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Cultivons la curiosité

Il était une fois dans l'ouest

Le BluRay.

Le BluRay.

Aujourd'hui je vais passer pour une énorme tanche, un éléphant et une baleine ne sont rien à côté de l'obésité de débilité que je m'apprête à sortir. Si le son, et globalement la musique d'Ennio Morricone, de l'harmonica du héros est culte, je n'ai en vérité jamais vu ce film. Avec des idées débiles, c'est lent, c'est mou, c'est sale, c'est toujours pareil, en plus (attention celle ci est ma préféré en argument débile) l'époque de l'Ouest Lointain ne m'intéresse pas du tout, mieux m'ennuie. Oui, c'est tellement lourd que ma connerie est ouvertement obèse pour le coup. Si Retour vers le futur III (que j'ai aimé) prouve que bon, mon argument temporel pue du fion, ce n'est qu'avec Quentin Tarantino et ses excellents Django Unchained et Les 8 salopards, que j'ai commencé à me dire que les western, du moins l'ambiance western, c'est cool. Petit j'avais l'image rigolote des westerns spaghettis, ou des films avec Bud "je file des gifles qui font mal"Spencer et Terence "je suis beau gosse" Hill. J'aimais bien, mais je crois que ça m'a donné une image des westerns "normaux" comme étant des films chiants, sans humour. Ah lalalalala, le récent Les 7 mercenaires m'a prouvé que le western pouvait être bien écrit, et surtout pas chiant. Quitte à débuter par un film, j'ai décidé de prendre l'un des plus emblématique, en version BluRay remasterisée en 2011, histoire de le voir dans les conditions du direct... euh dans de bonnes conditions pardon. C'est dans cette version, mais aussi en VOSTFr, que j'ai découvert ce film de Sergio Leone.

Vidéo de Bandes Annonces Cinéma.

Film de 1968, bientôt 50 ans. Purée. Même année que Night of the living dead de Romero. En plus ce film dure 2h46. Ah oui, quand même, c'est long. Et ça débute par des plans contemplatifs, très peu de parole, 3 hommes occupent une gare, ça dure, ça dure, ça dure. La situation en devient presque comique entre celui qui est gêné par des gouttes d'eau qui tombent (mec, fait un pas sur le côté tu ne seras plus emmerdé), et celui qui semble être le chef qui essaie, en vain, de se débarrasser d'une mouche. Bon, là j'ai constaté que le travail de restauration est énorme, c'est superbe, on reste bouche bée devant la netteté des images. Faisant ressortir la magnifique photographie de Tonino Delli Colli. Un truc m'interpelle cependant, avant les années 80, les crédits du film étaient vus au début, et j'ai constaté la présence de Dario Argento, maître de l'horreur italien, au scénario, il y aussi Sergio Leone, Sergio Donati et Bernardo Bertolucci. Mais j'ai été surpris par la présence du père d'Asia au scénario. Et donc nos 3 personnages sont déçus, ils attendaient quelqu'un à la descente du train et personne. Quand le moyen de transport préféré de la conquête de l'ouest part, ce sont quelques notes d'harmonica qui interpellent nos brigands. Ils se sont gourrés de quai les cons. Bon, je tourne à l'humour, mais on sent venir le duel, à quatre, on dit le quatrel pour ça? Ah non, c'est la voiture ça. Enfin bon, on découvre ainsi le héros du film, l'homme mystérieux à l'harmonica, qui joue quand il devrait parler et parle quand il ferait mieux de jouer.

Seulement le film va faire se croiser 4 vies, 4 destins, Franck (Henry Fonda), le tueur, qui aide monsieur Tchou Tchou (un handicapé à la jambe tuméfiée), à accomplir son rêve de joindre l'océan Atlantique au Pacifique, le tout de son vivant, avant que la gangrène ne le tue. Bon, monsieur Tchou Tchou fait ça à coup de dollars, et se moque bien de comment Franck lui permet d'avancer, du moment qu'il avance. Il y a notre homme à l'Harmonica (Charles Bronson), nous ne saurons jamais son nom, qui ne cesse de donner des rendez-vous à Franck, pour accomplir une vengeance on dirait, nous ignorons tout de ses intentions et du pourquoi avant la fin du film. Seule présence féminine du film (en personnages principaux), la magnifique Claudia Cardinale interprète le rôle d'une femme (Jill) de la Nouvelle-Orléans, qui accepte de partir à la campagne devant les promesses de vie simple, paisible et surtout sans problème d'argent, que lui fait Peter McBain, un irlandais ayant une idée un peu folle, que l'on découvrira plus tard dans le film. La famille McBain se fait assassiner dès le début du film, dans, encore une fois, une scène d'une puissance, les criquets qui arrêtent de chanter, reprennent, puis s'arrêtent avant l'horreur. Là aussi c'est lent, mais passionnant. Surtout que l'aîné de la famille McBain (dont on devine que le patriarche a perdu sa femme quelques années avant, lui ayant donné 3 enfants, et qu'il compte refaire sa vie avec une autre femme, qui n'est autre que Jill, et là ma parenthèse est très longue), doit aller chercher sa future belle mère à la gare, chose qu'il ne pourra jamais faire.

