Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cultivons la curiosité

Chainsaw Man - Tome 01

Chainsaw Man - Tome 01

Sauf erreur de ma part, il me semble que depuis le succès de "Shingeki no Kyojin" (ou "L'Attaque des Titans"/"Attack on Titans"), le genre dit "shônen" (qui désigne la cible des adolescents en fait) devient de plus en plus violent. Mais violent. Pas de la bagarre à la seconde partie de "Dragon Ball". Non, une vraie violence. À la fois psychologique et sanguinolente. "Jujutsu Kaisen" ou "Kimetsu no Yaiba" sont là pour en témoigner, ce qui aurait été à destination des jeunes adultes (genre "seinen") a rajeuni son lectorat. Bonne ou mauvaise chose, je l'ignore. Et si "Kaiju n°8" s'avère moins horrible que les autres mangas à succès récents, c'est pourtant la seule série moderne qui arrive à me capter.

 

Il y a une forme de fascination des démons et autres horreurs dans les séries de manga depuis le mitan des années 2010. J'ai essayé le dernier manga qui pète tous les records, nommé "Kimetsu no Yaiba", aussi bien en manga (non chroniqué ici) qu'en film. Je n'accroche pas. Monde sombre, héros en difficulté psychologique, sang omniprésent (que je ne crains pas, mais je ne cherche pas ça dans un manga). Ça ne fonctionne pas chez moi. Je n'ai jamais entamé "Jujutsu Kaisen" car le pitch me fait dire que ça va être inutilement violent.

 

Alors, devant cette réticence, pourquoi débuter ce qui est certainement une ode au sanguinolent ? Car l'histoire, en plus d'être moderne, dépeint un anti héros par excellence. Un vrai anti héros je veux dire. Dans le sens où, quand je vais vous raconter l'histoire, Denji est au fond du gouffre, limite à vouloir en finir avec la vie. Ce qui est peu commun dans une série à succès. Alors oui, vous me sortirez toujours le contre exemple par excellence, mais dans les mangas qui m'intéressent, je n'ai pas de pareils antécédents.

 

La prépublication de ce manga est effectuée par le très réputé "Weekly Shônen Jump". Sachant que la série a débuté en décembre 2018. Qu'une adaptation animée du studio MAPPA est déjà disponible depuis fin 2022, et que c'est pour savoir si oui ou non je m'engage dans cet anime que j'ai décidé de lire les 2 premiers tomes. FUJIMOTO Tatsuki est donc l'auteur de ce manga pas comme les autres.

 

Denji est un bucheron le jour, Demon Hunter le reste du temps. Il est accompagné par Pochita, un chien qui possède un guide de tronçonneuse en lieu et place du nez. D'où son métier de bucheron. Seulement, on découvre rapidement que Denji vit dans la pauvreté extrême. Qu'il peine à nourrir son foyer, et que ceci est dû à la dette de son défunt progéniteur. Contraint de s'allier avec un Yakuza, il a vendu un œil, un rein, et je ne sais plus quoi. Seulement ceci ne suffit pas.

 

Notre héros a pourtant bon cœur, vu qu'il n'a pas hésité à recueillir le démon Pochita et à la sauver d'une mort certaine. On devine que Denji n'a aucune ambition, juste pouvoir manger à sa faim, et s'occuper de Pochita avec décence. Oh, il aimerait bien peloter une paire de seins, juste pour voir. Et ça s'arrête là. Notre héros est un bon "toutou", et c'est pourquoi le Yakuza l'aime bien. Or, après avoir accomplit une mission pour le compte de son créancier, ce dernier va vendre Denji a un démon puissant. À l'article de la mort, Denji va voir Pochita accomplir un sacrifice, le démon fusionnant avec son ami. Dès lors, il pourra se transformer en démon de la tronçonneuse, d'une puissance impressionnante.

