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Cultivons la curiosité

Creepshow (1982)

Creepshow (1982)

Retour dans notre sélection horrifique pour célébrer octobre. Cette fois-ci c'est particulier. D'une part car le film réunit de grands noms de l'horreur. Qu'il se base sur un des pilier du comics book. Et qu'en plus il est sorti l'année de naissance de votre serviteur. Tout ceci combiné, fait que forcément, c'est un grand film. Non. Mais il a une aura de film culte qui intrigue. Seulement, l'obtenir ou le voir peut être difficile. Ainsi le DVD ici présent, disponible depuis 2001, se négocie à des prix proches du neuf de l'époque, voire plus.

Ceci explique pourquoi je n'ai jamais vu ce film en fait. Certes, je m'intéressais à l'horreur et son cinéma lors de sa sortie DVD, quoique c'était plutôt 1 ou 2 ans après, mais quand je vais citer les personnes responsables de cette adaptation, j'avoue que j'aurais dû le voir bien avant 2022.

Car oui, "Creepshow" de 1982 (vu qu'il existe aussi une série de 2019) est l'adaptation des EC Comics. Qui révolutionnèrent la bande dessinée étasunienne dans les années 50. Après, dans un bonus du DVD une personne nous indique même que c'est carrément le comics book tel que nous le connaissons qui trouvera ses racines dans ces BD.

Les années 50 n'étaient pas facile. Sexisme, autorité, et j'oublie plein d'autres choses, font que la famille parfaite était blanche, composée d'une maman au foyer, d'un papa travailleur, et d'un ou plusieurs enfants sages. Il fallait bien éduquer ce petit monde, et l'arrivée de bande dessinée horrifique ne se vit pas d'un très bon œil de la part des darons conservateurs et autoritaires. Je ne vais pas faire l'historique des EC Comcis, car je n'y connais rien. Ce sont des BD pas très chères qui se composent de plusieurs petites histoires capables de faire frissonner lecteurs et lectrices.

Un lectorat dont font partie George A. Romero et Stephen King. Forcément, quand ils se rencontrent pour éventuellement adapter au cinéma "Salem", une amitié se créée. Le film était bien trop délicat à adapter, et se transforma en mini série télé chapeautée par Tobe Hooper (oui oui, le monsieur de "Massacre à la tronçonneuse"). Seulement, si le premier roman de Stephen King était trop long à adapter au cinéma, un format parfait existait. Le film à sketchs.

Plus précisément le film à sketchs horrifiques. Une fois de plus dans les bonus du DVD on nous indique que ce fût délicat à faire passer auprès de la Warner Bros. qui avait peur des précédents échecs de films britanniques du même genre. Sauf qu'ici, c'était sous la forme d'un EC Comics, comme si les jeunes George et Stephen entamaient la lecture d'un numéro de leur BD préférée, pour la finir 2 heures plus tard. De plus, Stephen King se chargerait de l'écriture du scénario, et George A. Romero de la réalisation. Et c'est ainsi que "Creepshow" vit le jour en 1982. Bande annonce en version française d'un film que j'ai vu en version originale sous titrée en français.

Vidéo de Otto Rivers

Tout débute par un petit garçon, Billy (Joe King, oui oui, le fils de Stephen), qui subit le courroux de son père Stan (Tom Atkins). Ce dernier n'aime pas les lectures de sa progéniture. La BD mérite juste d'être considérée comme un déchet. La mère (Iva Jean Saraceni) ne peut rien faire pour calmer cet homme autoritaire, cliché du daron des années 50-70.

Seulement, alors que Billy est puni dans sa chambre, un étrange être décharné semble être invoqué à la fenêtre de sa chambre. L'occasion de passer des phases "réelles" en phases dessinées de fort belle manière. Le rappel du support original est parfaitement intégré, et ne choque pas, même 40 ans plus tard.

Ce sont donc 5 histoires qui vont s'enchaîner. Dont un sombre passé familial qui permettra de voir Ed Harris. Ce segment est assez mou au début, mais joue parfaitement la surprise lorsque le fantastique intervient. Le costume est juste exceptionnel, vous pouvez le voir dans la bande annonce d'ailleurs. Viendra ensuite Stephen King acteur, qui donnera vie à Jordy Verrill, victime d'une plante extra-terrestre. Ici, il n'y a pas grand chose d'horrifique, le jeu de King est exagéré, et on frôle la comédie par moment. Pire, les EC Comics se vantent d'offrir une morale qui va à l'opposé de ce que l'on pourrait penser. Ici, honnêtement, à part le fait que la plante va envahir la Terre, donc peut-être une morale écologiste, je ne trouve rien.

