Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cultivons la curiosité

Kya : Dark Lineage

Kya : Dark Lineage

Après s’être fait un nom avec la série V-Rally, au point de voir Electronic Arts lui commander « Need for Speed : Porsche 2000 », le petit studio de développement Lyonnais Eden Games décide de se lancer dans le jeu d’action/aventure. C’est ainsi qu’en Novembre 2003, sort « Kya : Dark Lineage ». Fait surprenant, il est sorti le même mois que « Beyond Good & Evil », et les deux œuvres Françaises se planteront royalement en terme de vente.

Vidéo de Pshyched Plays PS2

Je me souviens plus trop comment j’ai connu le jeu, certainement dans la presse. Je me souviens l’avoir obtenu à sa sortie, et ne pas avoir pu le faire complètement, pour diverses raisons. Cependant, je sais que lors de mon orientation scolaire, quand au collège on te demande ce que tu veux faire, je voulais bosser dans le jeu vidéo. J’avais déjà mon plan et j’étais prêt à aller dans une grande ville comme Lyon.

 

Il faut dire que la capitale rhodanienne était le berceau d’Infogrames (renommé Atari en fin de vie). Un éditeur bien connu, pas forcément pour sa qualité, mais qui offrira les Alone in the Dark, Little Big Adventure et bien d’autres. Du coup, je pense que je suivais plus facilement l’actualité à la fin des années 90, des studios Lyonnais. Plus facilement que ceux d’Ubi Soft à Montpellier et Paris, ou Kalisto à Bordeaux (si je me souviens bien).

 

C’est pourquoi j’attendais certainement ce « Kya : Dark Lineage » auquel personne n’a joué. Mais de quoi parle ce jeu ? Kya est une jeune femme forte, qui a perdu de vue son père dès son plus jeune âge, et elle le déteste. Ceci est montré dans l’introduction, avec une photo d’elle et son géniteur, ce dernier étant « barré », assez pour que l’on ne voit pas son visage.

 

L'aventure débute alors que Frank, son demi-frère, créé un trou dans le mur de la maison familiale. Tout excité, il lui indique avoir trouvé quelque chose. L’autel trouvé, couplé à un médaillon, va transporter Frank dans un vortex assez peu engageant. N’écoutant que son courage, Kya se précipite elle aussi dans ce passage. Elle va découvrir un monde féerique, étonnant, en proie à un monstre nommé Brazul.

 

Le premier contact avec ce monde se fera à travers trois personnages ressemblant à des chats anthropomorphiques. J’ai oublié de préciser que le jeu est intégralement en français, plutôt bien doublé. Et ce même si les voix sonnent beaucoup comme un dessin animé. Sauf que ça convient à la perfection à la direction artistique du jeu, qui pourrait s’apparenter à un dessin animé.

 

D’ailleurs, pas le temps de tergiverser, nous voilà déjà aux commandes de Kya. Façon jeu de plate-forme. Et on est contraint de fuir. L’occasion pour nous de découvrir les futurs gameplay que nous proposera le jeu. De la plate-forme 3D donc. Mais aussi de la glisse, un peu façon jeu de snowboard, et de la chute libre, façon « Pilotwings ». On se retrouve dans un monde où le vent possède une place importante. Ainsi, les courants ascensionnels permettent de s’élever vers de plus hautes plates-formes, ou alors on devra franchir des grotte en jouant sur l’altitude de son personnage.

Kya : Dark LineageKya : Dark Lineage
Kya : Dark LineageKya : Dark Lineage
Kya : Dark LineageKya : Dark Lineage
Kya : Dark LineageKya : Dark Lineage

Durant ce qui ressemble à un didacticiel, nous verrons aussi l’aspect infiltration du jeu, où l’on peut être discrète afin d’esquiver les combats. Après un périple assez long pour une mise en bouche, nous découvrons le village des Nativs, ces Êtres étonnants et sympathiques. Seulement, le chef du village vous accueille, et indique qu’il fera tout pour vous aider à retrouver votre frère.

