Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cultivons la curiosité

Les grandes sagas de la Playhistoire

Les grandes sagas de la Playhistoire

Je vais faire dans l'intro mauvaise, mais peu importe. Les éditions Omaké Books font leur petit bonhomme de chemin, en continuant d'éditer des livres parlant de jeu vidéo. Ainsi, « Les plus grandes sagas de la Playhistoire » en profite pour surfer sur la vague, ou je dirai la « licence », que Florent Gorges a créé. Ou plutôt la marque pas déposée, le terme Playhistoire. Ainsi, l'auteur/interprète/éditeur semble vouloir décliner à l'infini ce terme. Une émission, « Les oubliés de la Playhistoire », en DVD ou à la télé (sur la défunte chaîne Nolife), un magazine, « Les cahiers de la Playhistoire », et là une série de livres dont « Les plus grandes sagas de la Playhistoire » entame la collection.

 

En effet, le 12 avril 2018 sort ce livre, et il faut savoir qu'un autre livre consacré aux héros (et héroïnes mais ceci n'est pas précisé dans le titre) est sorti le 18 Octobre de la même année. « Les plus grands héros de la Playhistoire » a la prétention de présenter les origines de plus de 100 héros (et héroïnes aussi n'oublions pas ! ) sur 144 pages pour 19,90€ T.T.C. il y en a plus je vous le laisse ma p'tite dame...pardon. Cette fois-ci l'œuvre d'un seul auteur, Régis Monterrin, qui a aussi participé au livre que nous voyons aujourd'hui.

 

Pourquoi je dis tout cela, car le livre que nous voyons ce jour, possède le même nombre de pages, et est disponible à 14,90€ T.T.C. Ah, donc moins cher que le nouveau bouquin sur les héros. Mieux, il ne s'attarde que sur 14 sagas du jeu vidéo. Enfin saga, le titre de l'ouvrage est plutôt fallacieux, car comme le dit la quatrième de couverture, « ...les titres ou sagas de légende... » ah, donc d'entré le titre ment. Et ce n'est pas le sommaire qui me contredira. On y voit que des sagas comme « Street Fighter » ou « Pokémon » y seront traités, mais aussi des titres seuls, comme « Final Fantasy VII » ou « Super Mario Kart ».

 

Après une introduction inutile, le syndrome du « Nos meilleurs souvenirs de jeux vidéo 8/16 bits » me revient en tête. Le côté mal fini et un peu mensonger du livre m'avait fait penser que l'on se moquait un peu de la lectrice ou du lecteur, sachant que 1/3 du livre était à jeter, 1/3 passable et le dernier 1/3 vraiment intéressant. Une fois de plus cela ne concerne que mon avis, mais après un prélude alléchant, on s'apercevait que le contenu était loin de ce que nous promettait Florent Gorges. C'était une grosse déception, et je ne vous cache pas que ce « Les plus grandes sagas de la Playhistoire » en prend exactement le même chemin.

 

En effet, le deux premiers sujets déçoivent. Sur le jeu « The legend of Zelda : A Link to the past » on apprend rien, ou si peu, d'intéressant, pire, il n'y est quasiment jamais question du jeu, et on perd un temps monstrueux sur une image présentée lors d'un E3, d'un Zelda 2 version Super Nintendo. Résultat, à part l'anecdote sur Excalibur (qui semble n'être arrivée qu'en France), l'article s'achève rapidement, semblant n'être qu'un intro ou un brouillon sur ce qui aurait pu être dit sur le jeu. Car le titre de l'article c'est « The legend of Zelda : A Link to the past », mais ça aurait dû être « Les jeux The legend of Zelda sur consoles de salons 8/16 bits ». Bref, un article qui débute bien mal ce livre, pourtant ce passage est signé Florent Gorges (on y reconnaît son humour spécial à un moment).

 

Mais alors que dire du traitement de « Street Fighter ». Ici, on survole complètement les « Street Fighter Third Strike », les « Ex » et même les récents « IV » et « V ». Oui, Vincent Oms en parle, mais succinctement, et on s'attarde surtout sur le tout premier et le deuxième épisode. D'ailleurs on pige très mal qu'il est question du premier au tout début, le confondant avec le « II ». Une fois de plus c'est brouillon, ça part sur des détails inutiles pour le peu de nombre de pages offertes à la saga, et au final on ne sait presque rien de plus, le tout allant trop vite, manquant de profondeur.

 

Oui, je suis sévère, je sais que c'est une initiation aux sagas importantes, mais pourtant je trouve que l'on s'attarde sur des détails débiles, inutiles, en oubliant le principal. Heureusement, l'article sur « Castlevania » sera plus intéressant. Une fois de plus c'est richement illustré, là dessus rien à redire, et l'histoire est bien écrite, intéressante, avec le personnage fascinant qu'est Hitoshi Akamatsu. Un très bon passage à lire, pour le coup assez complet. Bon, l'article sur « Tomb Raider » sera lui aussi sympa quoique pas foufou. Il en va de même pour « Super Mario Kart ». Avec cette demi-page complètement inutile sur « Real Mario Kart »....inutile car au final Nintendo fait tout pour interdire de porter les costumes des personnages de Mario Kart. Pourtant on y trouve des informations intéressantes, mais rien de plus que dans le magazine édité au même endroit « Les cahiers de la Playhistoire » portant sur les Mario Kart.

