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Cultivons la curiosité

Godzilla

Godzilla BluRay.

Godzilla BluRay.

1954, la Toho sort un film de type Kaijû Eiga, réalisé par Ishirô Honda, il sera le début d'une très longue histoire et offrira moult suite remake et autres joyeusetés.

J'avais déjà vu, un jour sur la chaîne Arte, une bribe de ce film, m'interloquant, quel est donc ce film si captivant? C'était Godzilla. Je connaissais de nom ce monstre, mais n'avais jamais vraiment vu un des films d'où il venait. Je ne sais plus l'année, mais il est vraiment surprenant de voir que c'est bien longtemps après qu'on arrive enfin à trouver en France une version "vidéo" de ce film pourtant culte. C'est que la bête a maintenant 61 ans, et comme nous avons pu le voir sur King Kong, les films originaux ne sont pas forcément mauvais, voir peuvent nous offrir de bonne surprise. C'est donc sans aucune appréhension, mais avec la conviction que c'est un grand film, que j'ai regardé ce film, en VOST, vu que la VF est de 1957, et qu'en plus elle était tronquée.

Trailer de la version américaine, vidéo de TheSerenityEnd.

Paru le 10 mars 2015, cette version BluRay/DVD nous offre un joli packaging, avec un livret très sympa contenant des entrevues et autres informations, rien de plus que ce que l'on peut choper sur le net, mais c'est sympa. On trouve donc le film en 4/3, version stéréo pour la VO, d'une durée de 1h36. Ainsi qu'une version française de 1957 que je n'ai pas écouté. De plus, certainement pour palier l'âge du film, vendu 25€ quand même, nous avons aussi droit à la suite de Godzilla, Le retour de Godzilla.

Mais voyons le film. Je ne vous cache pas que ma soudaine forte passion pour ce genre de films de streums, fût, vous le savez déjà, fortement attisée par le remake pourri de Yong Gary, que j'avais loué en VOD pour 1€. C'était histoire de placer la genèse du pourquoi du comment ^^.

L'aspect assez surprenant de ce film, surtout si l'on a regardé les autres films de la franchise, notamment durant les années 70 avec le lolant Jet Jaguar, où les Godzilla était des films de série B rigolos. Ici nous sommes en face d'un drame. De la cicatrice des bombes d'Hiroshima et de Nagasaki refusant de se fermer. Ce qui m'a surpris au début, et j'ignore si c'est le sous titrage qui veut ça ou le film, mais au début du film, il est juste sous entendu que l'on parle de ces catastrophes que furent le largage de bombes atomiques, il n'y a que vers le 1/3 du film, ou 1/4 je ne sais plus, où le nom de Nagasaki est enfin lâché, peut être est-ce dû à la pudeur japonaise, ou à la censure américaine se relâchant tout juste (c'est expliqué dans le livret), mais le sujet n'est pas abordé frontalement.

Bon, mais quoique raconte le film. Moi parler français bien. un peu à la façon du triangle des bermudes, des bateaux disparaissent sans que quiconque ne comprennent pourquoi, du coup on envoi des bateaux, qui disparaissent eux aussi, c'est bien embarrassant tout ça. En plus c'est au large de l'île de pêcheur d'Odashima, qui voit un de ses bateaux lui aussi disparaître. C'est alors que ressurgit une ancienne croyance, avant une femme était sacrifiée pour assurer la tranquilité de l'île, un certain Gojira, monstre marin est évoqué.

Et puis, on découvre enfin le monstre, du moins les dégâts qu'il provoque sur cette petite île, une enquête est lancée, et le professeur Yamane se rend compte que la gros trou là, bah c'est une papatte de ce coquinou de Godzilla, et que ce cochon est radioactif, bordel, mais c'est bien sûr, les bombe H ont réveillé se monstre ancestral, et maintenant, bah il n'est pas content du tout. Logique, le type il pionçait tranquilou, et BIM, le réveil sonne (la bombe H), merde quoi, il faut aller bosser, jouer à la bataille navale en coulant des bateaux, faire un tour sur une île histoire de dire bonjour, et se dégourdir les pattes en même temps, et, comble de la blague, essayer de faire passer tout ça pour un typhon, faudrait pas que ces connards d'humains veuillent venir me péter les dents, on ne sait jamais.

Je tourne ça sur la plaisanterie, mais sur le coup, on ne rigole pas, et alors que le professeur Yamane est un véritable Sherlock Holmes, il présente sa théorie devant pleins de gens importants. Et là, nous constatons toute la différence entre occidentaux et orientaux, aux USA ou même en France, tout le monde lui aurait chié à la gueule à ce professeur Yamane qui nosu sort un monstre marin venu du temps des dinosaures, qui ne s'appellerait même pas Denver mais Gojira, mmmoui. Bah au Japon, on le croit, et on débute la contre offensive, ça, ça me trouera systématiquement.