 

Seulement, les Nativs disparaissent les uns après les autres. Capturés par l’immonde Brazul, qui se charge immédiatement de les transformer en Wolfuns, des sortes de loups anthropomorphiques, dont la puissance dépend du caractère du Nativ transformé. Vous aurez donc compris que pour retrouver Frank, il va falloir libérer ce peuple sympathique.

 

Il se trouve que pour cela, vous avez un pouvoir bien pratique, une sorte de magie, quantifiée sous forme d’orbe verte. Vous débutez avec un maximum possible de 50, qui ne cessera de croître jusqu’à la fin du jeu. Vous aurez aussi la possibilité d’avoir plusieurs jauges de vie, un Boomy plus ou moins puissant, des bracelets de force de diverses couleurs.

 

Les derniers objets, vous pouvez les acheter dans les boutiques de Nativ City. Cependant, pour qu’elles ouvrent, il faudra libérer un certain nombre de Nativ. Une fois ce chiffre atteint, vous pourrez vous offrir, par exemple, un bracelet. Ce dernier, après un petit passage par l’aire d’entraînement, vous permet d’obtenir des mouvements de combat bien pratiques. À travers un enchaînement de touches, on sort des gestes plus ou moins puissants. C’est d’autant plus important que les Wolfuns apprendront à parer vos coups si vous les employez trop souvent.

 

Le Boomy est un boomerang qui permet de couper des cordes (afin de libérer une passerelle), de se défendre, mais aussi d’activer des interrupteurs. Vous pourrez aussi obtenir d’autres objets, de soin, d’invincibilité temporaire, voire même des pièges.

 

Donc, le but du jeu est de retrouver Frank, en aidant les Nativs qui vous aideront à leur tour en vous vendant des trucs (comme le précise avec humour le piaf sur le bâton du chef de Nativ City). Pour cela, il vous faudra donc libérer les Nativs de leurs transformations en Wolfuns. Alors, comment ça marche ? Il existe différents types d’ennemis, plus ou moins puissants. Le classique, qui se bat facilement. Celui qui a un poing américain avec des griffes, ceux qui ont des sortes de bazooka, de mitraillette aussi. Ceux, plus imposants, qui nécessiteront de varier les coups. Sur la fin du jeu, certains ennemis seront très puissants.

 

Donc, une fois l’ennemi identifié, vous avez plusieurs stratégies qui se présentent. Foncer dans le tas, avec un autolock qui dérange quand il y a trop d’ennemis à l’écran. Mais, dans certains cas, utiliser la ruse sera plus aisée et efficace. S’aider d’un distributeur de bombe pour faire le ménage, être discrète (je vous rappelle que Kya est une femme) afin de prendre un ennemi qui possède une mitraillette à revers. Le plus fun étant de provoquer une « baston » entre ennemis. En titillant discrètement un Wolfun, qui demandera à son camarade d’arrêter de le taper (sans parler), pour finalement aller lui maraver la tronche.

 

On le voit, les situations sont nombreuses et très intéressantes à mettre en œuvre. Le but étant de mettre K.O. le Wolfun afin de le libérer (délivreeeeeeer!!) à l’aide de notre magie. Les plus faibles ne nécessitent que 3 Orbes, tandis que les forts iront jusqu’à 50 (mais ça, c’est plus pour la fin du jeu). Du coup, il faudra veiller à avoir assez de magie avant de se lancer dans l’arène. Il y a, en tout, 260 Nativs à libérer. Mais nous ne sommes pas obligé.e.s de libérer tout le monde. D’ailleurs, ceci n’offre rien de plus si on termine le jeu à 100 %.

 

Ceci sera donc la majeure partie du jeu. Ce mélange de plate-forme, infiltration et combat. Il est sympa, mais voit de gros soucis de caméra. Ainsi, à certains moment de pure plate-forme, la caméra deviendra à moitié fixe. Seulement, elle se retrouve parfois mal placée (je pense au passage rendant hommage à « Tetris »), et pire, une fois cette phase finie, elle redeviendra libre d’un coup, ce qui peut faire prendre une direction non désirée.