L'histoire du milieu fait plus penser à un épisode de "Au delà du réel" (lui-même inspiré de "La Quatrième dimension"). Pas de fantastique, ah. Si. Oui. Disons que le début est lent, on y trouve un Leslie Nielsen sérieux et dangereux, ce qui étonne. Il va se venger de l'adultère de sa femme en jouant à un jeu macabre avec le couple d'amants. Prémices de la télé réalité d'ailleurs, devant le côté sadique et voyeur de Richard Vickers (Leslie Nielsen donc). Mais là on trouve une morale qui est brillante et nous place du côté des bourreaux de la dernière victime. C'est un peu mou au début, mais le final est très bon.

Arrive le segment le plus intéressant selon moi. Celui qui comporte le plus d'acteurs et actrices d'ailleurs. Henry (Hal Holbrook) est un professeur dans une université. Lors d'une réception, on constate que sa femme Wilma (Adrienne Barbeau), qui préfère être nommée Billie, est lourde et castratrice. Henry pense souvent à l'assassiner devant le fait qu'elle est étouffante. En parallèle, Dexter (Fritz Weaver), collègue de Henry, va aider Mike (Don Keefer), concierge de l'université, à vérifier le contenu d'une étrange caisse datant du XIXè siècle il me semble.

Cette caisse semble renfermer un être vivant. Qui va semer la terreur sur Dexter, assassinant quiconque s'en approche trop. La tension est palpable, la bête effrayante, mise en avant en restant dans l'ombre, et là on trouve une vraie morale finale digne de "Les contes de la crypte". C'est mon passage favori du film, le plus captivant, le plus stressant, le mieux mit en scène selon moi. À voir impérativement.

La dernière histoire est décevante, sauf si vous haïssez les cafards. On devine que Upson (E. G. Marshall) est un être détestable, qui n'aime pas la saleté, et vit enfermé dans sa salle blanche en contrôlant tout ce qu'il y a à l'extérieur via son téléphone. Seulement il lutte contre un cafard, qui va rapidement le dépasser en appelant ses copains. Honnêtement, on devine que Upson est en fait enfermé dans un asile de fou et que l'histoire qu'il se crée le mènera à sa perte. Le segment reste intéressant à voir, mais plus faible que le reste du film.

Au final, on obtient une conclusion en revenant voir Billie et sa famille, avec l'occasion de voir Tom Savini en éboueur (il est responsable des effets spéciaux magnifiques du film). Avec une énième morale, dont on aura pu observer un indice lors des changements de segments, vu qu'ils se font sous la forme d'un comics dont on tourne les pages.

J'estime que le film est très bon. Propre. Et offre des moments qui font sursauter ou provoque parfois une belle angoisse. Seulement, dire qu'il fait peur tout du long est faux. Je repense à l'histoire avec Leslie Nielsen, qui ne fait jamais peur, même avec sa conclusion fantastique. C'est aussi un peu le but des EC Comics, ne pas forcément effrayer à tout prix, mais donner de l'empathie à des personnes (ou choses) monstrueuses. Le coup de la caisse est le plus bel exemple, vous comprendrez pourquoi en le regardant.

J'ai passé deux excellentes heures, que l'on pourra découper en 5 fois, les histoires n'ayant pas de liens entre elles, hormis les superbes passages animés qui font la jonction. Punaise, j'ai oublié une chose. Une chose vitale de ce film. Une chose qui donne l'identité à "Creepshow" et fait monter le stress. La musique. John Harrison arrive à créer de la tension alors qu'à l'écran on ne ressent rien. Cette musique vous hantera. Elle est parfaite pour ce genre de film. Je vous assure. Ça m'a tellement marqué que j'ai failli oublié d'en parler.

"Creepshow" est un film à réserver aux fans d'horreur, qui ne se chieront pas dessus, mais auront des belles sensations, à la fois comiques et horrifiques. Le film est certes marquant, mais pas archi fou non plus. Il est efficace et est effectivement à voir. Vision que j'ai apprécié.

@+

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