Balle Perdue

Lorsque j'ai pris Netflix, au début de cette année 2022, quelques films me paraissaient très attractifs. "6 Underground", un Michael Bay inédit au cinéma, ou ce petit film français, "Balle Perdue". Je n'ai jamais vraiment pris le temps qu'il fallait pour passer 90 minutes d'action, avec des automobiles bien de chez nous. Ce n'est que la sortie de sa suite qui me donnera envie de voir ce long métrage inédit sur la plateforme de diffusion en ligne, réalisé et scénarisé par Guillaume Pierret.

C'est ainsi qu'à un mois de Noël, nous allons voir ce que donne cette production sans réelle grande prétention. Juste avec pour but de nous divertir pendant 1h33, en nous contant l'histoire assez extraordinaire de Nino. Mais nous allons voir tout ceci après la bande annonce.

Vidéo de Netflix France

Alors, bon, la bande annonce est sympathique. Mais comme la plupart des films français, elle montre (et révèle) les meilleurs moments. Avant toute chose, commençons avec l'introduction. Nino (Alban Lenoir) et Quentin (Rod Paradot) vont braquer une bijouterie, de façon surprenante. Une Clio 2 phase 2, modifiée car possédant un châssis renforcé et surtout un moteur de Lamborghini à l'arrière, va servir de bélier. Un peu trop efficace le truc, nos deux braqueurs traverseront tout l'immeuble, laissant un trou béant depuis leur point de départ.

Nino est coincé est sera donc arrêté par la Police. Minimum 2 ans de prison à tirer si j'ai bien compris. Seulement Charas (Ramzy Bedia) a peut-être moyen de raccourcir ceci. Connaissant sa grande connaissance en mécanique et carrosserie, il veut que Nino conçoive les futures voitures anti Go Fast de la Police. Et ceci va fonctionner.

Comme en témoigne une des rares scènes de course poursuite, où l'on découvre Julia (Stéfi Celma), Areski (Nicolas Duvauchelle) et Marco (Sébastien Lalanne), qui complètent l'équipe et arrêtent de façon abrupte un Go Fast. Je vous rappelle qu'un Go Fast est une voiture lourdement chargée en drogue, qui part de l'Espagne et remonte souvent vers la région parisienne. Les hommes en charge de la cargaison ont pour ordre de ne jamais s'arrêter. Je vous conseille l'excellent film "Go Fast" de Olivier Van Hoofstadt avec Roschdy Zem sorti en 2007 soit dit au passage.

Ces saisies sont belles, mais Charas sent un truc bizarre, comme si c'étaient des leurres, et que le gros du trafic leur passait sous le nez. Il veut remonter au sommet, et obtient un indice qui va faire que Nino va le mener vers Quentin. Seulement ce dernier est en effet sous le joug de mecs pas très sympathiques. Pire, on va découvrir que des policiers sont impliqués dans le trafic, et Nino va dès lors devoir fuir pour prouver son innocence, car ces flics l'impliquent dans le trafic, mais pas que (je vous laisse découvrir quoi).

Non sans passer par un commissariat, duquel il s'échappera de façon ultra spectaculaire, dans une scène d'action à mains nues, qui est longue, et fait mal, vraiment mal. On perçoit que Alban Lenoir est un ancien cascadeur, et la mise en scène participe au ressenti des coups portés. Je ne vais pas aller jusqu'à vous raconter la fin, mais notre héros aura bien du mal à prouver son innocence, et offrira une scène finale assez dingue, qui est la seule vraie grosse course poursuite du film.

Et c'est là le petit souci. Il est survendu. Comme un gros film d'action où les voitures se rentrent dedans, avec de la vraie tôle froissée. Si les effets sont "naturels", ou "réalistes" (pas ou peu d'images de synthèse ici), on tombe surtout sur un polar possédant de l'action. Cette action est plus effective à travers des combats au corps à corps, qui eux, sont ultra efficaces. Ce n'est pas que les 2 courses poursuites présentes ici soient mauvaises, juste elles sont peu nombreuses, et la première ne dure pas assez longtemps pour bien savourer ce que l'on voit.

Le cast fonctionne moyennement bien. Ramzy Bedia est impeccable, tout comme Stéfi Celma. Après, c'est discutable. Alban Lenoir joue son rôle de mec taciturne, qui par moment ressent de fortes émotions, et il se débrouille bien. Tout comme Nicolas Duvauchelle. Mais le reste, c'est assez mou. Déjà, j'ai un soucis personnel (mais pas contre lui) avec Sébastien Lalanne, à chaque fois que quelqu'un va mentir, je crois qu'il va se raidir comme son personnage, Doug, dans "Hero Corp". Donc je n'arrive pas à le prendre au sérieux.

Je trouve que le duo de bandits (on va dire), Jacques (Patrick Médioni) et Jeff je crois (Alexandre Philip), ne fonctionne pas du tout. Et que dire de la cheffe de la Police, Moss (Pascale Arbillot) ? Assez clichée je trouve. Bref, ceci nous offre une ambiance assez bizarre, avec pas mal de passages mous. Franchement, la scène de la prison est une plaie à voir. C'est lent, peu passionnant, et ça montre que certains passages tendus vont être mal mis en scène et mal dirigés.

Au final, il en ressort du bon, mais pas de l'excellent. Je m'attendais à voir un truc bien bourrin, bien con, et en fait c'est un épisode de "Julie Lescaut" avec de belles scènes d'action. Ceci n'est pas dit méchamment, c'est juste que l'on sent que c'est français à travers la mollesse de certains dialogues. Mais, ce qui rattrape le film, ce sont les scènes de combats à mains nues absolument dingues. Et la scène de course poursuite finale. Et rien que pour ça, même juste pour la scène du commissariat en vérité, le film vaut le coup d'être vu.

Même si je suis moins enthousiasme, je verrai tout de même la suite, dont on parlera bientôt ici. En attendant, voici un film français, qui est un peu mou dans ses dialogues, mais offre de l'action à l'ancienne, spectaculaire sans en faire trop. Dont le scénario ne surprendra personne. Mais qui est à voir. J'ai passé un bon moment devant, mais je m'attendais à beaucoup mieux.

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