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Cultivons la curiosité

City Hunter : Angel Dust

City Hunter : Angel Dust

Pour cette première au cinéma de 2024, il y a beaucoup de choses à dire. Déjà, où est le temps du choix difficile à faire en janvier (niveau film je veux dire) ? Cela fait quelques années que je peine à me bouger dans les salles obscures, la faute à une programmation ne me correspondant pas. Ceci n'est guère la faute au cinéma de ma ville, qui, je vous rappelle, peut prendre des risques. Comme diffuser en version originale sous titrée en français "The First Slam Dunk" en plein milieu de l'été. Pas très malin de la part du distributeur quand-même.

 

Il en va de même pour les distributeurs de films que j'aurais aimés voir au cinéma. "Je ne suis pas un héros", "Gueule Noire", "Mars Express". Autant de productions françaises appréciées par les chanceuses et chanceux ayant accès à une séance. Je ne veux même pas parler de "Godzilla Minus One", devant le bouche à oreille, les salles combles, sa diffusion est totalement aléatoire, à croire que le distributeur cherche à plomber les entrées du film, auquel il n'a jamais cru. Franchement, se dire que vous allez le sortir sur 2 jours dans certains complexes, puis le retirer pour le ressortir 1 mois après pendant 2 semaines, ce n'est pas lui donner un minimum de chance.

 

Non, je ne critiquerai pas la longue diffusion de "Les SEGPA au ski", qui a priori, cartonne vu qu'il est à l'affiche de mon cinéma depuis une paye. Après tout, le cinéma reste avant tout du divertissement. J'avoue juste être très désagréablement surpris par le faible nombre de copies de "Je ne suis pas un héros", qui pourtant est l'archétype même du film qui pourrait marcher dans ma ville. Pour le coup, j'ignore si c'est la faute du distributeur ou de mon cinéma. Qui ne m'appartient pas soit dit au passage. Je me comprends.

 

Frôlant à plusieurs fois la volonté d'aller voir "Jeff Panacloc : À la poursuite de Jean-Marc", c'est finalement "City Hunter : Angel Dust" qui arrivera à m'éviter ceci. De son nom français à rallonge "Nicky Larson - City Hunter : Angel Dust". Sachant que le film se base et modernise la fin du manga, enfin, le début de la fin en vérité, le nom Nicky Larson aurait pu être effacé je pense. Mais je ne suis pas bon en marketing, et je dois avoir tort.

 

Sachant que les films en version originale (évidemment sous titrés en français, sinon bonjour la galère) sont assez rares par ici, c'est donc un jeudi soir que je me rends enfin au cinéma. Le lendemain même de sa sortie française, qui date du 24 janvier 2024. C'est donc parti pour un peu plus de 1h30, avec mon premier film City Hunter vu au cinéma. Mon premier film City Hunter (animé j'entends) tout court aussi, car je n'ai toujours pas vu "City Hunter : Shinjuku Private Eyes" de 2019, alors que je l'ai en vidéo. Petite bande annonce.

Vidéo de All The Anime, France

Donc, tout débute alors que ce les sœurs Kisugi, plus connues comme "Cat's Eyes" vont opérer une mission délicate. Hitomi, Rui et Ai sont accompagnées par Ryo Saeba et Umibozu... équipés de magnifiques justaucorps. Je l'ignorais, mais dès cette introduction, on sent poindre un défaut majeur du film, le dosage de l'humour. Certes proche du manga, mais qui va peut-être un peu trop loin au cinéma, là où dans une série animée ou sur papier, ça passe. HOJÔ Tsukasa a créé Ryo Saeba comme étant un pervers capable d'être ultra classe par instants, mais là, il fait l'imbécile tout du long de cette introduction. Et ceci va durer longtemps.

 

Passons, car le vol se passe bien, on sent l'animation de plutôt bonne facture je trouve, et on voit pas mal d'action, avant que le tableau ne se fasse voler par une autre personne énigmatique. Bref, c'est un échec, et on retrouve déjà un message sur le tableau, XYZ, indiquant qu'un client veut faire appel à City Hunter. Kaori sent qu'il s'agit d'une femme, mais les finances sont au plus bas, et elle est contrainte d'accepter la mission. On l'apprendra plus tard, mais en plus la cliente offre une belle somme pour retrouver son petit chat. Seulement, Angie pourrait cacher son jeu et en vouloir en fait à City Hunter.

 

Si vous connaissez le manga, vous savez que c'est une partie de la fin que nous allons voir. Cet affrontement face à Angie, mais aussi les allusions à la drogue qui offre des soldats surpuissants, la fameuse "Angel Dust". On y entendra parler de Shin Kaibara. Je vous donne juste son nom. Sachez qu'il a une grande importance dans le fait que Ryo est aussi fort. Et que ce n'est pas spécialement un gentil monsieur. Donc, le long des 90 minutes, on va suivre Angie, qui va découvrir que Kaori et Ryo sont plus liés que ce qu'ils veulent laisser paraître. Elle sera surprise par la gentillesse de Kaori, et en profitera pour découvrir tout simplement la vie.

