortie discrète avec du TNT, et là on part dans un délire d'action barge. Tony et Tequila vont devoir affronter une mini armée, sauver des otages (ou non), essayer de vaincre ce semi-boss qu'est Mad Dog, avec traversée de vitres, digne d'un "Metal Gear Solid", du moins j'y ai vu une scène de MGS ici. Pfiou. Les ennemis ne cessent d'arriver vers les héros, contraint de s'épauler.

Arrive aussi ce passage assez con mais iconique, du sauvetage des bébés. On ne comprend pas bien ce qu'a voulu dire John Woo en insistant sur les bébi, je crois que j'ai entendu ça, bébi. Ou bibi, je ne sais plus trop en fait. Bref, le réalisateur a voulu dire une chose, une question de transmission, je ne sais pas, car il insiste bien sur ces bébés. J'vous ai pas dit, mais évidemment ça pète dans tous les sens, les flics sont débordés dehors, le SWAT local se fait dézinguer, et au milieu de ce chaos nos deux héros ne pensent qu'à buter Wong.

Argh, quand je repense à ce passage de l'hôpital, j'en frissonne. Tout y est parfait, ça coupe le souffle, et même si ça paraît gros (le saut du premier étage aidé par du câble électrique....), putain c'est kiffant. Mais ouais, ça pète de partout, il y a aussi de l'émotion à la fin, de la surprise aussi. Le côté classe de la réalisation de John Woo fait qu'à travers des effets réels (les explosions sont vraies et impressionnent), on a droit à des visions, des gestes, qui rendent ce que l'on voit classe. Je ne trouve pas les mots en vérité. Quand ils sortent de la morgue de façon discrète (en fait ils font péter le mur avec de la TNT), et qu'ils se servent des plateaux comme supports pour glisser, ou alors le brancard, ou le fait qu'ils passent sous les tables, ou l'effet domino à la fin pour mieux buter les méchants, arrgggggggggggh, non mais c'est superbe.

Oui, bon, d'accord, je n'arrive pas bien à vous faire ressentir ce que j'ai ressenti en voyant ce film. Un des films d'action les plus dingue que j'ai vu. De toute ma vie. Cette action réelle, ces passages charismatiques, ces mouvements, ces fusillades qui n'en finissent pas. Cette façon de mettre en scène qui nous plonge dans l'action et qui nous fera bien stresser. Putain. Quel pied. J'ai adoré. Surtout qu'il y a des passages un peu plus tranquilles, qui permettent de retrouver un second souffle. Mais entre le restaurant presque introductif, l'entrepôt où Hoi et Wong s'affrontent, et surtout l'hôpital. La vache. Rien qu'une de ces scènes aurait suffit à rendre le film excellent, alors en voir 3 dans le même film, quelle folie. Il y a aussi le bateau, mais elle est plus courte.

Bref, un film culte, mais genre giga culte, à voir obligatoirement, à posséder aussi bien entendu. Si vous avez aimé sa suite en jeu vidéo, nommée "Stranglehold", vous adorerez le film. Non mais il a 27 ans, c'est incroyable. Pourtant il est d'une efficacité impressionnante. Les scènes d'action vous feront oublier une photographie digne de la télévision (trop claire je trouve), et cette mise en scène puissante, intégrant la spectatrice et le spectateur dans la fusillade, vous fera oublier le fait que ce que vous voyez est un peu too much. Un film sublime, qui débute parfaitement ce mois spécial, j'ai adoré.

@+

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A
mafia Chinoise<br /> <br /> Les Chinois ont inventé la "mafia". En Chine, on parle des "triades". Au Japon des yakuzas. Donc on devrait les triades italiennes. Voilà voilà...
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