 

Car le vrai gros problème de ce livre est qu'il pourrait être remodelé et tenir sur 100 pages plus grandes afin de le sortir comme un hors série d'un magazine. Les articles sont parfois même indignes de la presse écrite tant ils ne servent à rien. Quand on prend un livre, c'est pour avoir plus d'info, des trucs précis. C'est d'autant plus décevant que Florent Gorges est pourtant réputé pour son travail incroyable sur l'histoire de Nintendo. Même si il ne signe que deux articles, il est le directeur de la publication, et donc déçoit ici.

 

Je préfère passer sur la saga « The Witcher » et même passer « Final Fantasy VII », pas mauvais, mais loin d'être excellents, et surtout trop courts. Et là on voit la genèse de « Metal Gear Solid », une histoire passionnante qui s'achève une fois de plus trop tôt. Tout comme l'article sur « StarFox », lu et relu des dizaines de fois dans la presse spécialisée, où est l'information jamais lue ? Que dire aussi de voir « Minecraft » parmi les plus grandes sagas de la Playhistoire ? Genre ça date de 2011...là un truc m'échappe dans le terme Playhistoire, qui s'inspire de la Préhistoire (c'est un jeu de mot puéril), hors en quoi « Minecraft » est issu de cette Playhistoire ? Car son créateur a débuté sur Commodore 64 et 128 ? La vache, c'est maigre comme excuse. Dans ce cas là, pourquoi ne pas avoir parlé de « Grand Theft Auto » ? Enfin je dis ça, mais nous verrons la réponse un peu plus loin.

 

Dois-je parler des articles sur les jeux SEGA que sont « Sonic the hedgehog » et « Virtua Fighter » ? Une fois de plus ce sont des articles plutôt bien écrit, mais courts, qui semblent être le résumé d'autre chose, c'est bizarre. Par contre, bizarrement, les deux derniers articles seront les plus réussis. Celui sur « WipEout » en profite pour parler de Psygnosis, mais le problème est que ça bouffe un peu de place pour parler du jeu. Pire, il ne sera jamais question de « WipEout 2097 », genre le titre du livre c'est « Les jeux les plus importants de la Playhistoire » ou je lis mal ? Enfin bon, tout ça pour terminer par ce que j'attendais de ce livre, un vrai passage instructif, parlant de toute la série, et même des produits dérivés. C'est en effet avec « Pokémon » que le livre trouve son rythme...problème, c'est le dernier article. Bordel. Ne cherchez pas, la participation à ce livre de Loup Lassinat-Foubert est la meilleure chose de ce livre. Bien construit, bien écrit, instructif, complet, voilà ce que j'attendais de ce livre, et non pas des articles rapides histoire de dire que l'on parle de tel ou tel jeu, ou alors n'ayant aucun lien avec le titre du livre.

 

En fait, le vrai gros soucis du livre, c'est son positionnement. Ni accessible, ni instructif. J'ai l'impression que la plupart des articles sont pris dans les œuvres de leurs auteurs (et aucune participation féminine), comme on le constate à la fin avec la page « Auteurs/Sources ». Résultat, ce sont souvent des « bouts » d'articles, inutiles seuls, que l'on nous « offre ». Si dans « Les cahiers de la Playhistoire » dédié à la NES, mettre quelques pages de « L'histoire de Nintendo Volume 3 : La NES » (signé Florent Gorges) avait une vraie utilité, en plus d'offrir une histoire passionnante, le tout vendu 6€ à l'époque. Ici c'est un mélange sans queue ni tête que l'on nous sert, sans cohérence, on passera de 8 pages pour « The legend of Zelda : A Link to the past » à 14 pour « Pokémon », mais vendu au prix fort, très fort même de 14,90€. Le livre sur les héros sorti en Octobre 2018 n'est pas prêt de rejoindre mes étagères, surtout si c'est aussi succinct qu'ici.

 

On peut critiquer le choix des « sagas », genre pourquoi pas de « GTA » ?? (et me dites pas que c'est trop récent, la saga date d'avant « The Witcher » ou « Minecraft »), cela n'empêche pas pour les sujets choisis d'offrir plus de contenu. On a plus l'impression d'acheter un artbook avec du texte rapidement tapé (ou sorti d'une autre œuvre) qu'autre chose. Alors oui le produit est joli, agréable à prendre en main, mais son contenu ne justifie en aucun cas l'argent demandé. Après « Nos meilleurs souvenirs 8/16 bits », c'est à nouveau une déception de la part de cette petite maison d'édition, qui cherche trop à surfer sur l'identité Playhistoire, qui ici est totalement injustifiée. Et en aucun cas le livre est accessible et ne parle de « Tous les plus grands jeux et plus belles sagas du jeu vidéo ! ». Le contrat n'est pas rempli, je l'ai lu une fois, encore plus vite qu'un magazine qui donne les mêmes informations pour moins cher. À éviter, même pour 5€, on évite.

 

@+

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article