 

Un autre problème intervient lors du positionnement de certains Wolfuns. Les mondes parcourus « flottent », un peu comme ceux de « Super Mario 64 ». Du coup, il faudra faire attention à ce qu’un Wolfun ne chute pas dans le vide. Dans ce cas, il est impossible de libérer le Nativ qu’il renferme. Il faudra ressortir du monde et y revenir afin de réussir l’opération. Et la quantité de Wolfuns mal placés est impressionnante. À croire que c’est fait exprès.

 

On retrouve aussi des énigmes, pour ouvrir des portes notamment. Souvent à base d’activation d’interrupteur. Elles sont assez faciles, mais parfois énervantes. Comme celle qui nécessite de faire un grand détour pour mener un petit animal sur un interrupteur, et ce, à travers une passerelle très étroite. Il y a aussi une diversité ajoutée avec la planche, et l’utilisation de l’air. La planche consiste à glisser sur une surface, en évitant les pièges. Les passages sont marrants au début, mais ils peuvent rapidement crisper, notamment quand de la lave vous poursuit.

Kya : Dark LineageKya : Dark Lineage
Kya : Dark LineageKya : Dark Lineage
Kya : Dark LineageKya : Dark Lineage

Les phases de chute libre fonctionnent bien, quoique par moment il est difficile de voir le chemin à suivre. C’est lors d’une de ces phases, vers le milieu de l'aventure, que j’avais lâché ce jeu à l’époque. On trouvera aussi des déplacements à travers des courants d’air, que ce soit pour passer une grotte, ou s’élever plus haut. Ces passages fonctionnent bien.

 

À un moment on va même « piloter » un drôle d’engin des Wolfuns. Sorte de dirigeable sur rails, avec lequel il faudra faire attention à ne pas éclater les fleurs « ballons » afin de ne pas tomber dans la lave. On pourra aussi utiliser les Jamguts pour se déplacer. Ce sont des sortes d’Autruches, qui sont délicats à bien utiliser, vu qu’ils ont un balancement qui fait que certains virages sont difficiles à prendre.

 

On pourra se mettre debout sur eux, afin d’activer un interrupteur, ou carrément prendre un train en marche. Un peu comme Link chevauchant Épona dans « The legend of Zelda : Twilight Princess ». Enfin bon, vous aurez compris que « Kya : The Dark Lineage » varie les gameplay, de façon plus ou moins correcte, et évite donc la redondance pouvant être lassante.

 

J’ai mis environ 17 heures pour terminer le jeu à 100 %. Enfin, 100 %, pas totalement. Car à Nativ City, vous aurez des boutiques classiques, mais aussi des défis à relever. Des sortes de mini jeu quoi. Viser correctement des feux d’artifices (dans l’ordre de couleur), accomplir telle chute libre en un temps inférieur au recordman. Il y a moyen de pousser encore plus loin l’expérience de jeu. Ces défis permettent aussi de comprendre et maîtriser les phases alternatives, comme la planche ou la chute libre. Mais ils sont dispensables.

 

Ce qu’il y a de prenant ici, et ce même si le scénario est bateau, c’est cet univers. Il est marrant de voir que le jeu mélange « Another World » et « Heart of Darkness », pour l’aspect téléportation dans un monde alternatif. Il y a aussi, dans le gameplay, du « Ape Escape ». Sauf qu’au lieu de capturer des singes plus ou moins intelligents, on essaie de libérer les Nativs en assommant les Wolfuns.

 

De plus, dans la beauté du monde parcouru, j’ai vu du « Jak & Daxter », « Rayman 2 », « Rayman 3 : Hoodlum Havoc », dans les textures et l’imagination employée dans cet univers. Il y a aussi du « Beyond Good & Evil » (pourtant sorti le même mois de la même année). On y retrouve une touche sympa d’humour. Notamment avec le piaf du chef de Nativ City. Il y a aussi quand on s’approche doucement d’un Wolfum et que ce dernier lâche une caisse, avec une traînée verte peu ragoutante.

