A night at the Opera - Queen

En deux années, le quatuor de Queen, Freddie Mercury, Brian May, John Deacon et Roger Taylor, vient de sortir 3 albums. Il faudra cette fois-ci attendre la fin 1975 pour voir le quatrième disque débarquer dans les bacs des disquaires. "A night at the Opera" est un projet ambitieux. Vous savez, Green Day a eu ses "American Idiot" et "21st century breakdown", et bien Queen a eu cette même ambition. De créer un album recherché, sorte d'opéra rock, qui offrira divers sons, et montre déjà l'attirance de Freddie Mercury vers l'opéra.

Oui, l'album est surtout connu pour sa pénultième piste. Mais pourtant "Death on Two Legs (Dedicated to...)" offre dès le début une structure atypique. Des sons saturés de guitares, une introduction longue, des chœurs qui sont la marque de fabrique du groupe. Le son de certaines futures chansons se trouvent parmi quelques accords, quelques combinaisons d'instruments, qui instaure le son de Queen.

La première piste est, je pense, trop peu connue, mais elle s'avère être une immense surprise. C'est pour découvrir ce genre de chanson que j'aime bien faire les intégrales de mes groupes ou artistes préféré.e.s. Aussi faite par Freddie Mercury, "Lazing on a Sunday Afternoon" offre un joli piano qui coupe le côté rock de la première chanson. Très britannique comme titre, je ne peux expliquer pourquoi. Blur, ou la chanson à venir de The Buggles ("Radio Killed the radio star ne sortira qu'en 1979) me reviennent en tête en écoutant cette courte piste (1mn08).

"I'm in Love with My Car" de Roger Taylor sonne presque comme une parodie. Une chanson drôle, mêlant sexe et amour des belles automobiles. La chanson peut paraître ridicule aujourd'hui, mais à écouter, elle passe bien. Bon, ça détonne dans la discographie de Queen, mais c'était encore à une époque où le batteur pouvait aussi parler de son amour pour les voitures dans un album du groupe.

Au tour du bassiste John Deacon d'offrir la première chanson connue de l'album. "You're My Best Friend" fonctionne bien. C'est une jolie chanson pop/rock, qui n'est pourtant pas exceptionnelle. Je préfère le côté un peu bête de la précédente piste. Ceci dit, ça va. Je vous laisse juger avec la clip d'époque.

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"'39" bouclera la boucle, car c'est le quatrième membre qui s'en charge. Brian May offre une guitare acoustique, et une chanson qui frôle la musique étasunienne. Je pense au générique de "L'Homme qui tombe à pic". Ce n'est pas vraiment de la Country, peut-être de la folk ? Je ne vais pas faire celui qui s'y connaît. C'est plaisant, envoutant, mais malheureusement vite oubliée.

"Sweet Lady", là, oui, Brian May donne un bon son rock comme on l'aime, avec des coupures, je ne sais pas comment le dire. Très plaisant, comme pour la première piste, on tombe sur une pépite sympa comme tout. "Seaside Rendezvous" se base sur un piano digne de la Nouvelle-Orléans. Je ne sais pas. C'est peut-être l'utilisation du terme francophone (qui existe en anglais), ou cette sensation d'écouter un titre qui conviendrait à un dessin animé Lucky Luke ? Mais bon, ça donne cette sensation de venir de Louisiane.

Bon, au lieu de dire des bêtises, changeons de face. Ah ? Oui, pas besoin sur CD c'est vrai. Et donc là accrochez-vous. Car si la Face A contenait 7 pistes, la B n'en a plus que 5. Et ceci pour une bonne raison. Que dis-je, deux bonnes raisons. Il existe deux chansons anormalement longues, aussi bien pour l'époque, que pour aujourd'hui. Voyez-vous, si KIKKAWA You est arrivée à nous donner "Hana", de 17mn30, ici Brian May se la joue petit bras avec 8mn17.

Oui, "The Prohet's Song" dure plus de deux chansons normales. Et on y découvre une structure digne des meilleurs récits. Attendez, j'ai cité KIKKAWA You sur une chronique d'un album de Queen ? La dinguerie. Comme cette chanson, on comprend que May a écrit ça suite à un rêve. On entend bien la structure du rêve en plein milieu de la chanson. Après, si j'ai bien pigé, il y est question d'unir l'Humanité. Mais c'est trop complexe pour mon petit cerveau francophone.

En tout cas, elle est longue, mais pas lassante. Je n'irai pas jusqu'à l'intégrer dans mes listes de lecture, mais j'avoue que l'écouter de temps en temps s'avérerait sympathique. Même si on sait que je ne le ferais pas. Le pire est que l'on aurait pu croire que des pistes courtes seraient disponibles ici, mais non, vu que "Love of My Life" revient sur une durée classique.

Ainsi, c'est une balade qui nous attend. Basé sur un piano voix qui font tout le charme des chansons de Freddie Mercury, on retrouve plus le style du chanteur que celui du groupe. À un moment, on dirait une guitare qui imite un violoncelle. C'est très bête à dire, mais ça m'a donné cette impression. C'est une très belle chanson en tout cas.

Plus guillerette, "Good Company" de Brian May nous donne un chant sympathique, chant par moment à plusieurs voix. Et un banjo je pense, très présent. On dirait une chanson des anciens films, je ne sais pas comment dire, avec plusieurs vocalistes. Pas mauvaise, mais pas impérissable non plus. Surtout avec l'immense classique qui arrive après. Le pénultième titre. Celui là même qui ne devait pas sortir en single. Trop long, trop complexe, trop différent pour l'époque. Découvrons ensemble le clip, assez révolutionnaire aussi pour 1975.

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Oui, "Bohemian Rhapsody" est LE titre qui justifie l'achat de cet album. Avouons que jusque là, malgré de belles surprises, c'est un petit peu en dessous de "Sheer Heart Attack". Et là, cette structure en plusieurs actes, ce changement de ton, de rythme, d'instrument, de façon de chanter, ces paroles... tout est parfait. L'émotion est là, l'énervement aussi, tout y est. C'est une pépite, encore aujourd'hui inégalée, et qui fit rentrer Queen dans la cour des grands groupes.

Reste une version instrumentale du "God Save the Queen" (oui, maintenant c'est "God Save the King", mais ce n'était pas le cas en 1975). Assez anecdotique, ceci permettra de jouer cette piste lors du mythique concert de Wembley en juillet 1986, avec l'image iconique d'un Freddie Mercury couronné.

Que dire ? Avec quelques titres inconnus surprenant, le sympathique sans plus "You're My Best Friend" et le très concon "I'm in Love with My Car", l'album aurait pu sombrer dans l'oubli. C'était sans compter sur la chanson qui fit exploser le groupe aux yeux du monde. La chanson qui modifiera la perception de la musique pour certain. La chanson qui montra que non, la durée optimale n'était pas de 3 minutes et des poussières. Du moment que tu construis ton titre, offre de l'émotion, les auditrices et auditeurs aimeront.

Oui, "Bohemian Rhapsody" porte "A Night at the Opera", qui, au final, révolutionne l'industrie. Bon j'abuse un peu. Mais l'album donne 12 pistes pour 43 minutes. Et des chansons comme "Death on Two Legs (Dedicated to...)" ou "The Prohet's Song" donnent quelques frissons, prémices de ce que sera le titre phare de l'album. Certes, ce n'est pas le meilleur du groupe, mais pour la chanson encensée, il vaut le coût. J'ai bien aimé son audition, même si une seule piste arrive à en ressortir malgré tout.

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