Lovecraft Infestation : Anthologie de comics horrifiques

Oh, mince, zut de flûte de zut. Nom d'un p'tit bonhomme. Voici une belle occasion ratée de parler de Howard Phillips Lovecraft (oui, ou H. P. Lovecraft) lors du mois de l'horreur. Peu importe, car novembre est aussi un mois où l'on célèbre les défunts, ou les "Muertos" (toujours le 2 novembre en Europe ou au Mexique). En plus il fait nuit plus tôt (merci le changement d'heure), donc c'est l'occasion de se faire des récits horrifiques au coin du feu. Pas au coin du radiateur, vu qu'il faut décaler, baisser et chais plus quoi d'autre.

Bref, malgré cette occasion manquée, je pense que ce mois est bien choisi pour parler d'un comic book de chez Vestron. Réunissant 4 histoires issues des différentes licences étasuniennes ultra connues, elles mettent toutes en scène la mythologie créée par monsieur Lovecraft. L'auteur Étasunien possède une façon de décrire l'horreur, qui donne froid dans le dos. Avec notamment le mythe de Cthulu (c'est dur à écrire punaise), sorte d’entité poulpique immense qui fait bien mouiller les brailles.

Après, différents auteurs se sont dit, pourquoi ne pas mélanger nos héros préférés avec ce mythe ? Désolé mesdames, mais seule une dessinatrice, Valentine De Landro, participera à ce projet. Elle se chargera de l'introduction, qui va essayer d'expliquer comment ceci est possible (avec une histoire à s'arracher les cheveux signée Mike Raicht), et aussi du dernier des 4 chapitres, celui concernant G.I. Joe, le plus grand de tous les héros.

Oui, bon, nous verrons que pour ce dernier chapitre, il y a un subterfuge assez honteux de fait. Mais sachez une chose, les histoires présentes ici, hormis le mythe créé par Lovecraft, n'ont aucun lien. Mais rien du tout. Juste les bébêtes qui hantent les pages et contre lesquelles nos héros favoris ou non, vont devoir se battre. Il y a 176 pages, en couleur, pour environ une grosse vingtaine d'euros. Le format est celui de chez Vestron, celui d'un comic book en fait, en plus épais donc.

La première histoire prend place dans l'univers de "30 jours de nuit". Un comic de vampires qui se déroule en Alaska. Que je ne connais pas trop, hormis le film. L'histoire est plutôt prenante, assez triste, même dans son final, et l'ambiance glaciale de l'Alaska est bien retranscrite. On se croit presque sur "The Thing" de John Carpenter. Le dessin est plutôt bon, quoique un peu spécial, mais ça passe. L'histoire n'effraie pas tant que cela, mais on sent le côté "La quatrième dimension" avec un récit qui provoque un léger frisson. Ou comme "Creepshow" et "Les contes de la Crypte". Nous allons avoir des petites histoires, avec des morales ou non, mais qui offrent un petit lot de sensation.

La première est plutôt bonne, même si niveau sensations fortes, on repassera. La suite montrera "Transformers". Où le but sera de réveiller Optimus Prime afin de lutter contre les Decepticons qui ont "fusionné" (on va dire) avec une créature horrible des abysses. C'est... comment dire... décevant... oui et non. En fait, on se retrouve à la fin du XIXè siècle, on y voit des personnages historiques. De plus, l'histoire, si elle n'est pas canonique à "Transformers", prend place entre deux arcs, ou album, vu qu'elle arrive juste après "Transformers : Heart of Steel". Du coup on ignore qui est ce monsieur déjà connu par Bumble Bee et les Autobots.

Bref, on sent que c'est une course qui ne s'achève qu'une fois Optimus éveillé. Ce dernier défonçant l'espèce de gros streum, dans des gestes qui frôlent la comédie tellement ça en paraît risible. Bref, pour la flippe, on repassera aussi. Je crois que c'est l'histoire la plus faible, alors que j'aime beaucoup les Transformers. Juste là, malgré un très bon dessin, nous n'arrivons pas à avoir peur.

D'ailleurs, ce sera le cas pour toutes les histoires. J'ignore pourquoi, mais l'horreur pesante de Lovecraft ne prend pas dans le monde des héros de comics. Malgré le choix des couleurs, des postures. Je ne sais pas. Celle qui mettra en scène les Tortues Ninja s'avérera être la meilleure. En fait, l'idée de faire se dérouler tout ceci dans les égouts correspond bien aux ténèbres du mythe de Cthulu je trouve. On retrouve les Tortues, avec leurs caractères, qui désamorcent un peu la situation avec cet humour spécial. Sauf quand Léo se fait capturer, on ressent la détresse de Donatello notamment, qui pense être seul après l'effondrement. Une bonne histoire en tout cas.

Reste la plus surprenante. Celle de G.I. Joe, où les gentils apparaissent peu. C'est en effet Cobra qui va malencontreusement éveiller une sombre et antique chose maléfique, tout ceci dans leur asile caché. On suivra un psychiatre, nommé Interrogator (et les noms dans cet univers semblent totalement pétés), et il se trouve que le monstre pourra prendre possession des sains d'esprit. Forcément, ça rappellera beaucoup "The Suicide Squad" où les plus dingues des méchants vont devoir tout faire pour empêcher le monstre d'atteindre la surface.

Les gentils n'arrivant que sur la fin, et se feront piégés de la même façon. Il est très plaisant de suivre Interrogator, qui se demande même si il n'est pas fou. Storm Shadow offrira des passages classes, limites ridicules mais encore, ça passe bien. Si je trouve cette histoire pas au niveau de celle des Tortues Ninja, j'avoue que j'ai passé un très bon moment à la lire, malgré le côté un peu risible de certaines situation, et ce manichéisme qui pue grave.

Au final, on n'a pas bien peur. Non pas à cause des dessins, où l'on voit chaque dessinateur et la dessinatrice assumer leurs styles. Les scénarii ne sont pas mauvais non plus, mais l'aspect "sketch" (l'histoire doit avoir un début et se finir rapidement) rend le tout trop rapide. Impossible d'installer une ambiance angoissante digne de Lovecraft. Malgré les couleurs, les situations, si on ne connait pas bien les univers (comme ce fût mon cas pour la moitié), et bien impossible d'avoir peur.

C'est pour cela que mon histoire préférée est celle des Tortues Ninja je pense. Car j'avais un affect et une connaissance plus poussée que pour les autres. Peut-être que si vous connaissez bien Transformers ou les autres héros présents ici, cela vous passionnera plus, vous impliquera plus. Je ne sais pas.

Pourtant, au final, j'ai bien aimé lire toutes ces histoires. Certes, c'est trop rapide et imparfait. Mais on navigue bien dans les différents univers, et l'implication des monstres de Lovecraft dans tout cela est plutôt bonne. Pas cohérente, mais ça fonctionne. À défaut d'avoir peur, on passe une bonne lecture, et c'est déjà pas mal. Avec plusieurs univers différents (et dessins donc), on ne s'ennuie pas. Je vous le conseille si vous connaissez au moins une des 4 séries représentées (en comics, je ne parle pas de connaître les films hein ?).

Si vous aimez Lovecraft c'est décevant par contre. Pas assez angoissant, la promptitude des histoires ne permet pas de poser un univers lourd et asphyxiant. C'est là le seul défaut de cette anthologie, qui permet quand-même de découvrir une partie sympa des comics. J'ai bien aimé.

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