Rick et Morty - Saison 05

"Personnellement, si Netflix vient qu'à avoir la saison 5, je la regarderai peut-être, car même si je ne me suis pas attaché aux personnages, je les connais et ça me fera plaisir de les revoir. Même si je ne trouve pas ça complétement (ou, à l'inverse, trop) fou.", voilà comment j'ai conclu la chronique concernant la saison 4. C'est donc logiquement que lorsque Netflix mit à disposition la saison 5, entre deux visionnages des saisons de "Cobra Kai", et bien j'ai craqué. Pour tout vous avouer, je pensais avoir été plus rude, indiquant que la série ne m'intéressait pas tant que cela, et que je ferais peut-être abstraction d'une nouvelle saison.

Seulement, une chose me fit revenir avec grand plaisir dans le show créé par Dan Harmon et Justin Roiland. La version française. Au point de devoir régler à nouveau Netflix sur "Version Française" au lieu de "Version originale sous titrée en français". Cette saison fut diffusée en 2021 sur la chaine d'animation pour adulte, Adult Swim. Et ce qui me dérangeait au début, du trash pour faire adulte, me paraît plus subtil désormais. Ou alors est-ce moi qui ait enfin plongé dans cet univers délirant ? On regarde une bande annonce et on revient en parler.

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Et en voyant cette bande annonce en version originale non sous titrée, je savoure d'autant plus la direction vocale de la version française, les voix de Rick (Alain Eloy) et Morty (Thibaut Delmotte) correspondant mieux je trouve aux personnages. L'adaptation est certes amputée de quelques excellents jeux de mots, mais elle reste d'excellente facture.

Par contre, faire un résumé de ces 10 épisodes d'environ 22 minutes est juste une tâche impossible. Mélange improbable de "Futurama" avec "Doctor Who" croisé avec "South Park" et j'en passe, la série est indescriptible. On retrouve Rick, un génie capable d'inventer n'importe quoi, qui emmène son petit-fils, l'ado libidineux Morty, dans des aventures extra-dimensionnelles toujours plus dangereuses les unes que les autres.

Beth (la fille de Rick et maman de Morty) ainsi que le reste de la famille Smith, Jerry le père de Morty et Summer, la petite fille de Rick, vont aussi se retrouver impliqués ici. Depuis une des saisons précédentes. Et en fait, si j'ai dit à la fin de ma chronique de la saison 4 que je ne m'étais pas attaché aux personnages, cette saison 5 m'a prouvé le contraire.

Rick bégaye moins, il est moins porté sur l'alcool, bave moins (toujours un peu tout de même), ou alors, tout ce que je viens de dire n'a pas changé et c'est moi qui suis plus tolérant. Il en va de même pour Morty, la victime permanente, qui aura ici plus d'ampleur il me semble. Du moins, cette fois-ci je me suis un peu plus attaché au duo principal, et ça change ma façon de voir l'animé.

Comme d'habitude, les auteurs jouent avec les œuvres connues de science-fiction, mélangent tout, et offrent un spectacle parfois très délicat à suivre. Comme lors de l'épisode 2, où il y est question de leurres, qui ne cessent de se faire abattre. Sauf que l'on ignore si nous suivons la bonne famille Smith avant de constater que non une fois celle-ci dézinguée. L'épisode est l'archétype même de ce qui peut plaire dans la série, mais aussi de ce qui déplaît.

En effet, à bien y regarder, il ne sert à rien. Mais à rien du tout. Comme on passe de leurre en leurre, au bout d'un moment on se détache complétement des personnages, car les auteurs n'arrêtent pas de nous faire croire que ce sont les bons Smith avant de les abattre. Si cela fonctionne un temps, c'est rapidement lassant, et on sent le côté "geeks" des auteurs, qui vont forcément dans l'extrême et s'amusent à jouer avec les téléspectateurs et téléspectatrices.

Mais en même temps, on ne peut que saluer l'effort d'écriture et l'imagination assez dingue des scénaristes. Qui nous mènent par le bout du nez avant que l'on abandonne. Au final, on constate que ça n'a servi à rien, un peu comme pour dire que faire trop complexe s'avère inutile. On sent presque une critique des scénarii trop alambiqués, qui perdent les gens et les prennent de haut.

C'est cette forme de bipolarité qui anime la série, et c'est à nous de prendre partie, d'essayer de voir si les auteurs ont voulu dénoncer, ou non, certaines choses, certaines facilités scénaristiques. Ensuite, nous trouverons dans les épisodes suivants, des parodies de "Captain Planet", et autres œuvres que j'ignore ou dont j'ai oublié la citation. L'épisode 4 sera marquant, et partira d'une saloperie de Morty. Il y sera même question d'inceste, mais toujours sur un ton humoristique bien entendu.

Nous verrons aussi une sorte de parodie des "Power Rangers", avec une volonté de faire toujours plus, ce qui va atteindre le ridicule. Ici aussi, difficile de dire si cette surenchère dénonce ou non les procédés des séries cherchant à faire dans le spectaculaire. Quitte à en être ridicules. L'animation japonaise prendra un petit tacle (ou un hommage mais j'en doute fort).

Les épisodes 8 et 9 en profitent pour approfondir légèrement le passé de Rick. Le pénultième épisode de la saison pourrait s'apparenter à un final, mais il n'en sera rien, vu que la vraie conclusion arrive lors du dixième épisode. Avec un retour explosif à la Citadelle. La fin laisse présager d'une saison 6 plus forte encore, avec un grand ennemi surprenant.

L'animation reste assez simpliste et proche de ce que l'on a vu sur la fin de "Futurama", avec un trait simple mais sûr. Propre. Tout comme les couleurs employées, et l'animation en elle-même, efficace. Quoique quand je parle des couleurs simples, c'est faux. Il y a un travail assez impressionnant sur les environnements, les explosions, l'action aussi. La saison 5 s'avère captivante, mais toujours aussi débile. Je vous assure que l'épisode 3 est un condensé de stupidité. Heureusement la fin de saison ajoute une belle touche d'émotion, en parlant de Rick, de son passé, de son comportement condamnable sur son petit fils.

Oui, cette saison 5 m'a convaincu. J'ai aimé, surtout une fois les 3 premiers épisodes passés. Je me suis rendu compte que j'étais plus attaché aux personnages que ce que je pensais. Et dans une grosse année, j'espère que Netflix diffusera la saison 6, qui a débuté en septembre sur Adult Swim. C'est parfois brouillon, inutilement violent et sexué (mais ça choque moins dans cette saison 5 je trouve), mais il y a de bons moments, et si on aime le côté délirant de "Doctor Who", ça y ressemble fortement, en moins grand public cependant. Il m'aura fallu 5 saisons pour dire que oui, j'aime la série animée "Rick & Morty" et je vous la conseille.

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