One Piece - Saison 01

Nous le savons, "One Piece" est une des série (aussi bien en manga qu'en anime) possédant une longévité incroyable, encore plus en maintenant ce niveau d’intérêt que lui porte le public. Depuis 1997, ce sont plus de 100 tomes, ainsi que plus de 1000 chapitres et tout autant d'épisodes animés depuis 1999. Impressionnant n'est-ce pas ? Le projet d'une série naît en 2017, avant de commencer à prendre forme début 2020. Puis arrive le Covid, et on se doute que le projet va au mieux être retardé, au pire disparaître.

Forcément, quand en 2021, Netflix annonce le show runner Steven Maeda, le logo, le réalisateur du premier épisode (Marc Jobst), la distribution, puis que Matt Owens épaulera Steven Maeda, forcément, envie et crainte se côtoient. Le diffuseur étasunien annonce enfin une date en 2023, ce sera fin août de cette année que les 8 épisodes variant de 50 à 60 minutes environ, rejoindront le catalogue d'exclusivités de Netflix.

Cette sortie approchant, j'ai voulu replonger dans l'anime "One Piece" (flemme de lire plus de 100 tomes, puis ça prend de la place). Refaisant ainsi rapidement ce que l'on nomme l'arc East Blue. Quand Luffy débute seul, et recrute ses Mugiwara (littéralement Chapeaux de Paille un fois traduit du japonais) originaux. Zoro, Usopp, Sanji puis finalement Nami (qui avait pourtant été présentée tôt dans l'anime) rejoignent Monkey D. Luffy avant de se lancer dans Grand Line à la recherche du One Piece. Nous parlerons donc de l'histoire après une courte vidéo.

Vidéo de Netflix France

Tournée en anglais, cette série fût donc vue en version originale sous titrée en français. Elle est disponible depuis le 31 août 2023 sur Netflix et possède un budget record. Reporté à 1 épisode, le budget de cette première saison dépasse "Game of Thrones" et "The Mandalorian". Mais alors, de quoi ça parle ?

Tout débute par la mise à mort de Gol D. Roger (Michael Dorman), sur l’échafaud, il invite quiconque le désir à chercher son immense trésor caché sur Grand Line, le One Piece. Créant ainsi une vague de piraterie sans précédent alors que la Marine l'exécute. Quelques années plus tard, Monkey D. Luffy (Iñaki Godoy) vogue sur un frêle voilier. Il explique son intention de trouver ledit One Piece, mais avant, il doit fonder un équipage. Bon, l'oiseau postier s'en contrefiche, et voici notre héros arrivant sur le bateau de Alvida (Ilia Isorelýs Paulino) où il livrera une âpre bataille, et se liera d'amitié avec Kobby (Morgan Davies) avec lequel Luffy s'échappera.

Notre héros explique son rêve, tandis que Kobby expliquera plus tard vouloir intégrer la Marine. Et c'est l'arrivée dans la ville malmenée par le colonel Morgan (Langley Kirkwood). Cette fois ce seront Zoro (Mackenyu) et Nami (Emily Rudd) qui croiseront le chemin du chapeau de paille (surnom de Luffy). Et ainsi, notre équipage va prendre forme au fur et à mesure des aventures et adversaires. Baggy le clown (Jeff Ward), au début présenté comme ultra dangereux à la fin de l'épisode 1, sera en fait un véritable clown peu efficace. Mais les ennemis rencontrés sont bien ceux de l'œuvre originale et ceci fait plaisir à voir.

Au début, on pense que la série va consacrer un épisode par membre, et ce n'est pas totalement faux avec le O de "One Piece" changeant en fonction du personnage dont on apprendra des choses dans l'épisode. Mais c'est surtout avec l'arrivée sur Syrup, l'île de Usopp (Jacob Romero), l'affabulateur peu courageux mais au grand cœur, que les histoires vont commencer à empiéter sur 2 épisodes. Pour être complet, il me faut citer Sanji (Taz Skylar), qui arrive tardivement ici.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le premier épisode donne le ton de l'adaptation. Ça va couper sec, ça va mélanger des histoires et ne respectera pas du tout la chronologie originale. Mais, surprenamment, ça fonctionne. Certainement car ODA Eiichirô chapeaute le tout et n'hésite pas à faire réécrire ou retourner des scènes. Il a ainsi pu gommer des défauts de son récit, en donnant des révélations tôt ici.

Je vais juste vous citer un exemple. Zoro sera présenté ici par son affrontement face à Mister 7 de Baroque Works. Dès le premier épisode. On voit l'affrontement. Tandis que dans le manga et l'anime, ce n'est qu'aux prémices de Alabasta (donc après l'arrivée sur Grand Line) que le sabreur explique avoir déjà lutté contre cette organisme qui voulait le recruter.

Le tour de force est d'arriver à rendre cet univers cohérent malgré une volonté d'utiliser des acteurs et actrices grimé.e.s pour certains personnages. Ceci offre parfois des choses qui paraissent ratées quand vous connaissez "One Piece", mais qui passent très bien dans l'univers de la série. Le plus bel exemple restant Arlong (McKinley Belcher III), qui s'avère plutôt bon alors que quand on voit les images, ça effraie un peu.