Surtout que c'est là où l'on découvre Franck, abattant le jeune garçon, ultime survivant des McBain, de sang froid. Nous reste à voir Cheyenne. Hors la loi qui arrive dans le film alors qu'il vient tout juste de s'évader d'un transfert de prison, le tout hors champ, alors que la caméra est dans un estancot avec Jill que le chauffeur a obligé à faire une pause. Puis aussi l'homme à l'harmonica. Cheyenne est le chef d'une bande de malfaiteurs officiant dans le coin, ils sont faciles à distinguer vu qu'ils sont les seuls à porter des longs manteaux dont j'ai oubliés le nom. D'ailleurs ça titille sa curiosité quand Harmonica lui dit avoir trouvé 3 hommes avec ces manteaux et 3 balles en eux. Là on devine que ce ne sont pas les hommes de Cheyenne, et que Franck et Tchou Tchou se font passer pour la bande à Cheyenne afin d'accomplir leurs méfaits, à savoir passer le chemin de fer à moindre coût à travers des terres qu'ils rachètent pour une bouchée de pain (voir la scène de la vente de la propriété McBain pour bien comprendre).

La présentation des personnages est excellentes, en douceur, et si au début on ne saisit pas bien qui est méchant, qui est gentil, il y a un rapport de force et des alliances qui vont avoir lieu. Sinon, ah, la scène du café puis de l'eau. Pareil, ça ajoute une petite touche d'humour je trouve, Cheyenne et Harmonica se relayant chez Jill. Il est à noter que les scènes de gunfight sont très courtes, mais il y a une montée en tension avant que la poudre ne parle qui est exceptionnelle, Sergio Leone maîtrise sa réalisation, et putain que c'est kiffant et beau. Je ne vais pas faire tout le film comme ça, mais à un moment, en ville, ça s'affronte de partout, avec le côté presque flegmatique de Harmonica quand il donne l'heure à Franck, vous comprendrez en voyant la scène. Puis il y a le duel final, tant attendu, avec les explications, et cette tension, raaaaaah c'est trop bien. On a même droit à une surprise (mauvaise) en toute fin de film, quand Cheyenne et Harmonica partent de chez Jill. Pas de spoil, mais purée, l'émotion dans le regard de Charles Bronson, la vache.

Je ne peux décemment pas parler de ce film en ne parlant pas de la bande son de Ennio Morricone. Exceptionnelle aussi. Elle forge l'identité du film, nous indiquant que Harmonica est dans le coin, faisant monter la tension dans certaines scènes, sans cette bande son le film perdrait de son charme. Un énorme travail pour le coup, et j'adore.

Comment dire, pour en fonction que je n'adore pas trop les westerns, là je fus happé par la réalisation classe, le script introduisant à la perfection des personnages attachants, ne se révélant pas complètement dès le début, on apprend pas mal de chose sur Harmonica à la fin, tout comme l'ancienne situation de Jill. On a même droit à un twist final émouvant, non, rien à redire, surtout si j'ajoute une musique magnifique. Malgré les 2h46 et un côté posé, lent, le film n'ennuie jamais, mieux, on y décèle par moment un brin d'humour (ne fait jamais de mal, oui, je cite le sketch Youpi Matin des Inconnus), des scènes de gunfights promptes mais ultra efficaces. Ah, la réalisation habituelle avec gros plans sur les yeux dévoilant la volonté des personnages, des traveling et zoom doux, non, il n'y a rien à redire sur ce film, j'ai adoré, à voir et même à posséder, dans cette version BluRay magnifique, que l'on peut trouver à 5-8€ sur le net d'occasion. Si vous ne l'avez pas vu, il est à voir absolument j'estime, j'ai passé un excellent moment et donc j'ai adoré.

@+

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