On suit donc le prof Yamane, sa fille, qui semble-t-il est dans un triangle amoureux, ah les femmes, et justement, l'ex d'Emiko, est un chercheur brillant, qui ne dit qu'à cette femme qu'il a découvert une arme horrible, encore pire que la bombe H, mais chut, fô pô le dire parce que Serizawa ne veut pas que la connerie humaine s'en serve à des fins maléfiques comme ce fût le cas de la bombe atomique.

Seulement entre temps, Gojira n'est pas inactif, le monstre de 50 mètres sème la terreur, et détruit une partie de Tokyô, enfin, met plutôt Tokyô à feu et à sang. Mmmmh, j'ai voulu emplyer une expression sans être sur de sa tournure, désolé. En gros la bébête met un bordel monstrueux, et crame tout sur son passage. On assistera à une scène choquante d'une mère et ses enfants leurs disant qu'ils allaient rejoindre papa, oui, je plaisante en utilisant des mots comme papatte, bébête, mais nous sommes bien là en présence d'un film catastrophe dramatique, devant nos yeux des humains meurent et quand on prend conscience de cela, le film est d'autant plus choquant. L'accident de train par exemple, ouch quoi, on a beau voir que c'est une maquette, les plans coupant le drame, avec les cheminots du train et aussi ses passagers, devant les yeux des personnages principaux incapables de faire quoi que ce soit, ouais, ça marque.

Et là, nous sommes devant la scène la plus spectaculaire du film, avec un Godzilla qui brûle tout, casse des ponts, des immeubles. Je regrette juste que son souffle enflammé soit un peu ridicule, oui il faut être conscient que ce film date de 1954, mais au début j'ai cru qu'il gelait en fait. Ceci dit, c'est le seul point où l'on sort un peu du film, quand il souffle pour tout cramer. Car dans ses déplacements, quand les maquettes sont en feu, quand les personnages s'enfuient devant Godzilla, c'est impressionnant. Je l'ai déjà dit devant King Kong vs Godzilla, mais je reste un gosse devant autant de destruction, devant un mec en costume qui sème la terreur. Sauf que là, c'est une vrai peur, et l'image de Godzilla évoluant dans un Tokyô en flamme nous fait penser à l'apocalypse, mais surtout rappelait aux japonais l'horreur de la guerre et de ses bombardements.

Car oui, il est ici question de pacifisme et de ne plus jamais revoir une telle horreur. C'est ce qui pousse Serizawa à refuser d'utiliser son Oxygen Destroyer. Même quand Ogata vient lui demander gentiment (vous vous rappelez le triangle amoureux, bah Ogata c'est le nouveau keum d'Emiko, qui a lâché le morceau concernant l'arme de Serizawa). S'ensuit une baston entre les 2 prétendants, et finalement, Serizawa accepte d'employer son arme contre Gojira, tout en brûlant chaque document concernant cette affreuse arme. Ici, on devine aisément que Serizawa va se sacrifier, mais bon, ce sera pour la fin.

Ah, j'ai oublié de vous dire que pendant un instant, le professeur Yamane ne voulait pas la destruction de Godzilla, il voulait l'étudier. Sans que l'on comprenne réellement pourquoi (la violente attaque de Tokyô peut être?), il se retrouve à encourager Ogata et Serizawa au moment de plonger pour anéantir le monstre. Car il y a un peu un jeu de kikikalaplugrosse je trouve dans le fait que Ogata veuille à tout prix accompagner Serizawa sous l'eau, un peu dommage même, une question d'honneur peut être, mais totalement inutile car Ogata n'arrivera pas à empêcher le sacrifice de Serizawa, qui réussi à anéantir Godzilla, et en même temps à faire disparaître toutes données sur son arme si efficace, d'une pierre deux coups comme on dit.

Le film se clôt pas un pessimisme rare, laissant entendre que la connerie humaine n'est pas prête pour avoir des armes puissantes, et surtout, d'autres Gojira viendront, c'est obligé.

Je résume vite fait, un vieux film, dont l'effet spécial du souffle est un peu décevant, mais sinon il n'y à rien à redire, un film violent, pessimiste, dont les personnages ne sont pas manichéens, n'oublions pas que le prof voulait sauver Godzilla. Un monstre qui est là en temps que destructeur, non pas comme sauveur comme 60 ans plus tard, et surtout un film permettant de constater que le Japon n'a toujours pas encaissé la violence des bombes atomiques,, comme dit sur le dos du BluRay, c'est une "allégorie anti-nucléaire" et même je rajouterai une critique de la guerre et des horreurs qu'elle provoque, je rajouterai même que c'est une métaphore, Gojira, le monstre bélliqueux ne cherchant qu'à détruire représente les occidentaux (les étasuniens plus précisément) avec leur incapacité de ne pas faire de victime civile notamment, et surtout, un message qui se veut pacifiste, avec l'idée que l'être humain est trop con pour utiliser des armes de destruction massive.. Un film culte, et qui se regarde parfaitement même de nos jours. À ce jour le meilleur film de la franchise Godzilla que j'ai pu voir, le plus sombre aussi. À VOIR ABSOLUMENT!

@+

Godzilla 1954, BluRay.

Godzilla 1954, BluRay.

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