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Cultivons la curiosité

Space Jam

Space Jam

L'histoire est connue. Elle est double en vérité. Après le gros succès de "Qui veut la peau de Roger Rabbit" en 1988, la Warner Bros. veut copier Disney sur un film mêlant dessin animé et prises de vues réelles. Seulement, le studio a beau posséder une palette exceptionnelle de personnages (dont Bugs Bunny en tête), comment trouver la bonne idée ?

Depuis 1984, Michael Jordan fait crisser ses sneakers sur les parquets de la NBA, ligue d'élite du basketball. Mieux, depuis 1990, il a enchaîné 3 titres de champions consécutifs, en plus de recevoir des prix prestigieux comme MVP de la saison ou des finales (qui équivaut au prix du meilleur joueur en résumé). Seulement, en 1993, le champion des Chicago Bulls décide de se lancer dans un nouveau sport, le baseball. Préférant un départ au sommet, il va tout de même montrer moins d'efficacité une batte en main, et reviendra en 1995 chez son équipe de cœur. Pour gagner à nouveau 3 titres consécutifs à partir de la saison suivante.

Michael Jordan étant le meilleur joueur du sport le plus populaire aux États-Unis d'Amérique, il attire logiquement les marques et va jouer dans de nombreuses publicités. Pour Nike notamment. Et en 1992, une publicité va montrer le duo Michael Jordan/Bugs Bunny pour la première fois. De ce postulat, une idée va germer, pourquoi ne pas en faire un long métrage ? Cela prend du temps et le champion possède un emploi du temps trop rempli pour faire quelque chose de bien.

Cependant, lorsqu'il annonce son retour en NBA, le film se retrouve à nouveau sur les rails, et va forcer Joe Pytka à réaliser l'impossible. Le sortir dans un timing serré. Trop serré. Le film va sortir en novembre 1996 aux USA, février 1997 en France, et va donc mélanger animation et prise de vue réelle. Sur un scénario écrit par trop de monde pour être bon. Mais nous allons y revenir après la bande annonce en version française, tandis que je l'ai vu en version originale sous titrée en français. D'ailleurs, de mémoire, il me semble que ce n'est que la deuxième fois que je le vois.

Vidéo de Warner Bros. France

Les Looney Toons (Looney Tunes en VO) font partie de mon enfance. Essentiellement vus dans l'émission "Ça Cartoon", ces dessins animés marquaient la fin du weekend et le retour à l'école. Un sentiment surprenant de joie de voir cette diversité de personnages et d'épisodes, tout en ayant l'angoisse du lundi matin. Passons. En tout cas, il me semble qu'aujourd'hui les "Toons" sont moins connus, ou moins présents du moins. Et ce malgré une tentative de "suite" en 2021 avec LeBron James cette fois-ci. Pas vu, paraît-il encore plus mauvais que "Space Jam", mais nous le verrons un jour pour se faire une idée.

Reste que même si je ne suivais pas trop la NBA. Nous n'avions pas accès aussi facilement au monde, sans compter l'abonnement à Canal+ et les matchs diffusés tard la nuit. Donc, si je ne connaissais pas la NBA, Michael Jordan était pourtant ultra connu. Rien qu'à travers ses pubs. Mais plongeons dans ce film de 90 minutes.

Sur Terre, le jeune Michael Jordan enchaîne les paniers tard le soir. Son papa vient lui dire gentiment d'aller dormir, puis se rend compte que son fils est doué, très doué. S'ensuit un résumé de la carrière de Michael Jordan, avec musiques typiques des années 90 lors des matchs de basketball. Pour arriver à sa retraite des parquets pour la pelouse du baseball. Sorte de citation de ce qu'il vient d'arriver au champion quelques années avant.

Bon, ça ne lui réussit pas trop, mais tout le monde est gentil avec lui, donc ça va. Seulement, plus loin dans l'espace, à Moron Mountain, un parc d'attractions Toonesque, c'est la morosité. Les gens ne s'amuse plus et le grand chef demande à ses sbires de redynamiser tout ça. Particulièrement vil, il va leur confier comme mission de capturer et rendre esclaves les Loony Tunes. Ni une, ni deux, nos 5 sbires s'envolent pour la Terre. Ils vont plonger sous la croûte terrestre, quitte à gêner la partie de golf entre Bill Murray (dans son propre rôle) et Michael Jordan, pour mieux rejoindre le monde des Looney Tunes.

Malgré un côté un peu désinvolte, Bugs Bunny (Billy West en VO) se rend rapidement compte que les aliens sont un peu puissants quand même. Après une réunion au sommet, il est décidé de les affronter sur un parquet de basketball. Après tout, ils sont chétifs, ont des petits bras et des petits pieds. Seulement, ce plan va se retourner contre eux quand les aliens vont aspirer le talent des stars NBA de l'époque. Dès lors, il sera décidé d'appeler le plus grand joueur NBA récent, à savoir Michael Jordan. Enfin, appeler, enlever plutôt.

Le scénario est d'une simplicité extrême. On fait un rapide résumé de la carrière du joueur, puis on va suivre la préparation du match contre les aliens avant d'arriver audit match. Avec l'adage classique du "ils se font démonter au début pour mieux gagner sur le buzz final". Nous ne regarderons pas ce film pour son scénario. Ni son jeu d'acteurs famélique. La réalisation passe. Et quand on y regarde bien, le mélange dessin animé/vue réelle passe quand on sait que ça a été fait dans la précipitation.

En vérité, ce film ne sert à rien. Les fans du champion seront déçus par son jeu d'acteur, et le match en lui-même n'est pas très intéressant. Encore plus quand on se demande ce que fait Bill Murray ici. Il est vraiment là comme un cheveu au milieu de la soupe. On sent que l'acteur a voulu se faire un petit plaisir en côtoyant son idole. Seul le duo Michael Jordan/Bugs Bunny est mis en avant, et les autres Tunes passent au second plan. Même l'excellent Daffy Duck (Dee Bradley Baker en VO) n'est pas si présent que cela, ou, du moins, pas assez mis en avant selon moi.

Dernier point, il est surprenant pour l'enfant des années 80-90 que je suis d'entendre les Tunes parler une autre langue. Avec les petits défauts de prononciation et tout ce qui caractérise Titi, Grosminet (Sly, traduit habilement par Rambo dans les sous titres sur Netflix), Daffy, le bégaiement de Porky, bref, ça c'était sympa à découvrir.

Mais pas le reste malheureusement. Si "Qui veut la peau de Roger Rabbit" a encore plutôt bien vieilli (pas trop mal on va dire), "Space Jam" évoque le vide spatial. Vide par son scénario, alors que justement les Looney Tunes avaient beaucoup d'imagination dans les dessins animés. Vide par le fait qu'il veut plutôt surfer sur le retour de Michael Jordan, en évoquant sa retraite, puis son retour. Vide par ses morales. Il faut rester dans le monde dans lequel on est doué. Tout juste les "qualités étaient en vous" passe bien. Mais sans plus.

Bref, on évitera ce film, que l'on soit fan ou non des personnes et personnages présents dedans. Il me semble que "Les Looney Toons passent à l'action" est mieux réussi, mais je n'en suis pas sûr. En tout cas, préférez la pub de 1992, qui ne fait pas semblant de montrer tous les personnages. Elle se concentre, à l'instar du film, sur Michael Jordan et Bugs Bunny, et est beaucoup plus dingue que le film. Je ne peux pas dire que ce film soit mauvais, mais il existe trop de bons films à voir avant pour s'attarder sur lui. Il est moyen quoi.

@+

Vidéo de FM1156

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