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Cultivons la curiosité

Moonraker

Moonraker

C'est à l'aube des années 80 que James Bond livre une de ses nouvelles aventures. Le 11è film mettant en scène l'agent 007 débarque dans les salles obscures en 1979. Contrairement à ce qui était annoncé à la fin de "L'Espion qui m'aimait" nous ne sommes pas en face de "Rien que pour vos yeux" mais bien un long métrage nommé "Moonraker". Un titre plus en phase avec l'actualité chaude.

En effet, depuis 1977, la NASA expérimente des vols d'un engin spatial étonnant. La Navette Enterprise sert de brouillon, ou test, à ce qui sera la future Columbia. Finalement lancée en 1981, les essais allaient pourtant modifier la production du futur James Bond (celle-ci débutant en 1977). Et c'est le roman de 1955 qui servira de base au scénario de Christopher Wood. Roman signé Ian Fleming et qui sera grandement modifié afin de l'actualiser et le rendre plus spectaculaire.

Ce sont surtout les 20 dernières minutes de ce film de Lewis Gilbert (qui rempile donc après avoir signé la réalisation du film précédent) qui marqueront les spectatrices et spectateurs. Sur 2h00, c'est assez peu. Car vous vous doutez qu'il n'y a pas que le programme de Navette de la NASA qui motive cette orientation Science-Fictionnelle. "Rencontre du troisième type" et "Star Wars épisode IV : Un nouvel espoir" ont redoré le blason de la S-F.

Mieux, ces films ont rendu ce genre plus vulgaire. Pas dans le genre qui dit des gros mots, non, dans le genre que tout le monde peut comprendre. Avant, la S-F c'était surtout "2001, l'odyssée de l'espace", hyper contemplatif, difficile d'accès. Ou alors c'était des films de séries B aux effets spéciaux plus drôles que spectaculaires. Enfin bon, après avoir trouvé ridicule "L'Espion qui m'aimait", la bande annonce de "Moonraker" m'avait effrayé. Des combats au pistolet laser dans l'espace, punaise, ce film s'annonçait mal. Voyons donc ce qu'il en retourne après ladite bande annonce en version originale (V.O.) tout court, tandis que j'ai vu ce film en version originale sous titrée en français (V.O.S.T.Fr).

Vidéo de Movieclips Classics Trailers

On débute par le vol d'une navette Moonraker. Destinée à la Grande-Bretagne, suite à un prêt des États-Unis d'Amérique, on assiste à ce larcin absolument hilarant. Les voleurs étant cachés dans une sorte de couchette dans la navette. Bon, on comprendra plus tard comment ils sont arrivés là, mais sur le coup, c'est bien nul. Surtout quand on voit M (Bernard Lee, pour la dernière fois dans ce rôle) accueillir le ministre Britannique de je ne sais plus quoi. C'est une catastrophe, les Étasuniens ne sont pas contents, à priori, la navette Moonraker n'a pas explosé avec l'avion qui la transportait. Il faut donc mettre le meilleur agent sur le coup.

James est en train de... rouler des galoches à une hôtesse dans un jet privé. Seulement, c'est un piège. Et il lui faudra apprendre à sauter en parachute sans parachute afin de s'en sortir indemne. La scène pré-générique est sympathique, et le générique, recherché, et lui aussi bien fichu. Bon, on retrouve tout un sexisme assez gênant, mais ça va. La chanson signée John Barry et interprétée par Shirley Bassey (pour la troisième fois) passe totalement inaperçue par contre.

Notons que le succès sans précédent de "L'Espion qui m'aimait" a permis au producteur Albert R. Broccoli d'offrir à "Moonraker" le plus gros budget de la saga. Il faudra attendre "Tuer n'est pas jouer" avant d'avoir ce record battu. Et cet argent se ressent dans les décors et les lieux visités par James. On retrouve rapidement Miss Moneypenny (Lois Maxwell), puis 007 (toujours joué par Roger Moore au fait) va se dorer la pilule au Soleil de Californie. Afin de rencontrer Hugo Drax (Michael Lonsdale). Avec un petit accent français bien sympa.

Quand j'ai regardé les bonus du DVD, il était indiqué dans les coulisses du film que les studios durent déménager. Mais où donc aller pour fuir les nouvelles taxes Britanniques ? Chez l'ennemi Français pardi. Ainsi, on retrouve énormément de Françaises et de Français au cast de ce film, dont Georges Beller qui aura un minuscule rôle, mais qui a bien joué ici. Dans ce documentaire, on nous expliquera que les Français ronchonnent, ne veulent pas faire d'heures supplémentaires ou travailler le dimanche. Mais que lorsqu'ils ont vu la qualité de la production, ils délaissèrent leur côté ronchon pour bosser comme des Anglais.

Oui, on nous prend pour des cons dans ce documentaire de 40 minutes, mais on en apprend beaucoup, et Patrick MacNee conte à merveille. Le reportage (pour en finir avec les bonus du DVD) sur les effets spéciaux des James Bond nous parle des nombreuses personnes ayant supervisées ces effets. Avec des maquettes, des explosions et plein d'autres choses. Hyper vendeur, ce documentaire n'en demeure pas moins passionnant, et il ne dure que 20 minutes.

Mais revenons au film. James fait connaissance avec Drax, qui s'occupe de construire les Moonraker, des navettes spatiales, pour le gouvernement Étasunien. Seulement, une chose paraît louche aux yeux de 007, et en enquêtant, il s'apercevra qu'un labo développant un virus mortel est élaboré chez Drax. Ah, non, merde, c'est à Venise ça. Je confonds, pardon. Ah, oui, en Californie James manque de mourir dans la centrifugeuse. Il semble que son hôte veuille en finir avec l'agent secret.