 

Si Denji s'en sort, il a perdu Pochita. Ce dernier a pris place dans le cœur de notre héros, et nous n'en saurons pas plus dans ce tome. On se doute qu'un pareil massacre (le démon qui voulait le sang de Denji est éclaté) attire du monde. Et notamment une agence gouvernementale. Dont la 4è section dirigée par Makima arrive sur les lieux de la bataille. La jeune femme va tout de suite voir en Denji un potentiel intéressant. Et dès lors, sous réserve qu'il se comporte en bon petit chien (ce qu'il a toujours fait), il va pouvoir manger à sa faim, et peut-être même accéder à son souhait, tripoter des nichons.

 

Alors, oui, dit ainsi, on peut penser que c'est un truc pervers, que ça doit être nul. Mais cette obsession, qui est une agression sexuelle rappelons-le, sert essentiellement à désamorcer la violence. Déjà, Denji ne va pas forcer la femme à se laisser faire. Ce qui explique qu'il soit contraint d'élaborer un plan. Mais la vérité est que ceci n'est pas important. L'aspect vital est de voir comment un sans domicile fixe, qui peinait à manger à sa faim, se retrouve à bosser pour une agence du gouvernement, afin de lutter contre les démons.

 

Même dans ce boulot, il fera preuve de compassion. Se transformer lui bouffe une énergie folle, et on comprend que la douleur est particulièrement intense. Denji va devoir apprendre à contrôler son pouvoir, et ce pour s'assurer de continuer à manger à sa faim. Il rencontrera d'autres personnages, dont Aki et Power, avec lesquels il ne s'entendra pas si bien que cela. Mais ça reste bon enfant.

 

Le dessin de FUKIMOTO est surprenant. Changeant de style en fonction de la scène. Les combats sont plus sombres, plus crayonnés il me semble. Quoiqu'il en soit ça reste magnifique. Les démons sont horribles, conférant une ambiance horrifique qui, combinée aux geysers de sang par moment, peuvent rebuter. Mais je trouve que ça fonctionne très bien dans cet univers, et que c'est plus une question d'esthétique et de manque de contrôle du héros, qu'autre chose. Bon, ça ne veut pas dire grand chose je concède, mais ici, cette violence à outrance ne me gêne pas.

 

Difficile de ne pas s'attacher à Denji et Pochita. Devant la misère dans laquelle ils vivent. Oui, on regrettera que l'aspect comique intervienne à travers la volonté de tripoter des seins de la part du héros, mais nous ne sommes pas dans "City Hunter" (qui est un seinen je vous rappelle), ici le personnage est focalisé là dessus, mais ne va pas y aller franco. Si j'ose dire, il y a une forme de progressisme, dans le sens où ça ne se fera pas sans consentement.

 

La violence est graphique, mais comment dire, pour l'instant, elle n'est pas effrayante. Dans le sens où, contrairement à "Shingeki no Kyojin", ce sont des démons qui saignent abondamment. Et non pas des êtres humains qui périssent gobés par des Titans. C'est étonnant de voir à quel point ça peut changer la vision des choses. Pourquoi le "zombie" est devenu la chair à canon préférée des joueuses et joueurs de jeux vidéo ? Après tout, on a bien tué du méchant nazi dans les premiers "Call of Duty" ? Car on n'y assassine plus des humains, mais bien des morts. Or, nous ne sommes pas des assassines ou assassins si la chose en face de toi est déjà morte.

 

Oui c'est violent, oui c'est sanguinolent, oui l'aspect pervers de Denji est gênant. Mais tout ceci trouve une explication et surtout n'est pas si hors du temps que cela. Le héros est clairement un anti héros, auquel on s'attache immédiatement, par la vie de galérien qu'il subit. Je sais désormais que je regarderai l'anime, mais on lira tout de même le tome 2. En tout cas, si les démons horribles et le sang ne vous font pas peur, c'est un manga captivant, qui en plus possède une touche d'humour fonctionnant bien je trouve. J'ai aimé.

 

@+

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article