 

En fait, on parle souvent de French Touch. De patte à la Française qui fait que l’on sent que le jeu est peaufiné, qu’il y a un sens du détail de toute beauté. Seulement, on retrouve les défauts des productions ayant cette French Touch. Un gameplay voulant trop faire, et du coup faisant certaines choses mal (les phases de planche notamment). Une caméra immonde, qui, par moment, ne sait plus quoi faire. Des bugs crispants. Quand un ascenseur se retrouve bloqué, ou qu’un ennemi traverse un mur, chutant dans le vide et impliquant une obligation de l’affronter à nouveau.

 

Par contre, je constate sur l’article de wikipédia que si on libère les 260 Nativs, on a le droit aux crédits du jeu. Moui. Surtout après la fin cliffangher que l’on nous offre, c’est bien maigre. Une fin totalement ratée selon moi. Surtout après la difficulté à libérer tous les Nativs. Je repense à deux Wolfuns à mitraillette à Wolfun City. Ce sont les deux derniers que j’ai eu à libérer, après même avoir vaincu le boss final, et je les ai battus par un coup de chance.

 

Délicat. Voilà le terme qui convient bien à ce jeu. En terme de fluidité, d’univers, de diversité de gameplay, le jeu est plus que sympathique. On ne s’y ennuie jamais, et même si la caméra et l’autolock font parfois n’importe quoi, les phases de combat sont bonnes, et bien équilibrées. Après, les nombreux bugs, le level design souvent mal étudié, et le scénario assez bateau, font que le jeu est, aujourd’hui comme à l’époque, difficile à conseiller.

 

Je pense que pour les joueuses et joueurs actuel.le.s, il n’est pas bon. Vous pouvez l’éviter. Surtout qu’il n’apporte pas grand-chose. Après, je vous conseillerais bien de faire la première heure de jeu, qui montre ce qui vous attend et est vraiment sympa à faire, seulement il est assez cher pour un jeu de cette qualité et qui arrive à ses 17 ans. (un peu plus de 10 euros avec frais de port sur certains sites, voire plus cher encore).

 

Personnellement, je ne sais pas quoi en dire. J’avais ce jeu depuis longtemps. Je l’avais revendu à l’époque avant de le racheter il y a quelques années. Lors de mon rachat, j’y avais joué avant de coincer juste avant le boss final. C’est pour cela que je l’ai relancé récemment. Afin de voir si je pouvais le finir. S possible à 100 %. Ce fut le cas, et durant les 17 heures, j’ai passé plus de bon temps qu’à m’énerver. Mais pendant bien 1/4 de ce temps, on rouspète contre les bugs, la caméra, et certaines phases mal chiées. Si le jeu ne me laissera pas une trace impérissable, l’expérience m’a plu.

 

Je ne peux absolument pas le conseiller, il a les qualités et les défauts des jeux ayant cette French Touch. Une patte Française qui offre un univers prenant, des personnages attachants, des idées brillantes, une diversité des situation peut-être trop ambitieuse. Mais qui malheureusement souffre de soucis techniques qui peuvent faire péter des plombs. Que ce soit la caméra ou les nombreux bugs, on sent que le jeu n’est pas fini. Du coup, c’est très délicat de vous dire si oui ou non je vous le conseille. C’est juste qu’aujourd’hui il y a beaucoup de jeux de bien meilleur qualité que celui-ci pour décemment vous dire que c’est un indispensable. Amusant et stressant à la fois. J’ai assez aimé pour le finir, pas pour vouloir le refaire.

 

@+

Kya : Dark LineageKya : Dark Lineage
Kya : Dark LineageKya : Dark Lineage
Kya : Dark LineageKya : Dark Lineage
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article