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Cultivons la curiosité

Alice in Borderland - Tome 18

Alice in Borderland - Tome 18

Débutée en novembre 2010 et finie en mars 2016, "Alice in Borderland" n'aura vu son aura devenir importante qu'à la suite de la série diffusée sur Netflix. Ainsi, entre décembre 2020 et décembre 2022, ce furent 16 épisodes produits qui adaptèrent brillamment les 18 tomes du manga de ASÔ Haro. Puisque nous sommes dans les dates, sachez que le premier tome relié date de avril 2011 au Japon, de juin 2013 en France. En effet, au pays du Soleil levant le manga a été prépublié dans le Shônen Sunday Super puis le Weekly Shônen Sunday. Ce qui explique une différence de premières dates.

 

Allez, j'en termine avec les dates sur la parution du dernier tome, le dix-huitième, que nous allons traiter aujourd'hui, avril 2016 au Japon, et juillet 2017 pour la version française éditée chez Delcourt/Tonkam. Et voilà. C'était bien hein ? Vous pouvez retourner à la dure réalité de votre quotidien. Bon, niveau introduction, c'est horrible, et si vous êtes encore là, félicitations, car nous allons voir que ce tome est le plus riche en émotions de la série.

 

Après avoir joué 2 parties de Croquet, il n'en reste plus qu'une, qu'importe le résultat, pour que Alice et Usagi vainquent la Dame de Cœur et permettent ainsi de stopper ce jeu mortel qui a lieu à Borderland. Seulement, la recherche de réponses de Alice ralenti un peu la partie, et il se trouve que les dires perturbants de la Dame de Cœur, vont mener notre héros dans les tréfonds de sa psyché. Ce qui ne veut rien dire. Mais disons qu'insérer dans le thé une drogue qui annihile toute volonté de vivre, c'est une excellente stratégie. Surtout qu'elle va vraiment se jouer des attentes de Alice afin de mieux le manipuler.

 

Comme prévu, si vous avez vu la saison 2 de la série, la révélation ne vous surprendra pas. Seulement, il me semble que notre héros va vraiment s'enfoncer dans les tréfonds de son âme. Et sombrer, sombrer comme vous ne verrez jamais personne sombrer. Au point de revoir tous les moments violents de sa vie. Son sentiment d'inutilité. Lui qui était si sûr de lui est désormais contraint de lutter contre le médicament prodigué dans le thé par l'adversaire de notre duo, qui s'avère être une docteure en psychiatrie il me semble.

 

Alors, ce tome est fortement déconseillé aux personnes dépressives et suicidaires. Il risque de toucher un point très sensible, et même si le résultat est positif, je trouve que ASÔ va très très loin dans la psyché de son personnage principal. Au point que le récit combiné à son petit mot disponible en début de manga font froid dans le dos. On peut penser (à tort ou à raison) que le mangaka a un peu mis de son expérience personnelle en Alice. Et c'est impressionnant à quel point ceci est retranscrit. En tout cas, la lecture de ce tome ne laissera personne indifférent.

 

Si ce tome n'est déjà pas assez impressionnant, l'ultime chapitre (qui arrive après le chapitre explicatif, lui même suivant le chapitre "Joker") s'avère larmoyant. Non pas parce que l'on quitte les personnages, mais pour ce côté échantillonnage de la population. Dites vous que le Covid-19 n'était pas passé, et que ASÔ nous montre une société pourtant déboussolée, presque en train de s'effondrer. Tout du moins c'est ce qui est dit, que le taux de suicide est élevé, l'économie peine à redémarrer. Avant qu'une journaliste ne décide tout simplement de poser une question banale et pourtant complexe à des personnes dans la rue.

 

Les réponses sont variées, entre l'indifférence, la peur, la franchise, la simplicité, la plus grande complexité, on constate que l'Humain est divers. On y trouve des réponses directes, parfois violentes. Et dans ces 17 pages nous offrant 3 réponses à chaque fois, vous devriez y trouver la vôtre. Tout ceci pour offrir une magnifique conclusion, nettement moins vague que celle de la série Netflix (qui à priori aura une troisième saison).

 

Ode somptueuse à la vie, "Alice in Borderland" ne nous explique pas forcément la mécanique qui a provoqué Borderland, disons qu'il n'y a rien de scientifique malgré une tentative d'explication de la part de 2 personnages. Mais on perçoit aisément comment une personne peut se retrouver au trente-sixième dessous. Une sensation retranscrite de façon effrayante, limite réaliste. On peut se voir en Alice lorsque nous avons des moments "sans". La fin soulage et permet même de se rendre compte que le manga traite d'énormément de problèmes de notre société. Même en 2024. Le suicide, le rejet sociétale, la pression familiale. La volonté de se vivre, de se battre pour avancer. Il y a aussi une évocation de la psychologie et du monde médical.

 

ASÔ a réussi quelque chose de marquant, qui offre pour l'instant une meilleure fin que la série (qui était pourtant très bonne malgré la dernière image). Ce n'est clairement pas un manga à mettre entre toutes les mains. Il est violent dans son dessin, mais aussi à travers son récit. Il peut faire ressortir de vieux "démons", je ne sais pas trop comment l'expliquer. Alors qu'il fait l'apologie de la vie, tout simplement, qu'importe qu'elle soit difficile ou non. Un manga exemplaire sur le traitement psychologique des personnages, mais pouvant être choquant. J'ai adoré, du début à la fin.

 

@+

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