Game of Thrones - Saison 05

S'achevant de façon plutôt sobre, comprenez par là sans immense cliffangher, la saison 4 de "Game of Thrones" avait atteint un rythme très bon. Avec un pénultième épisode offrant une bataille mémorable. Cette saison 5 va donc se charger, à travers ses 10 épisodes de 50 à 60 minutes, de développer certaines intrigues. Daenerys (Emilia Clarke) arrivera-t-elle à se remettre de la trahison d'un de ses plus fidèles lieutenant, tout en remettant de l'ordre à Meereen. Jon Snow (Kit Harrington) s'en sortira-t-il dans le nord ? Tyrion Lannister (Peter Dinklage) sera-t-il enfin tranquille après avoir frôlé la mort ? Bref, pas mal de réponses seront offertes dans cette saison, mais aussi, beaucoup de questions vont intervenir lors de l'épisode 10. Bande annonce.

Vidéo de Trône de Fer

Si vous n'avez pas vu la saison 4, il risque d'y avoir de nombreuses révélations dans cette chronique. Car, comment évoquer les difficultés de Daenerys, sans parler de l'éviction de Jorah (Iain Glein) ? Ou alors (et surtout), comment évoquer le nouvel équilibre à la lutte pour le fameux trône de fer, sans parler du parricide de Tyrion sur Tywin (Charles Dance) ? Ce qui va pousser Jaime Lannister (Nikolaj Coster-Waldau) à aider son petit frère à s'échapper avec l'aide de Varys (Conleth Hill). Bon, en fait techniquement c'est faut ce que je viens de dire, vu que c'est suite à un autre décès que j'évoque juste en dessous que Jaime aide Tyrion.

Si la mort de Tywin rebat les cartes, n'oublions pas qu'elle intervient à la suite de l'assassinat de l'insupportable Joffrey (Jack Gleeson). Vraie grosse surprise de la saison 4, ceci donnera le trône à Tommen (Dean-Charles Chapman), avec toujours Margaery Tyrell (Natalie Dormer) à l'affût pour rester Reine. Ce qui évidemment déplait fortement à Cersei (Lena Headey). Cette dernière, pour évincer la future femme de son fils (qui est Tommen), va prendre un risque. Un énorme risque. Donner de l'importance à une nouvelle religion, menée par le Grand Moineau (Jonathan Pryce).

Enfin bon, si le plan de Cersei est plutôt bon, il pourrait se retourner contre elle, et ce, afin de nous offrir une scène très violente lors de l'épisode 10. Donc, comme il y a une galerie de personnages impressionnante, il paraît difficile d'en faire le tour. Sansa Stark (Sophie Turner) regagnant son nord natal, mais qui pourrait bien fuir un funeste destin (elle est condamnée à mort par Cersei qui est persuadée qu'elle a empoisonné Joffrey), pour une vie guère meilleure. En effet, Littlefinger (Aidan Gillen) est bien mignon, il a sauvé Sansa, c'est sympa, sauf que c'est pour faire une alliance avec les Bolton.

Alors, les Bolton sont en quelques sortes les nouveaux souverains du nord après les noces pourpres. Si vous connaissez la série, vous comprenez pourquoi Sansa ne veut pas du bâtard Ramsay (Iwan Rheon), récemment intronisé comme fils légitime de Roose Bolton (Michael McElhatton), comme époux. D'ailleurs, quitte à parler des Stark, Arya va vivre une aventure quelque peu déconcertante. Elle retrouvera l'apôtre du Dieu des Mille visages, Jaqen H'ghar (Tom Wlaschiha), et va devoir passer des épreuves pour perdre son identité.

Sinon, en terme d'aventure et d'action, on retrouve le lot habituel de la série. Quoique les batailles sont moins épiques que l'épisode 9 de la saison précédente. Il faut dire que les instants de bravoure sont plus étalés le long des 10 épisodes. Que dire de la rébellion, que dis-je, des multiples rébellions à Meereen ? Qui impliquent pas mal d'acteurs et actrices. Il y a une baston finale à Winterfell, mais malheureusement en plan large, qui montre que le budget avait été utilisé avant. Après, reconnaissons que la tentative de Jon Snow de rallier les Sauvageons à la Garde de Nuit, se solde par une immense attaque des Marcheurs Blancs. Ce qui est LA grosse scène d'action de cette saison.

Une scène qui arrive à l'épisode 8, ce qui met à mal ma théorie qui voulait que le pénultième épisode d'une saison offrait une grosse bataille. Sauf que je trouve que l'épisode 10 n'est pas vraiment un épisode normal. Servant plus d’apéritif à ce que sera la saison 6, on y retrouve tous les personnages survivants, et les scénaristes les mettent dans une mauvaise posture, créant ainsi presque une dizaine de cliffangher. Si la saison 4 avait été sobre sur ce procédé, ici, il y a beaucoup d'abus. Oui, ça fait avancer l'histoire, en tuant un personnage important, en en humiliant un autre, en rendant quelqu'un d'autre non voyant/e. Oui, la dernière image vient ajouter un énième cliffangher dans cette avalanche de récits suspendus.

Oui ça me paraît inutile, mais heureusement, aujourd'hui, pas besoin d'attendre 10 mois pour voir le début de la saison 6. Le dernier épisode de la saison 5 étant diffusé le 14 juin 2015, tandis que sa suite le sera le 24 avril 2016. Après, c'est clairement la seule fausse note. Ah, et un effet spécial pas très réussi concernant la fuite de Daenerys, surtout qu'ils insistent sur l'aspect solennel de la scène en prenant bien le temps, ce qui permet de bien voir le fond vert.

Donc, au final, une saison riche en histoires, avec un -s. Une fois de plus, "Game of Thrones" n'est pas une série que l'on peut prendre en plein milieu de la diffusion (en esquivant des saisons), et encore moins en milieu de saison. C'est là son seul défaut majeur. Nous en sommes à l'épisode 50 quand cette saison s'achève, et il vaut mieux avoir vu tous les épisodes. Sans quoi on ne comprend rien. Pourtant, malgré la grande quantité de lieux, de personnages, d'interactions, tout est parfaitement amené, ce qui fait que l'on a le temps d'enregistrer les noms, les caractères, et de comprendre les enjeux.

Bref, on passera sur l'épisode 10 (pourtant indispensable pour comprendre la saison 6) qui offre un enchaînement de cliffangher ultra frustrants, pour se concentrer sur la qualité de la direction artistique, de la distribution, et même de la réalisation. "Game of Thrones" est définitivement une immense série, qui redéfinit totalement la façon dont une histoire est racontée. On frôle le niveau cinématographique par moment, et c'est donc une sacrée performance. J'ai adoré.

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