Cette première saison (une saison 2 fut rapidement annoncée) s'attarde bien sur la fondation de l'équipage qui va aller sur Grand Line. Les moments clés sont là, et ils s'avèrent encore plus intenses quand on connaît déjà "One Piece". La distribution est juste parfaite. On sent l'amour que porte Iñaki Godoy à Luffy, et c'est communicatif.

Ce qui aurait pu effrayer, ce sont les effets spéciaux, Luffy pouvant étirer ses membres. Car il a mangé un fruit du démon qui offre une particularité spécifique. En contrepartie, vous ne pouvez plus nager et tombez comme une enclume au fond de l'eau, ce qui est délicat quand on veut devenir le Roi des Pirates. Donc, la capacité de Luffy est ici bien retranscrite, et, une fois de plus, seules les personnes les plus pointilleuses trouveront à redire.

Les batailles navales sont épiques, pas au niveau de celles de "Pirates des Caraïbes", mais ça reste impressionnant. Les phases d'action sont moins nombreuses que dans le manga, ce qui explique comment l'arc East Blue rentre dans moins de 8 heures. Mais ceci ne dérange absolument pas, au contraire, ça intensifie la présence des combats, et nous les savourons plus. Surtout que même si "One Piece" n'est pas aussi lourd que "Dragon Ball Z", les combats peuvent être très très longs parfois.

Parlons rapidement des similitudes avec l'œuvre originale. Je l'ai déjà dit, mais par moment on voit les cases transparaître à l'écran. Zoro crucifié, Luffy donnant son chapeau à Nami, et j'en passe. La musique est originale, composée par Sonya Belousa et Giona Ostinelli, et elle est excellente. Avec, par moment, des petites notes venant de "We Are!" chanté par HIROSHI Kitadani dans l'anime. C'est très subtil et ça rend super bien. Les passés des personnages sont identiques, pas de surprises ici, mais racontés de façon très rapide, limite succinctes. Ceci n'empêche en rien de comprendre les caractères des membres de l'équipage.

Petit point, je trouve qu'ici Sanji est beaucoup plus agréable que dans l'anime (et donc le manga). Moins lourd, Taz Skylar donne beaucoup de classe au cuisinier qui se bat avec ses pieds, et je tenais à le dire. Après, j'avoue que le petit passage sombre fût Syrup, avec l'histoire de Usopp, Kaya (Celeste Loots) et Klahadoll (Alexander Maniastis). Je ne sais pas trop comment l'expliquer, mais il me semble que c'est moins puissant que dans l'anime/manga. Ici on choisit un puits au lieu de la pente glissante, et Kuro (je ne révèle pas l'acteur) possède un équipage famélique. Oh, il y a aussi, plus tard le fait que Krieg (Milton Schorr) soit carrément évincé rapidement, alors que dans le manga c'est un affrontement important.

Enfin bon, rien qui ne soit gênant, sauf pour les immenses fans de l'œuvre de ODA. Franchement, je suis agréablement surpris de l'amour porté par les créateurs, la distribution et la production de la série. Certes, le mangaka chapeaute et veille au grain, mais nous avons bien eu "Dragon Ball Evolution" et la série "Cowboy Bebop". James Cameron a bien dit que le dernier film Terminator en date était bon, pareillement pour la saga Halloween, dont je ne sais plus qui a dit que les derniers en date surpassaient ce qui avait été fait. Bref, contre un billet on peut faire dire ce que l'on veut au créateur/à la créatrice de ce que l'on adapte.

Ici, rien de tout ça. C'est sérieux, bien mené, même malin dans la nouvelle chronologie, la distribution semble impliquée, limite passionnée pour son acteur principal. On y trouve de l'humour, de l'action, de l'émotion, de l'aventure. Tout pour faire une excellente première saison qui, que l'on aime ou non "One Piece", s'avère être un excellent divertissement. Seul les fans les plus hardcore (extrémistes) chouineront. Comme d'habitude, mieux vaut passer outre celles et ceux qui ont des avis trop tranchés et extrêmes, ce n'est jamais bon signe.

Personnellement, j'ai adoré. Malgré un point un peu plus dérangeant lors de l'épisode 3 (oui, j'ai parfois moi aussi des comportements de fans extrémistes), le reste s'avère captivant. Mais honnêtement, faire le trajet inverse, c'est à dire passer de la série à l'anime ou au manga, me paraît une mauvaise chose si vous ne connaissez pas déjà ces supports. C'est beaucoup plus long (mais en même temps plus riche) et surtout, l'anime a vieilli. Pas trop, mais quand on voit du 4/3 niveau format, que l'animation est parfois mal faite, ça peut choquer, surtout quand on vient d'une œuvre aussi propre que la série Netflix. À vous de voir, perso, j'aime l'anime et la série (le manga aussi mais je ne le fais plus). À voir au moins par curiosité.

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