 

Avec une tentative maladroite de moderniser l'histoire, Angie étant une créatrice de contenu. On note l'omniprésence du smartphone, mais tout ceci ne sert absolument à rien. J'arrive à comprendre que l'on veuille attirer le public plus jeune, mais ce n'est pas en passant l'histoire de 1990 à 2020  que ça va marcher. Le pire restant cette volonté de contenter les fans, avec des chansons d'époque, et quelque chose de plus électronique, plus moderne. Avec ce son qui va monter en volume, avant de se couper net. Ici, j'ai eu l'impression que l'on s'adressait à la génération "TikTok". Auprès de laquelle on doit sans cesse faire du bruit ou de la lumière pour capter l'attention.

 

Je dois être trop âgé, mais ceci ne fonctionne pas du tout sur moi. Comme quand on veut qu'un chaton vienne vers nous, on fait des gestes amples, on attire son attention, bah là ça fait cet effet. Sauf qu'en plus, le dosage sur le "mokkori" (bruit que provoque une érection je vous rappelle) est mauvais. Pire, c'est lourd. Oui, retrouver les corbeaux, les pièges de Kaori, l'aspect pervers de Ryo, c'est marrant, mais pas en insistant autant dessus. J'avoue que quand Angie prend le terme "mokkori" comme un compliment parce que Kaori n'ose pas lui dire la vérité, c'est drôle. Mais tout le début du film est basé sur ce running gag qui lasse rapidement en plus.

 

On retrouve évidemment la massue de 100 tonnes, et là, si vous connaissez l'histoire originale, vous vous demandez quand est-ce que ça devient sérieux ? Là est le problème, c'est que les moments sérieux sont noyés dans cette débauche d'humour lourd et daté. Sans parler des artifices mis en place pour conserver l'attention des spectatrices et spectateurs. Alors qu'en vérité, le film possède d'immenses longueurs et paraît durer le double.

 

Je m'égare dans mes pensées. Tout ceci pour vous dire que oui, le fan du manga que je suis n'a pas aimé cette vision de la fin de City Hunter. Une fin qui devrait avoir lieu dans un autre film si j'ai bien compris. J'ai eu le sentiment de me retrouver devant un épisode de l'animé, qu'on aurait allongé artificiellement, tout en ajoutant des choses modernes inutiles. Ils ont réussi à rende Saeko totalement insipide. D'où c'est possible ? Umibozu est loin du mercenaire classe qu'il est réellement, et Ryo passe pour un immense pervers capable de se battre de façon efficace. Ce qu'il est, mais on sent ses capacités hors normes que sur la fin du film, le reste étant beaucoup d'humour lourd.

 

Pour vous dire, on ne sent pas le Ryo classe, qui prend les choses en main quand il faut. Certes, il le fait ici, mais il y a quelque chose qui manque. Je ne sais pas dire quoi. Le sentiment d'être devant un épisode étiré tient aussi au fait que nous avons un opening et même le fameux ending "Get Wild". L'allusion est plaisante, mais quand on sort du film en se demandant "pourquoi ?", ça attriste encore plus.

 

D'ailleurs, si vous vous dites, "cool, il y a les sœurs Kisugi", bah vous allez déchanter. Elles sont là au début, puis repartent rapidement. Saeko aussi ne sera pas grandement présente. Umibozu et Miki par contre seront là, mais pas ultra utiles malheureusement. Il y a eu une volonté de ravir les fans de la première heure, mais franchement, je trouve que c'est plutôt raté.


Ce qui reste réussi par contre, c'est l'animation. The Answer Studio et Sunrise offrent quelque chose de beau, fluide. Et si KODAMA Kenji (pourtant rompu à l'exercice) ne semble pas trop à l'aise pour mettre en scène cette histoire, les scènes d'action sont ultra efficaces. En fait, je suis méchant, mais ce n'est pas de la faute à la réalisation si ce film n'est pas plaisant. C'est bien la faute au scénario qui tente une modernisation inutile, et insiste trop sur l'humour je trouve. L'équilibre n'est pas bon, et c'est décevant. Tout comme le montage, assez déstabilisant.

 

Allez, j'arrête. J'ai tendance à me perdre un peu comme vous avez pu le voir. Je peux me retrouver à dire tout et son contraire. Je n'ai juste pas aimé. L'impression de voir un épisode étiré gêne, même si l'animation est de qualité. La gestion de la bande son est aléatoire, et on ne ressent jamais la grande classe de certains personnages, Ryo et Saeko en tête. Découvrir l'univers par ce film est une erreur. Je pense qu'il n'arrivera ni à ravir les néophytes et encore moins les fans. Les premiers/premières ne comprendront pas la moitié des choses montrées, tandis que les second.e.s regretteront l'aspect trop "comédie" (mais comédie lourde) et modernisation loupée (et surtout inutile) de cet univers. Dommage. Tout ceci ne donne pas du tout envie de voir la suite (qui devrait mettre en scène la fin du manga). Très déçu de ce que j'ai vu, même si je n'arrive pas bien à exprimer mon ressenti.

 

@+

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