Comme d'habitude, une femme accompagnera tout le temps Bond. Au début ce sera Corinne Dufour (Corinne Cléry), assistante de Drax. Qui se fera dévorer par les chiens de son patron, dans une scène à l'esthétique magnifique, limite phantasmagorique, entre la beauté du Soleil perforant la forêt, et le stress que ressent Corinne, poursuivit par les chiens. Par contre, la musique est pourrie ici, elle gâche la scène, qui reste marquante et violente, bien que nous ne voyons rien.

Mais nous avons aussi appris à connaître le Dr Holly Goodhead (Lois Chiles qui s'amusera du nom grivois de son personnage dans le making of). Mais avant tout, direction Venise. Ses gondoles, ses canaux, ses meurtriers de Drax qui en veulent à James. L'occasion de voir une scène ridicule, d'une 007, toujours aussi discret, qui passe sur la place Saint Marc avec une gondole roulante qui semble flotter dans les airs. Les gens présents dans cette scène sont, semble-t-il, de vrais touristes. Ici, la scène est nulle à chier je trouve. Mais on passe rapidement à la découverte du labo caché de Drax. C'est là que James trouve un virus dangereux, mais il se verra contraint de partir en vacances suite à une belle manœuvre du méchant de l'histoire.

Direction Rio, Rio de Janeiro. En Concorde. En Concorde d'Air France. La classe. Oui, la jeunesse ignore ce qu'est le Concorde, en gros, c'est un avion giga rapide, qui reliait Paris à New-York en 3h30! Et là, à Rio, c'est Carnaval. L'occasion de constater que Jaws (Richard Kiel), que nous avions revu lors de la scène pré-générique et qui sera engagé par Drax pour remplacer Chang (Toshiro Suga) tué par James lors d'un combat de Kendo il me semble. L'occasion de constater que Jaws donc, est sur les traces de James.

Ce dernier veut s'amuser avec les femmes locales, et il va ken. Forcément. Nous verrons de belles images du Carnaval, 007 affrontant à nouveau Jaws. Ils se retrouveront sur les toits d'un téléphérique, alors que James a retrouvé la belle Dr Goodhead. Ici, on constatera que Jaws conserve son côté cartoonesque, assez gênant, mais bonne nouvelle, il trouve une sublime copine. Une blonde avec des lunettes et couettes, un peu comme Annette, vous savez, de "Premiers Baisers", sauf qu'ici elle est méga sexy.

En attendant, James remonte une rivière, avec une scène de combat entre bateaux. Ici, c'est bien foutu. J'ai bien aimé. Même la fin dans les chutes d'Iguaçu, c'est impressionnant. Bon, James va trouver la planque de Drax, et il va devoir vaincre un putain de serpent. C'est moins impressionnant, mais ça passe. Tout ça pour finir au cul d'une navette prête à décoller, Drax voulant cramer James et Goodhead.

Seulement, rien ne se passe comme prévu, et notre duo embarque dans la dernière navette Moonraker, direction une base secrète dans l'espace. C'est là qu'interviennent les 20-25 dernières minutes science fiction. On va mieux comprendre le plan du méchant. Rendre l'humanité stérile et repeupler la planète avec des couples parfaits. Couples qui se rouleront des grosses galoches dans la Moonraker de James. Honnêtement, la fin du film change complétement d'ambiance. On est dans la station de Drax, et l'effet d'apesanteur est bien foutu je trouve.

Seul couac, quand les Étasuniens envoient une navette parce que James et Goodhead ont désactivé le brouillage radio de la station. Ici, on verra un combat spatial avec des pistolet laser assez ridicule. Ça tire n'importe comment. À l'intérieur même de la station. On verra le petit couple Jaws/Annette, qui, vous le verrez, feront un mouvement étonnant. On comprend mieux dans le making of que Jaws était aimé par les enfants, ce qui explique ce retournement de situation, ainsi que la fin.

Une fin qui montrera Goodhead et James chasser les bombes stériles que Drax a eu le temps de lâcher. Et une happy end en lévitation, devant les chefs des gouvernement Étasuniens et Britanniques. Même la Reine. Une fin montrant James essayer de "re-rentrer" dans Goodhead. Ce n'est pas moins qui le dit, c'est Q (Desmond Llewelyn). Au temps vous dire que là, on retourne dans le ridicule.

Pourtant, au final, le film fonctionne. On voit du monde, la Californie, le Brésil, la forêt Amazonienne, Venise et même l'Espace! Il ne faut pas se baser sur la communication autour du film qui met en avant les 20 dernières minutes. Plus spectaculaires. Un spectacle ridicule quand il y a un combat spatial, mais c'est un des seuls moments vraiment hilarants du film. Après, on a quelques passages affligeants, notamment le dernier plan ou le passage en gondole "volante".

Mais à côté de ça, il y a de belles choses. La poursuite en bateau sur la rivière d'Amazonie. La mise à mort de Corinne, vraiment marquante. Le combat entre James et Chang, qui pètent tout. Jaws rencontrant Annette. Il est difficile de ne pas apprécier ce film. Ah, au fait, celle que je nomme Annette est Dolly (Blanche Ravalec), et le pilote du pré-générique est joué par Jean-Pierre Castaldi. C'est assez marrant. Oh, oui, les effets spéciaux sont très très bons. Je regrette juste l'absence de course poursuite en voiture. Au final, j'ai bien aimé, même si ce n'est pas, à mes yeux, le meilleur des 11 Bond vus jusqu'ici. À voir.

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